samedi 28 août 2010

Contretemps (encore)


Je crois que je vais ouvrir une rubrique sous ce nom si ça continu... Ouais, je vais l’appeler « Contretemps », sous-titré : « Les mille et une choses qui viennent m’emmerder la vie ».
Avec le karma qui est le mien je risque d’avoir plein de chose à y mettre avant même que d’avoir larguer les amarres.

La dernière merde en date m’est arrivée ce matin, alors que je m’apprêtais à prendre le train pour visiter mon premier bateau... Enfin, non, ce n’est pas comme ça qu’il me faut le dire.Alors que je m’apprêtais à visiter un bateau pour la première fois serait plus approprié.

Je devais donc me rendre à Saint-Raphaël pour y visiter le voilier Shandoah et rencontrer la famille qui vit et navigue dessus... J’achète mon billet au distributeur automatique, je le poinçonne, et le temps de marcher jusqu’au quai pour prendre le train, genre vingt à trente secondes maxi plus tard, je me suis fait tirer mon larfeuille dans la poche de mon sac.

Sur le coup j’avoue avoir un poil paniqué... Cela m’a pris quelques minutes pour refaire le chemin en sens inverse, vider mon sac dans son intégralité, interpeller un agent SNCF qui passait par là... A défaut de trouver un flic alors que d’habitude ils pullulent comme des cafards en cet endroit. Bref, j’ai un peu tourné en rond le temps de retrouver mes esprits.

Coup de bol, la veille j’avais remis des sous dans mon portable, j’ai donc pu faire opposition sur ma carte de crédit assez rapidement. Moins d’un quart d’heure plus tard c’était fait.
Puis j’ai annulé ma visite, et direction le commissariat de Police pour y faire ma déclaration et déposer plainte... Là entre l’attente et les démarches j’en ai eu pour deux heures. Juste le temps pour moi de sauter dans un bus (sans payer !) et de me précipiter à mon agence bancaire pour y retirer du liquide le temps de recevoir ma nouvelle carte...

Au bilan j’en suis de cent euros en cash, que je venais de retirer, d’une carte de crédit, des seules photos que j’avais de mon neveu et de ma nièce... de ma carte Vital... Quoi encore ? De ma carte d’électeur... Et puis, last but not least, de ma carte d’identité.

Et c’est là que les choses se compliquent car jusqu’alors j’aurais pu dire que plaies d’argent ne sont point mortelles. Le 11 septembre je dois me rendre à Concarneau pour embarquer à destination de la Cornouaille, et je me vois mal monter dans l’avion qui doit m’y mener avec mon petit papier jaune de déclaration de vol... De même si je me fais contrôler en Angleterre cela risque d’être un poil problématique.

Bref, j’ai exactement quinze jours pour me faire refaire une carte d’identité en urgence. Je ne sais même pas si c’est possible... La fonctionnaire à qui j’ai eu affaire semblait croire que oui, mais j’ai un gros doute sur la question.

Voilà donc le dernier contretemps en question. Près de vingt ans que j’habite à Nice et il fallait que cela m’arrive à moi, pour la première fois de ma vie, juste ce jour-là... Il y a de quoi se poser des questions je vous jure...

Du coup, pas de visite de bateau pour aujourd’hui. Ni demain d’ailleurs, parce que là j’avoue que j’ai un peu la tête ailleurs... J’ai les boules format bowling et plutôt envie de me terrer dans ma tanière le temps que les choses se tassent. Et je ne vous parle pas de l’envie de picoler qui me tenaille l’estomac...
Mais bon, cette envie là je commence à la connaitre et je sais la gérer. Je veux dire par là que qu’elle est familière et que jusqu’à présent je n’y ai pas cédé depuis bientôt quatre ans... Et ce serait bien con de ma part de le faire après tout ce temps.

Or donc on ira, j’irais, voir Shandoah à sa prochaine escale. Le temps pour moi de me retourner et d’entreprendre les démarches nécessaires.

Allez, c’est décidé, je vais la créer cette rubrique spéciale contretemps... Avec le bol que j’ai d’ici quelque temps je pourrais en faire une anthologie consacrée aux emmerdes en tous genre.
En attendant, et parce que raconter mes malheurs a ceci d’intéressant que cela m’aide à relativiser, une pensée positive vient de me traverser l’esprit :
Lorsque j’aurais entrepris mon voyage, et cela malgré une dose conséquente d’impondérables plus ou moins exaspérants, je pourrais toujours me dire que j’ai eu du mérite... Et ça, dans la construction d’un égo, ça compte.

lundi 16 août 2010

C’est l’histoire d’un type qui voulait voir l’Afrique...


