Bon allez... Je ne sais pas trop comment vous le dire, aussi je vais faire comme s’il s’agissait d’une mauvaise dent à arracher et balancer le truc directement : Je ne partirai pas à la date prévue.
Non, je ne partirai pas. Et franchement, ça me coûte de vous le dire... Ça fait trois jours que je cogite comme un malade pour trouver les mots pour vous annoncer ça (et peut-être pour arriver à me l’avouer aussi), mais à un moment il faut cesser de se mentir et admettre la réalité : Je suis un gros branleur.
Et croyez-moi ou pas, ce n’est pas le genre de chose facile admettre et encore moins à dire.
Le fait est que si je ne suis pas prêt, c’est entièrement de ma faute. Oui de ma faute. Si je m’étais pris par la main et que j’avais accompli tout ce que j’avais à accomplir pour partir... et bien je l’aurais fait.
Mais non, je n’ai fait que passer mon temps à m’abrutir devant la télé, à jouer à des jeux sur mon ordi, à tout faire pour ne pas avoir à penser. J’ai fais ce que je fais d’habitude lorsque je suis mal à l’aise. Je fais le canard. Et ça a marché. Je me retrouve à vingt-six jours de l’échéance, et mon bateau n’est même pas prêt à prendre la mer.
Alors la question que vous vous posez certainement, et que je me pose aussi, c’est de savoir pourquoi je me suis comporté ainsi. La réponse qui me vient à l’esprit pour l’instant, c’est que dans mon for intérieur je ne suis pas encore prêt à vraiment partir... A laisser mes pénates si rassurants et si pleins de certitudes.
Il y a quelque chose qui m’en empêche, je ne sais pas encore quoi, qui me retient de franchir le pas... Et comme je suis humain, donc lâche, je préfère encore laisser péricliter les choses plutôt que de me regarder en face et trouver ce qui cloche.
Franchement, je vais vous dire, j’ai plutôt piètre opinion de moi-même en ce moment. Je fais tout pour me persuader que je ne dois pas envisager cette/ce décision/constat comme un échec, mais c’est dur. Je sais bien, intellectuellement parlant, que j’ai tout à fait le droit de retarder, ou de modifier mes projets. C’est mon privilège le plus absolu. D’autant plus que si vous vous souvenez bien, le but du jeu, au départ, c’était de faire ce que je voulais. C'était la liberté...
Mais non, pour une fois l’intellect à du mal à s’imposer.
Oh, il y arrivera très certainement, comme toujours chez moi. Mais ça va prendre un peu de temps.
Putain de compteur... |
Et puis il y a ce foutu compteur... Mais qu’est-ce qui m’a pris de foutre ce truc à l’en-tête de mon blog, hein ? Enfin si, je sais. Au départ je pensais que ça allait me forcer à bouger... Résultat, je me suis mis sur le dos une pression pas possible ! A un point où ces derniers temps je n’osais même plus ouvrir ce blog de peur de voir les heures s’écouler. Pourtant je devrais le savoir depuis le temps que la pression ne me réussit pas... Enfin, pas toujours.
Bon, alors bien sûr cette décision de reporter mon départ sine die va avoir des conséquences. Plein de conséquences.
La première est que je vais rater la fin de la saison des Alizés. Ce qui reporte ma traversée de l’Atlantique au plus tôt à novembre prochain... Ce qui implique qu’il va me falloir speeder pour passer le Horn avant l’automne austral.
Autre conséquence, et pas des moindre, mon budget va souffrir de ce retard. Il faut savoir qu’actuellement l’hébergement de la Boiteuse me coûte plus cher que mon propre loyer... C’est donc une situation qu’il va me falloir résoudre si je ne veux pas commencer un tour du monde sans un sou en poche. Et ça, ce n’est hélas pas possible, même si on en rêverait tous.
