34°52.517S
55°16.828W
Piriápolis,
Uruguay
Le
mardi 29 janvier 2013- La Paloma adieu...
Une petite toilette avant le départ |
Zoë
est toute « excited » par cette première nave en amoureux. Moi,
j’essaye de garder un air assuré. Genre, le type qui sait ce qu’il fait.
Remarquez, ce n’est pas si difficile après tout... Non pas que je me considère
comme un supermarin, mais la météo après nous avoir obligé par deux fois à
reporter notre départ est enfin clémente. L’océan est superbement calme, donc
ça devrait aller.
15H30 :
Le moteur est arrêté et nous naviguons désormais sous voile à deux nœuds. C’est
pas la joie, mais pour une mise en train j’estime que c’est largement
suffisant. La seule chose qui m’ennuie, c’est qu’avant de partir la prefectura (l’équivalent des garde-côtes)
m’a demandé à quelle heure demain nous comptions arriver. Question stupide s’il
en est pour qui a déjà navigué à la voile. Mais bon, j’ai prévu large et leur
ai dit que nous pensions arriver vers 18H00. J’espère qu’ils ne déclencheront
pas le plan ORSEC si nous avons quelques heures de retard !
Zoë soigne son bronzage |
19H50 :
Le tonnerre gronde sur tribord avant. Ça fait un petit moment que j’observe
avec suspicion ce gros orage qui semble nous arriver dessus. L’ennui avec les fichiers
grib pour le vent, c’est qu’en plus des effets de côtes ils omettent aussi de
vous parler des orages et de la pluie... Je crois qu’on est bon pour une
rincée.
21H00 :
Ça y est ! L’orage est là ! Le vent qui était nord-est a viré au
sud-ouest après une courte pétole, et est monté de trois barreaux dans
l’échelle de Beaufort. Pour l’instant je fais route au 330° avec un vent à
décorner les bœufs en plein dans la gueule !
Zoë
bouquine dans le carré, pendant que je me fais doucher à l’extérieur en
essayant de garder un semblant d’allure et d’éviter la casse. Il pleut des
hallebardes et les éclaires dessinent des mailles de feux juste au dessus de ma
tête. Putain de bordel ! On est loin de la jolie nave que
j’entrevoyais !
22H00 :
Ça y est, je crois que c’est passé... Enfin, j’espère. Pendant une heure on a
été secoué comme des pruniers avec un putain de vent tournant qui nous
rapprochait de la terre. J’ai bataillé comme j’ai pu, pendant que Zoë, qui
était venue me rejoindre, se faisait discrète pour ne pas me gêner dans mes
manœuvres. La Boiteuse semble intacte, mais tout ce qui n’a pas pu être
mis à l'abri avant le déluge est désormais trempé : Duvet, matelas, sans
oublier le Capitaine.
Petit
réconfort après l’épreuve, la lune se lève et nous éclaire de ses rayons. Elle
est pleine, presque rouge.
Le
mercredi 30 janvier 2013 - Bonjour Piriápolis
Petit matin |
03H30 :
Me revoilà. Le cap est bon, mais la vitesse laisse à désirer. Le vent qui était
au sud lorsque je suis allé me coucher à virer à l’est, et Zoë a parfaitement suivi
avec le régulateur d’allure. Brave fille ! Je suis fier d’elle !
Ah
ça y est... J’entends d’ici les féministes gueuler au machisme ! Sachez,
chères harpies, qu’un régulateur d’allure n’a rien d’évident pour le néophyte,
et qu’il ne m’a fallut qu’une seule fois pour en expliquer le fonctionnement à
ma coéquipière. Alors, soit je suis un super pédagogue, soit ma Zoë est
particulièrement futée. Pour ma part, la deuxième hypothèse me semble beaucoup
plus évidente (Et toc !).
Close up |
07H30 :.
J’aperçois une vaste étendue de hauts immeubles modernes ; Punta del Est
est en vue. Nous avions envisagé pendant un temps d’y faire escale, par
curiosité, mais en cette saison le port est plein à craquer et le pris en est
exorbitant (plus de 100 USD par jour pour un bateau comme la Boiteuse !).
Tant pis pour eux, si nous tenons tant que ça à aller nous balader chez les
riches, nous pourrons toujours prendre un bus.
Beau temps |
14H00 :
Après une pétole qui nous a permis de déjeuner confortablement, le vent s’est
installé au sud-ouest et nous pousse vers notre destination à une allure plus
que correcte : 4,5 Nœuds. C’est cool, on y est dans trois heures !
Soudain,
une petite tête noire apparaît sur tribord avant, celle d’une lionne de mer. Je
bondis sur mon appareil photo, mais hélas la bête passe sous la coque et
continue sa route sans un regard pour nous.
15H30 :
Pfff... On se traîne là ! La pointe qui cache Piriápolis est à six milles
devant nous et semble ne jamais vouloir se rapprocher. Zoë dort à l’intérieur
pendant que je bouquine. Ce sont toujours les dernières heures qui sont les
plus longues...