 La nouvelle est tombée dans mon reader pendant l’après-midi. Captaingils est mort !
Et là, sur le coup mon cœur a raté un battement... Deux même. Et puis, pendant que je cliquais sur le lien pour me rendre aux obsèques, je me suis dit que le point d’exclamation sonnait faux... Heureusement faux.

Au bout de quelques lignes que je dévorais avec fébrilité, j’ai eu la confirmation que mon intuition était la bonne. Et en même temps non.
Oui, Captaingils a cassé sa pipe un beau soir de juin, et non, Gilles est vivant. Il est même rentré en France.

C’est ma faute. La faute au cœur que j’ai dans mon cerveau et qui n’arrive pas à faire la différence entre un avatar et ses dires. Pour lui c’est forcément le même homme, alors quand il entend que le bonhomme est cané, il ne se pose pas la question de savoir si c’est vrai ou si c’est juste une figure de style.
Donc sur ce coup-là, Gilles, c’est pas drôle.

Mais bon, je m’aperçois que ce que je raconte peut sembler confus à ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Gilles. Normal en même temps puisque je ne vous en ai jamais parlé, me contentant de glisser un lien dans ma blogroll.

Gilles je l’ai découvert alors que je commençais à préparer mon propre voyage. Je ne sais plus trop comment d’ailleurs, mais qu’importe : Ce type m’a plu.
Dans le genre extrême, il se pose là. Sans concession le mec. Des couilles grosses comme des montgolfières et la plus grande scoumoune qu’il est été donné d’avoir.
C’est bien simple, quand vous lisez les aventures du CaptainGils, vous prenez peur. Vous vous dites que jamais au grand jamais vous ne quitterez le plancher des vaches et que les bateaux c’est rien que des méchants. Des pourvoyeurs d’emmerdes. Des maîtresses ingrates.
Vous les bichonner pendant des mois, vous leur offrez de votre temps, de votre argent... Et malgré ça elles vous chient dessus.

Enfin, ça c’est ce que vous comprenez lorsque vous lisez les choses avec superficialité. Parce que si on fouille un peu, il y a une très belle histoire d’amour. Une passion même. Une passion dévorante et destructrice, comme toutes les passions.
Et même qu’en lisant ces aventures, moi, petit moussaillon de la méditerranée, j’ai eu envie de faire comme lui...

Et puis l’histoire de Gilles c’est aussi celle de l’Atao ce magnifique sloop de dix mètres et des poussières... de la chienne Roxao et de cette salope d’Agnès.
C’est l’histoire d’un homme qui voulait voir l’Afrique, et qui a été la voir juste dans le trou du cul de ses geôles. C’est l’histoire d’un type qui écrit merveilleusement bien aussi... Même qu’un jour je voudrais pouvoir faire aussi bien que lui.
C’est aussi l’histoire d’un type qui suscita la polémique parmi les plaisanciers en pull à rayures et docksides, ceux qui sont pétés de thune et que ne comprennent pas qu’on veuille partir sans un rond sur les flots. Comprendrons jamais rien ces cons.

Bref, l’histoire est finie maintenant. L’Atao n’est plus et le Captaingils a disparu avec elle. Quatre jours après le début de sa dernière traversée, celle qui devait les ramener vers la France, un haut fond Capverdien a eu raison du marin et de sa monture. Fracassé le bel Atao. Dévoré par les pilleurs d’épave. Digéré par un peuple si pauvre qu’il en vient à manger des bateaux.

Fracassé aussi le Captaingils. Tellement fracassé qu’il est resté là-bas. Qu’il en est mort.

Mais Gilles lui, il est rentré. Un peu déboussolé j’imagine, voire complètement à la ramasse connaissant le gus. Il va retrouver ce monde mesquin qu’il déteste tant. Putain, il va morfler...
Mais, je ne sais pas pourquoi, quelque chose me dit que ça ne durera pas, et qu’un jour on le reverra sur les mers...

Alors si je puis permettre mes chers amis, allez-vous plonger dans le Journal de bord du Captaingils. Vous vous prenez un bon thé et quelques heures de votre temps, et vous faites comme moi. Vous commencez par la fin, et vous remontez tout au long de ces trois années. Vous verrez, c’est comme un roman... Même que si il voulait, ça ferait un putain de bon roman...