Une avant-dernière conséquence est que ma situation administrative déjà chanceuse, risque de ne plus l’être autant. J’imagine déjà cette chère Dominique (c’est mon assistante sociale préférée) froncer les sourcils à la lecture de ces lignes et se demander ce qu’elle va bien pouvoir faire de moi... Il va falloir qu’on parle elle et moi. Mais pas tout de suite, il me faut encore un peu de temps pour digérer tout ça.
Enfin, et là je me sens de nouveau au plus mal de vous le dire, la petite réunion que nous avions programmée avec la Petite Bande tombe à l’eau... J’espère que vous ne m’en voudrez pas et que vous avez pris une assurance annulation pour vos billets de train. Si ce n’est pas le cas, envoyez-moi un mail, et je vous rembourserai. Si, j’y tiens.
Bon, je crois que les récriminations suffisent pour aujourd’hui. Il y aura certainement d’autres conséquences à ce retard auto-infligé, mais je n’arrive pas à les deviner pour l’instant.
Ah si, peut-être une. Ça veut dire que je vais passer l’été en Méditerranée à me faire bronzer la couenne. Ceux qui voudraient en profiter seront les bienvenus. Je ne sais pas encore comment, ni où exactement, mais je sens qu’il va y avoir de la croisière dans l’air...
40 commentaires:
Combien de temps vas tu encore te flageller? L'exercice de ta liberté est impossible quand tu t'imposes des contraintes que personne ne te demande. Tu partiras quand tu seras prêt et pour cela et tu n'as pas besoin de compteur pas plus que de comptes à rendre à qui que ce soit. Pourquoi dès lors envisager le Horn ou bien même Gibraltar que tu pourrais pour te persuader du caractère propre à l'exploit inateignable en l'appelant " les Colonnes d'Hercule".
Non tu n'es pas un branleur, pas plus que tu n'as commis de faute, tu n'es pas prêt un point c'est tout et puis de mon avis( tu le répètes à personne) février c'était pas forcément la meilleure idée.
Bon et si c'était çà la vraie liberté, la véritable aventure, celle qui te pousses à partir au bon moment pour aller là où tu n'imagines pas encore aller? De mon a&vis ne me te mets plus des exigences que tu t'empresses d'afficher sur ton blog et qui te foutent la pression inutilement, nous tous ici qui te laissons des messages nous sommes avec toi dans l'amitié et le bonheur que tu nous donnes à réaliser ces rêves qu'on a tous au fond de nos cœurs d'enfant, on s'en fout que tu partes dans un mois ou dans trois ou bien l'année prochaine ou bien finalement sur la lune en fusée ou bien en croisière à Maubeuge, tout ce qu'on sait c'est qu'on t'aime comme tu es.
bises
Phil
Aspolument ! Il à raison le m'sieur Phil !
Repenses à mon plan location saisonnière de ta baraque pendant des maraudes en méditerranée. Les mecs ont mis 5000 ans à l'explorer avant de pouvoir y baguenauder sans trop avoir les boules à zéro, y'a à faire et à apprendre. Toi je sais pas mais moi j'ai subitement envie de faire un tour en Tunisie depuis que l'autre enculé en est parti. C'est pas cher, donc frais en baisse, et si en plus tu rentres des ronds grâce à ton home sweet home...
Quant aux croisières, espèce de Beatnik, si jamais il m'arrivait un jour de partir avec toi et que tu y dépense un seul euro je te passerais par dessus bord.
les sourcils se froncent mais pas pour les raisons évoquées n'hesitez pas gwendal....on est là pour vous
à bientot
DP
Oh ben alors, Gwendal ?!
Ce n'est pas grave, de ne pas être prêt dans l'immédiat...
Le projet que tu as voulu monter est très ambitieux, mais ça ne veut pas dire que tu en es incapable pour autant...
Je comprends parfaitement qu'il te flanque une frousse de tous les diables...