Le nouveau terrain de jeu de Touline |
En
Uruguay, l’accès des ports ainsi que des marinas est régi par la prefectura, qu’il convient d’appeler par
radio sur le canal 16, avant même d’en franchir l’entrée. Et si l’on arrive en
fin de journée comme c’est le cas aujourd’hui, il s’en suit alors un
embouteillage radiophonique assez déroutant sur une fréquence normalement
réservée aux urgences. Sans parler du fait que vous avez intérêt à maîtriser
votre espagnol mâtiné d’accent uruguayen ! (avec des che partout !)
Mais
bon, je connais maintenant assez bien l’idiome local et nous ne tardons pas à
nous glisser dans l’avant-port. Un type nous indique où nous poser, à côté du
travel-lift , et à 18H20 pétante, la Boiteuse se retrouve amarrée dans la
marina de Piriápolis.
La Boiteuse à Piriapolis |
Le
soir, nous partons déambuler sur le front de mer avant que de nous arrêter dans
un petit resto pour dîner. Y’a pas à dire, même si la bouffe est plutôt chère
si l’on compare avec le Brésil, pour la qualité par contre, il n’y a pas photo.
Le
lendemain matin, je me suis rendu aux bureaux de la marina pour régulariser
notre situation, et là une mauvaise surprise m’y attendait. Ces empaffés me
demandaient la somme exorbitante de 44 euros par jour !
J’ai
été sonné par cette nouvelle, et je peux vous dire que pendant le
petit-déjeuner je faisais un peu la gueule... Nous en avons discuté avec Zoë,
et nous n’avons pas tardé à prendre la décision qui s’imposait : on se
casse, et tant pis pour Piriápolis !
C’est
dommage, car cette ville balnéaire nous avait plutôt plu lors de notre balade
de la veille... Mais bon, si je veux que mon voyage dure longtemps, je ne peux
pas me permettre de telles dépenses.
10 commentaires:
Cette première navigation en duo semble s'être plutôt bien passée, je vous en souhaite plein d'autres!
Bonne découverte de Montevideo!
Et... c'est sûr qu'à Montevideo c'est moins cher ?
:)
Bises
Super cette photo d'éclair ! Il devait y en avoir quelques uns parce que c'est pas facile à choper...
Prix de la marina exhorbitant en effet ! Mais quid des mouillages, me dis-je, maintenant que tu te conjugues à deux ? Biz à vous et k resses à la Toul'.
Ca y est! Ta première traversée en duo est faite! Bravo!!!!
Ta photo avec l'éclair est formidable! Bravo Monsieur!
Sinon, je vois que tu commence à te anglicaniser! Ben oui, tu mets des petits mots anglais un peu partout! Hi, hi! Comment vont tes maux de tête? Vont-ils bien tes mots? Progressent-ils?
Sur ta photo intitulée "un commentaire?", j'en ai un, en effet! Tu as de sacrée malles sous les yeux! Faut dormir de temps en temps l'ami! Sinon la belle Zoé n'aura que l'ombre d'un homme!
Allez, gros bisous à vous trois!
Bel éclair pour un coup de foudre !
Je vois que ça baigne et j'en suis ravie !! Kisses 2U
@Alexandra : Franchement, elle m'a épatée ma Zoë. (Mais faut pas lui dire hein !)
@Gildan : A peine ! 28 Euros par jour !
@Sonia : Les mouillages, ce ne sera qu'en cas d'extrême impossibilite de pouvoir faire autrement. Ou alors pour pas longtemps :)
@Thérèse : Ca va, les maux de tête se font rares et je commence à maitriser la communication en anglais courant.
Pour ma gueule, c'était au lendemain d'une nuit de nave. Faut pas m'en demander trop !
@Monique : Ca baigne en effet. Bises ma Momo !
@Loïck : Bon allez, j'avoue. Le secret pour choper un éclair, c'est de filmer avec un Iphone et de faire une saisie d'écran ensuite. Je ne mérite pas tout vos compliements, d'autant qu'en plus c'est Zoë qui à filmé !
Je vois que pour le prix des ports cela devient un problème planétaire.
En effet avec la crise les ports le long de l'Espagne se vident, quand tu demandes ou te mettre on te répond "Donde te quieres" mais ça va jusqu'à 70 €uros la nuit pour un 13 mètres, alors même en gagnant bien sa vie ! ! ! !
Guedry
Bon, ben Monique m'a carrément piqué le commentaire qui m'était sorti du coeur en voyant le coup de foudre mais bon, je vais me limiter à te féliciter pour tout mais surtout pour la photo de l'éclair, encore une fois ça fait un bail que j'essaie sans succès !
Ah oui, j'allais oublier : c'est quoi le propre de la nourriture brésilienne ? Pourquoi te semble elle pire que l'anglaise (qui peut parfois être bien meilleure que certains restaus français ! ?)
@+ et bonne nav !
@Guedry : Moi qui comptait faire des économie en quittant l'Europe !
@La Lésion : je crois qu'en fait c'est la qualité qui cloche au Brésil... Et le manque d'imagination aussi.
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