Pour ma part je vais m’en tenir à ma promesse. Celle que je lui avais faite en imaginant un jour que nous nous croisions au détour d’une escale. Sa première bière est pour moi.
Et même que s’il veut, il pourra venir la boire sur la Boiteuse... D’ailleurs, si un jour il en vient à fouler mon pont, il pourra boire toutes les bières qu’il veut, elles seront toutes pour moi.

Je lui dois bien ça.

mercredi 11 août 2010

Le Gwen fait des emplettes

Ce matin, alors que je prenais mon café, mon œil (celui qui était réveillé, pas l’autre) est tombé sur les prévisions météo du jour.
Il s’est produit alors une de ces associations d’idées fulgurantes dont je suis coutumier tôt le matin. Un truc ultrarapide, qui me ferait presque croire en l’inspiration divine, mais que je sais dû à la toute puissance des connexions électrochimiques de mon cerveau... Mais bon, à chaque fois que ça m’arrive je m’épate moi-même, c’est vous dire la fulgurance du truc.

Bref, je zyeute donc la carte des prévisions météos du jour, et comme d’hab je me contente de vérifier si la boule jaune est bien là où elle est sensée être 300 jours par an, c'est-à-dire au dessus de ma tête, en bas à droite.
Elle y était (bonne fille !). Puis vint la carte des températures, et là je ne sais pas pourquoi mon œil (toujours le même) est remonté en diagonale pour se poser sur le coin en haut à gauche... 13°C que j’y vois marqué.
Aussitôt je refais le chemin en sens inverse et je constate que la température prévue pour ma pomme est de 24°C.
Treize degrés, vingt-quatre degrés... Quasiment du simple au double... Brrr !!! Y fait pas chaud là-haut... Je vais me peler les miches le mois prochain... J’ai intérêt à emporter du matos si je ne veux pas y laisser un poumon ou un truc du genre... Putain ! Mais c’est que j’ai rien à me mettre moi ! Y serait peut-être temps que je m’en occupe si je veux pouvoir être équipé pour affronter la Bretagne et son climat boréal !

Voilà en gros l’association d’idée qui s’en est suivie.

Car en effet, depuis une dizaine d’années que je navigue, il se trouve que je n’ai jamais vraiment « investit » dans un équipement réellement dédié à la pratique de la voile.
Tout d’abords parce que je n’en n’ai jamais vraiment eu besoin... Même en navigant en octobre ma veste de quart (la rouge) m’a toujours suffi, et à chaque fois que j’ai loué par prudence une salopette elle est restée au fond du sac... De même, en Méditerranée une paire de tennis avec des chaussettes suffit largement à protéger vos petons...
Ensuite la seconde raison pour laquelle je me suis toujours contenté du minimum, c’est que les fringues de mer, c’est cher.

Mais bon, là il n’y a plus à tortiller, il est temps pour moi de franchir le pas. Ma vieille veste a presque dix ans, des trous aux manches et sous les bras, et l’étanchéité n’est plus qu’un vœu pieux en ce qui la concerne... Donc, c’est parti, vamos a choffar la carte de crédit (mais pas trop quand même !).
Donc je prends ma souri et clic-clic-clic, je commence à naviguer de-ci-de-là pour y dénicher l’équipement dont je vais avoir besoin pour les années à venir.
Après avoir consulté plusieurs sites, des plus prestigieux aux plus confidentiels, j’ai finalement opté pour un qui me proposait le meilleur rapport qualité-prix. Normal, je suis un acheteur prudent et responsable (sisi !). Ça m’a quasiment pris deux heures et coûté presque 500 euros, mais j’y suis quand même arrivé.

Au moment de cliquer pour envoyer le paiement, j’ai eu comme une appréhension... Je ne sais pas si c’est dû au fait que je n’ai pas vraiment l’habitude de dépenser autant de fric, et que ça me fait toujours un peu peur, ou bien parce qu’avec cette étape supplémentaire j’entérine un peu plus mon projet délirant.

C’est qu’à partir de maintenant il va falloir que je les rentabilise ces fringues !

Donc me voilà maintenant équipé de pied en cape pour affronter les déferlantes et les rigueurs de la navigation en haute mer. Une veste de quart spéciale hauturier, et la salopette qui va avec (Les deux en rouge vif histoire d’être vu de loin et parce que c’est ma couleur préférée). Un blouson de pont superclasse pour les demi-saisons, et puis une paire de gants pour protéger mes mimines.
Avec ça, je suis paré.