Mais si tu veux partir en bateau, pourquoi ne pas commencer par quelque chose de plus soft, comme, je vais sans doute dire une bêtise, mais... Un tour de l'Europe, un tour de la méditerranée, un tour de France ? Enfin je dis ça, mais tu sais bien que je n'y connais pas grand chose en bateau, j'ignore l'organisation que cela requiert, et ce que tu dois changer si tu veux modifier tes plans de départ... Mais peut-être que la survie de ton projet doit en passer par là.
A moi, il me semble que ce n'est pas la pression que tu t'es collée qui était trop forte, mais la démesure du projet lui-même...
Et j'ose penser que tu as inconsciemment usé d'une mécanique psychologique éculée pour t'autoforger une situation d'échec, et pouvoir battre ta coulpe à loisir face à l'impossibilité de la réalisation du truc... Je t'ai vu faire au fil des mois, à la lecture de ce blog... Tu t'es servi de la procrastination sous toutes ses formes (je pense notamment à l'histoire de trouver une place de stationnement à ton bateau, par exemple) et il est temps pour toi de sortir de cette logique.
Je ne veux pas faire de la critique pour le plaisir de critiquer, à travers cette réflexion, mais j'aimerai trouver à travers mon commentaire le moyen de te faire retrouver foi en toi. Parce que tu es trèèèèès loin de ne rien valoir, tu sais.
Ce que j'essaye de dire, c'est que ça fait super longtemps que tu es out du système. Tu t'es imposé un projet gigantesque, et tu as mis en place ta propre dynamique de l'échec. Révise tes ambitions à la baisse, et je SAIS que tu t'en sortiras parfaitement. Tu es parfaitement capable de vivre sur la Boiteuse, de la mener à bon port en solitaire... N'essaye pas de brûler trop d'étapes à la fois, bordel ! La solution est en toi. Sèche tes larmes de rage, et CHERCHE. Tu en as encore le temps, avant de renoncer définitivement et bien bêtement à ce merveilleux projet.
Je n'embrasse jamais personne, habituellement, mais vu la situation, je te fais un bisou sur chaque joue.
Allez, quoi, merde !
je monte un business pour toi gwen (sur commande): Orties fraîches, 3€le bouquet; bâton noueux, 5€; martinet, 7€ et fouet 10€. Livrable à domicile.
:-D !!
Non mais t'arrête un peu ton char (à voile)!! C'est justement en prenant cett décision que tu nous fais plaisir, qu'on sent le marin, et pas le bourrin !! Pourquoi te mettre des entraves à ta liberté ??? Pour qui, pour quoi ???
Prends le temps de faire connaissance avec la Boîteuse, offre lui de petits séjours en Méditerranée, suis sûr qu'il y a plein de petits ports pas chers où accoster, des endroits de rêve pour faire escale, des gens géniaux à rencontrer, et une expérience à forger.
On n'a pas besoin d'un Grand Départ sur les quais de l'Angoisse pour se retrouver autour de la Boîteuse et fêter votre union, pour le meilleur et pour le meilleur !!
Quant au chrono... et alors ?? C'est pas lui qui va faire sa loi, non mais !!!
Qui veut aller loin ménage sa voilure...
comme dit anonyme, tu peux y aller mais, tu peux faire... un détour et puis pas à pas, histoire d'engranger de l'expérience positive qui va te réconforter, ya des gens que tu vas rencontrer aussi, des tas de choses et de bons moments à partager et qui vont te donner confiance en toi, quant à louer ton home comme dit Aslan oui c'est une source de revenus et l'assurance d'un pied à terre le jour où tu veux revenir, où du moins l'assurance que tu peux le faire comme dit Cazo y ades endroits qui sont encore pas chers, m^me des des coins gratuits dans certains port de Sardaigne au sud de Tavolora où j'ai rencontré des navigateurs dans ton genre et avec qui j'ai passé des moments fabuleux et paisibles, tiens écoute toi un peu Stellla un groupe belge, la chanson "Fernand"...t'as tout ton temps, Fernand
Que dire de plus après tous ces coms? Pas grand chose à part dire que je suis d'accord en tous points et avec tous!
Je pense également que tu t'es fixé quelque que chose de trop gros, trop rapidement, trop soudain.
Le changement que tu t'impose est tellement radical qu'il t'en fait certainement peur... Même si tu ne veux pas te l'avouer! Et qui tu jetterai la pierre?! Certainement pas moi!
Comme le disent si bien les copains ci-dessus, apprends à l'adopter ta boiteuse... De plus, depuis que tu l'as, à chaque fois que tu l'as sortie, tu t'es fait une peur... Quelque part, tu n'as peut-être pas assez "confiance" en elle!
Teste là, teste toi! Fais de petites virées, aprends à te faire confiance, aprivoisez-vous! Bref, laisse toi du temps pour te faire à ta nouvelle vie que tu t'es fixée.
Et comme il s'est déjà dit, arrête de t'auto flageoler, arrête de dire des âneries sur ton compte! Tu es tout sauf ce que tu prétends être dans cet article!
FAIT TOI PLAISIR.
Pars quand tu le souhaite, quand tu le sens, personne ici ne te jugera! On s'en moque! Nous, ce que nous voulons, c'est ton bonheur avant tout! Tu ne nous doit aucun comptes! Dis-toi ça une bonne fois pour toute! Ta vie t'appartient à toi et toi seul!
Je pense même que tu vas faire des heureux en restant un peu plus longtemps parmis nous! Ais-je besoin de rentrer dans les détails?
Et tu sais, ils n'aiment pas n'importe qui!
On t'embrasse tous bien fort et haut les coeurs matelot, Paris ne s'est pas fait en un jour!
Je ne vais pas te répéter ce que t'ont dit Phil, Cazo et Aslan...et les autres, c'est quasiment mot pour mot ce que je t'ai dit hier en direct.
Putain Gwen, tu n'es pas doué pour le bonheur...il faut toujours que tu gâches ton plaisir en te mettant des bornes, des échéances, des compteurs...c'est quoi cette manie?
La liberté te fait peur ou quoi?
Là j'ai envie de t'engueuler !
Tu m'énerves, tiens !
Sois heureux, prends ton temps, tu trouveras toujours des solutions pour le financement...on en a parlé !
Et d'ailleurs, après notre discussion, j'espérais que tu oublies un peu de te flageller.
Bon, je t'embrasse fort quand même, parce que sens que tu n'es pas bien, et que je n'aime pas que tu souffres...
Appelle quand tu veux. On est là!
Et la virade de février en juin, c'est pas mal non plus !
@Philippe : Tu as cent fois raison Philippe... Cent mille fois raison. Je vais devoir revoir entièrement mon plan de navigation et m’organiser un petit tour de Méditerranée. J’ai d’ailleurs ouïe dire que nous pourrions peut-être naviguer bord à bord ?
@Aslan : Je retiens l’idée de la location saisonnière (forcément hors de prix). Quoique, je reste toujours réticent à laisser ma maison...
La Tunisie ? Mouais... d’ici cet été je sens qu’une grande partie des côtes méditerranéennes risquent de ne plus être aussi hospitalières... Non, j’avais dans l’idée d’aller faire un tour du côté d’Istanbul...
@Dominique : Héhéhé ! Mon assistante sociale préférée !
Ah, je savais bien que les sourcils allaient se froncer... Bon, je passerais vous voir d’ici peu. :-)
@Tsuki : Et bé... C’est pas idiot ce que tu me dis là Tsuki... Peut-être en effet ais-je mis la barre un peu (beaucoup) haut pour un début. Mais franchement, à l’heure actuelle je ne renonce pas à faire le tour de la planète. C’est ça mon but.
Par contre pour la dynamique de l’échec auto-infligé, tu as très certainement raison. Il faut que je réfléchisse encore un peu à tout ça.
J’accepte volontiers les bisous, et je te les rends.
@Cazo : Naïvement je pensais que le chrono allait me booster... Et ben non. Ça marche sur certaines personnes mais pas sur moi. Moi, ça me paralyse.