Bon ok je sais, il me manque un truc important... Les bottes.
Pour les bottes, je me suis dit que les acheter en ligne n’était pas raisonnable étant donnée la forme un peu bizarre de mon peton. D’ailleurs c’est bien simple, je ne peux pas en mettre, des bottes. Ce qu’il me faudra ce sont des bottines, et encore faut-il qu’elles s’ouvrent avec un zip sur le côté si je veux pouvoir les enfiler. Donc, ça on verra plus tard dans une vraie boutique où je pourrais faire des essayages. Ça sera bien le diable si je n’arrive pas à trouver ça à Concarneau...

Donc voilà... Je voulais vous en parler parce que même si ce n’est pas une étape importante, pas aussi importante que celle de la semaine prochaine avec le permis côtier, mais c’est une étape quand même. Une de plus.

Ah, et puis il faut que vous sachiez aussi que je m’intéresse vivement au bateau que vous pouvez voir ci contre... Il me plaît bien. J’ai envoyé une demande de renseignements supplémentaire à l’agence qui le vend et j’ai demandé à Edou son avis sur la question. Dès que Philippe rentrera j’aimerais avoir aussi son avis. Bref, ça progresse, ça progresse...

mercredi 4 août 2010

Un rendez-vous serein et le temps qui passe...

Salut la compagnie !
Quelques mots histoire de vous tenir au courant de la poursuite des événements.
Le permis côtier suit son court, je n’ai pas encore de date de passage (c’est comme ça qu’on dit ?) mais cela devrait se faire d’ici une dizaine de jours... Bon, en même temps, avec les contretemps que le projet a déjà eu à subir, je me méfie maintenant des programmations au jour près. Je dis dix jours, mais ça peut être quinze ou encore dix-sept virgule cinq... L’important est de vivre au présent, le futur ne devant être qu’une direction approximative et en aucun cas une obsession.
Houla, deviendrais-je un peu adulte dans cette histoire, moi ?

Sinon, et bien je vous annonce que ma deuxième virée en mer est programmée. Comme prévu, je vais partir me confronter à l’océan histoire de parfaire ma formation. Donc direction Concarneau, et du 11 au 24 septembre j’embarque sur la Sereine pour un stage en Haute-Mer en direction des Iles Scilly !!
Oui m’sieurs-dames, pas moins !

Au programme, navigation de jour comme de nuit, calcul de marée, échouage dans les abers... bref, de la vraie vie de marin breton, le gwinru en moins.
Et le top du top c’est que je vais faire tout ça à bord du fleuron de la flotte des Glénans, à savoir la Sereine... Un cotre de 12,50 m avec une gueule de canoë et un âge canonique puisqu’elle date de 1952. Un véritable monument historique où je vais pouvoir faire ça « à l’ancienne ».
Je ne vous raconte pas mon impatience... Je suis comme un gamin depuis que j’ai pris ma décision et il me tarde d’être au mois prochain.

Cela dit, nous sommes déjà début août, et je m’aperçois que le temps file à toute vitesse. Les choses s’emboitent les unes après les autres, mais le plus important, l’acte fondateur de ce projet délirant, approche à toute blinde... Je veux parler de l’achat de ce qui va être ma maison pour les quelques années à venir. L’achat de la Boiteuse...

Alors bien sûr, j’ai le trac. Une pétoche de tous les diables même, pour être tout à fait honnête. Car j’ai le sentiment que, comment dire, c’est lorsque j’aurais fait cet achat que la réalité deviendra réelle.
Ouais, je sais que ce n’est pas clair ce que je dis... M’enfin, je pense que ceux qui ce sont mariés un jour me comprendrons. C’est du même ordre.
Enfin je crois... En fait je n’en sais rien puisque je ne me suis jamais marié, mais j’imagine que c’est pareil. Une espèce de pacte, d’engagement, qui même s’il est sensé être signé pour le meilleur, doit également envisager le pire.

Donc pétoche.

Mais il va falloir que je passe outre cette pétoche et que je me mette sérieusement à la tâche.
Donc ce mois-ci, recherche intensive de bateaux, visites, et négociations sont au programme. Il ne s’agit plus de feuilleter les catalogues de vente en cochant des pages au grès de mes hésitations, mais de mettre noir sur blanc les caractéristiques de chacun et de faire un choix.

Mais bon, ceci est encore une histoire à venir, et je vous la raconterais le moment venu.

mardi 3 août 2010

Chaud devant !

Un dicton marin dit que ce qu’il y a de plus dangereux en mer, c’est la terre.
Bon, il y a aussi les autres concourants... Surtout si ceux-ci vous massacrent votre gouvernail et que vous vous retrouvez pleine balle sans pouvoir rien y faire !
Sauf sauter à l’eau avant que le bateau ne percute la planète.