@Anonyme : J’ai bien trouvé Sttellla, mais pas la chanson « Fernand »...
La Corse, la Sardaigne, la Sicile... C’est vrai qu’il y a beaucoup à voir et à faire. Je suis ouvert à toutes suggestions.
@Cacahuette : Je me doute que les enfants vont sauter de joie ! L’avantage de ce retard c’est qu’ils vont l’avoir leur ballade en mer ! Tien, déjà ça, ça me remet du baume au cœur.
@Monique : Bon ça va hein... Comme je te l’ai dit hier, non avant-hier, être conscient dans sa tête d’une chose, c’est différent que de le ressentir dans ses tripes. Et les miennes sont encore contaminées par des années de brimades et de culpabilité. J’ai fais un gros boulot sur moi-même, mais il en reste encore dans les coins.
En lisant ton texte, attentivement,j'ai compté au moins 10 très vilains défauts que tu t'attribues .sans compter ceux que tu oublies ...eh bien , malgré tous tes efforts , tu ne me dépasses pas !! j'en ai plus que toi! les mêmes , et d'autres , na na naire! et t'avises pas maintenant de vouloir me dépasser ;je ne te laisserai pas faire .Ah mais !
Une tradition veut que lorsqu'on s'en prend plein la figure ,au milieu des pépins se trouve ... un cadeau .Alors ,prépare-toi !
et comme chacun s'ingénie à te le dire , on t'aime comme ça , surtout comme ça!
Qu'est-ce que ça serait ch--nt ,si tu étais parti fin février ,comme prévu . Au moins là y a du piment .
Amuse-toi p'tit frère , la vie est courte .
@Lucifer : C’est très gentil chère Lucifer. Promis, je vais essayer de voir le bon côté des choses, en attendant la pépite !
Moi ça me soulage. Cette pression que tu te mettais, je la ressentais aussi. Finalement tu es humain, pas que le super-mec qui fait tout ce qu'il dit, à la virgule près, au cordeau ... et ds les temps s'il vous plait !
Toi aussi tu écoutes "les commentaires de la crainte etc" (cf la citation de Richard III que j'ai postée ds un fil précédent) ... qui sont évidements naturels et pas du tout déshonorants. Ce n'est qu'une étape de ton voyage, de ta découverte de la liberté. On voudrait tout contrôler sans états d'âmes ... la bonne blague, on contrôle rien, surtout pas ses émotions ! c'est comme si je te disais que l'avenir est écrit ... je rejoins les posts précédents : expériences, découvertes, appropriation de la Boiteuse ... bref, toutes ces bonnes choses qui se font ds la lenteur, sans compteur, sont à toi ; et l'aventure se trouve souvent là où l'on s'y attend le moins ... vois la Tunisie !
Quand la Boiteuse te sera une seconde peau, l'heure du grand départ te semblera toute naturelle ...
Pour les conseils pratiques, j'approuve l'idée de location que te souffle Aslan.
Istanbul, excellent plan !
Navigation difficile en Égée je crois, on m'a parlé de gars coincés un bail par les vents zarbis du coin, bien se renseigner. Et gaffe il fait froid et il pleut à cette saison, plus qu'on s'y attend.
Si tu veux des tuyaux sur le pays et sur la ville je suis ton homme, enfin au moins un de ceux qui pourront bien te renseigner. Si je pouvais je penserais à faire une halte à Rhodes, et je ne résisterais pas à remonter le Bosphore (quasi impossible à la voile je crois) et à faire un tour en mer noire.
Pour la loc faudrait bien que tu loues pour ton grand tour, non (affreux capitaliste)? Une mesure intermédiaire est de louer pas cher par ton réseau de connaissances, y compris hors saison. Pour nous les gens du Nord Nice c'est Casablanca, alors passer 3 ou 4 jours à Nice en hiver ça se défend.
Si je peux me permettre une critique que j'espére constructive, j'ai l'impression que jusqu'ici tu abordes un peu trop la navigation comme un plaisancier au long cours. Or je pense que l'approche en "break" que tu privilégies à travers le tour du monde convienne à ta situation. Tour du monde fait, sur ses économies ou sa rente, on revient au point de départ. Et il me semble que tu doives plutôt, pour un tournant durable, mouler ta vie autour de ton bateau.
Entendons nous bien, ça ne veut pas dire renoncer au Tour du Monde, ça veut dire naviguer autour du monde.
Exemple à la con des azimuts que tu n'as pas en vue selon moi: je ne t'entends pas parler de pêche ou de matos de pêche. Alors d'accord ça fait schlinguer un peu le carré mais c'est autant de repris au monstre du système marchand et d'autonomie gagnée sur la grande bleue, non?
Ca ne fait certes pas de la fraiche pour rincer le matelos, ça non ! L'appart t'en fourniras un peu, faire le taxi non polluant encore un peu peut-être, et quoi d'autre? Publicité sur un nouveau blog politique de voyage ? C'est à inventer au fur et à mesure, et en ce qui me concerne je trouve ça particulièrement intéressant.
OUF ! tu as enlevé ton compteur!
On respire !
@Bourreau : C’est mon problème ça, le contrôle... Et pourtant je le sais, parce qu’on me l’a dit mainte et mainte fois, il ne faut pas que je cherche à contrôler les choses mais plutôt à les maitriser. Mais ça a du mal à rentrer, et résultat, je m’expose à des désillusions.
@Aslan : Il s’agit d’un autre de mes problèmes, la temporalité des choses. Là encore c’est un truc que j’ai identifié depuis longtemps mais que j’ai encore du mal à maitriser. En clair dans mes choix, tous mes choix, je n’arrive pas à envisager autre chose que perpette. Pour moi, de savoir que quelque chose ne sera que temporaire, une relation, un travail, un projet, suffit à en faire perdre tout l’intérêt.
Et c’est valable pour tout et n’importe quoi ! Les femmes, les objets (les fringues par exemple), les meubles, les amis, les rêves... lorsque j’en ai un, je veux le garder pour toute la vie.
Pour la pêche, je suis nul. J’ai tout à apprendre avant que de devenir un tantinet autosuffisant en protéines animales !
@Monique : Ouais, t’as vu ? Je crois que c’est un bon début.
En ce qui me concerne, même la maitrise, ça me semble un peu trop dur, ds mon cas personnel j'essaie plutôt l'adaptation aux imprévus, saisir les opportunités inattendues, quitte à dévier un peu (beaucoup) de ma route. Bref, improviser, jazz ...
Quant à la pêche, "c'est un métier", il faut un peu d'expérience (et de matos) je pense. Tu pourrais essayer pendant ton périple sur la méditerranée, pourquoi pas ...
Et garde un oeil sur le "wwoofing" dont je t'avais parlé, les circonstances pourraient t'y pousser :
http://www.pratique.fr/wwooof.html
la pêche, çà s'apprend et très rapidement...quand on a faim.
Allez, fait nous une autre page maintenant que c'est décoincé...
juste pour qu'éventuellement on puisse juste avoir de vos nouvelles autrement.... il est tout à fait possible de prendre du temps... sans forcement parler de....bip.... et juste partager un échange....sans froncement aucun.... à bientot j'espere...
DP
De quoi, la Direction du Port fronce les sourcils?
@Bourreau : Absolument, je compte bien essayer quelques lignes de traine dès que je serais au large. Je comptais en acheter une avant de partir pour la Corse, mais ils n’en n’avaient pas...
@Philippe : Ca ne va pas tarder...
@Dominique : Je passerais vous voir la semaine prochaine. Promis !
@Philutin : Mais non, elle est très gentille en fait. Même si parfois elle sait appuyer sur les boutons qui dérangent, c’est une femme qui a du cœur.
bon si y'a du cœur tout va bien
Bien heureuse de t'avoir mis du beaume au coeur! Ca m'en mets aussi quand tu es plus heureux!
Je n'ai pas encore dit aux enfants... Il faut dire qu'en ce moment on n'a pas trop le temps et on est tous plus ou moins malades...
La semaine dernière j'étais bloquée avec un torticolli de tous les diables, et aujourd'hui je suis clouée au lit avec une bonne bronchite bien carabinée et Doreen une belle angine blanche! M'enfin, on a échappé à la grippe!
Gros bisous à toi mon chéri chéri!
A bientôt
D'accord avec Bourreau en ce qui concerne la maîtrise... de soi, sûrement... des éléments externes, moins évident !!
Crois moi, face à l'adversité, il vaut mieux pratiquer la philosophie de l'aïkido ou du surf, que de chercher à passer l'obstacle à grands coups de tête dans le mur (et tu sais qu'en matière d'adversité, je m'y connais !! ;-) !!).
Parfois, se coller des échéances, ça tient lieu de buts intermédiaires qui motivent et sanctionnent le compte à rebours des étapes vers l'objectif final.
Mais qu'est-ce qui compte ?? La performance de s'acquitter en temps et en heure de l'étape fixée a priori, tant pis pour les détails... ou ne considérer que l'étape est franchie que lorsqu'on a le sentiment d'avoir franchi un palier ??
Ce qui te paralyse, c'est pas ton fichu compte à rebours dont tu as eu vite fait et bien fait de régler son compte, c'est l'importance que tu lui as accordé, celui de te culpabiliser par rapport à un programme "théorique".
Ce qui était point de mire de chaque but intermédiaire, de chacune des étapes préparatoires, s'est transformé en sessions d'examen, avec évaluation à la française, c'est-à-dire qu'en ne relevant, soulignant, mettant en saillance, les lacunes, les erreurs, les retards, et non tous les autres points positifs accumulés par ailleurs...
Mais pourtant, selon moi, humble mammifère terrestre, tout ce que tu nous as raconté jusqu'à présent montre comment se forge la capacité de pouvoir réaliser un rêve. Nous sommes tous sûrs de l'issue... A toi de t'en convaincre !!
"Les femmes, les objets (les fringues par exemple), les meubles, les amis, les rêves."
J'adore ton inventaire !!!
Je me réjouis que tu aies mis les femmes avant les fringues..mais "pour la vie"...vaut mieux compter sur les amis ...ou les rêves...encore que...les rêves.?
Je crois que je t'ai déjà dit ce que je pensais de ta "rigidité"en la matière..
( je parle de "pour toujours" évidemment !)
Ce que je voulais te faire remarque, Gwen, c'est que justement un tour du monde est le contraire d'un choix de vie définitif. Un rêve, une parenthèse, un break, une expérience, un défi, un pari, une quête, ce que tu voudras, mais ce n'est pas en soit un processus de transformation, avec de la chance juste un moyen.
Bref, quoi qu'il en soit tu à mis les feux sous l'athanor et toi, dedans, tu passes du rouge au blanc. D'après mon vieux grimoire il parait que c'est plutôt bon signe.
Cher Gwendal,
De retour de voyage, je découvre ta décision. Je ne vais pas revenir sur les coms précédents que j'approuve largement. De ton post, je ne retiens que la phrase "Je ne partirai pas à la date prévue". Bon, et alors ? Où est le mal ? Tu t'étais fixé une date, tout seul, comme un grand. Personne ne t'as obligé ! Tu la reportes, OK ! C'est comme tu veux !
Il y a tellement de choses à régler avant de partir. Les problèmes matériels (argent, affaires personnelles, maison...) et les questions intimes. Pour ça, je crois que tu dois résoudre toutes les questions qui figurent sous ton nez, tous les jours, en entête de ton blog et que tu ne vois plus à force de passer dessus.
Alors je te le remets ici :
"C’est l’histoire d’un type qui a décidé un jour de partir faire le tour du monde en solitaire. Pourquoi ? Parce qu’il en avait envie tout d’abord, et puis parce qu’il le pouvait aussi... M’ouais... M’est avis que c’est certainement plus compliqué que ça en fait. Une fuite en avant ? Une quête impossible ? Un caprice d’adolescent attardé ? Ou tout simplement un mélange de tout ça, plus une bonne dose d’inconscience ? Allez savoir..."
Ben... Excuse-moi mais ce n'est pas à nous de trouver les réponses. On peut juste t'aider à y voir plus clair.
Partir, c'est mourir un peu...
PS : si tu veux des tuyaux sur la Corse et la Sardaigne, je suis ton homme.
J'ai cru un moment que tout allait se passer sans rebondissements... Ouf ! Bon courage pour la suite qui n'est quand même ni le bagne, ni ... la mer à boire !
@Cacahuette : La saison de la grippe n’est pas encore finie. Fais gaffe quand même, le grand schelem te guette !
@Cazo : Hum... On sent l’analyse du pro là... Il est vrai que j’ai un peu de mal avec les dates butoirs. Et pourtant si je me souviens bien, c’était à Marseille, je m’étais bien promis de ne plus m’en imposer. Mais bon, force est de constater que j’ai encore du boulot pour maitriser tout ça.
@Monique : Bien sûr, nous avons déjà parlé... mais je n’ai, hélas, toujours pas trouvé comment aborder ce problème.
@Aslan : Je suis d’accord, sur le papier. Mais dans les faits, il s’avère que ce projet coïncide aussi avec une pulsion que je traine depuis mon enfance, celle de partir. D’où sans doute la confusion que j’entretiens dans mon esprit. Enfin, je crois...
@Edou : Salut Edou, content de ton retour.
Merci de me remettre en mémoire ce préambule que, il est vrai, j’ai tendance à oublier. Effectivement, il n’y a que moi pour trouver la réponse... Mais j’avais dans l’esprit, lorsque j’ai écrit ça, que c’est au bout du voyage que je devais trouver les réponses. Pas avant de partir !
@La lésion : Certes... Parfois je me dis qu’un type qui débarquerait sur ce blog pour la première fois et découvrant mes prises de tête, devrait surement se demander pourquoi je ne profite pas plus de la chance que j’ai.
Parle pas de malheur!
Gros bisous Gwen
1ere étape : Changer le titre "Inconstances et conséquences" par "Inconséquences et constance"...
Pour tout te dire, si je puis me permettre, j'avais le sentiment profond que tu ne partirais pas. Je crois que tu ne partiras pas. Il vaut mieux que tu te l'annonces tranquillement, bien sagement. Tu vas ainsi pouvoir gérer au mieux ta nouvelle situation matérielle, quitte à revendre ce bateau, d'ailleurs.
Il ne faut pas t'en vouloir, mais tu as mis trop de raison dans ce projet. Ceux qui traversent l'Arctique à pied, ou le Pacifique à la rame ont une dose d'inconscience que tu n'as pas, alimentée j'imagine par des caractéristiques génétiques particulières qu'on n'a pas à ce jour décryptées, mais je remarque qu'ils sont plutôt minces, plutôt secs et que toi tu es plutôt enveloppé ce qui n'est pas bon signe pour affronter des quantités de privations.
Il te reste à gérer le renoncement au fantasme de toute une vie. Attend-toi à quelques jours, ou plus, de bonne déprime, mais comme d'autres l'ont écrit avant moi, non, tu n'es pas moins que rien, oui, il faut croire en tes chances, oui tu es un mec bien, et pour tout te dire, si j'ose, j'aimerais bien aller te voir pour passer trois, quatre jours avec toi, pas pour aller en bateau, non, j'ai le mal de mer, mais pour causer, simplement...
RPH : Si je peux me permettre... Ce sont tes sentiments, tes projections, mais pour le reste...
Pour traverser l'arctique à pied et réussir il faut de la détermination, une préparation sans faille, une bonne connaissance du terrain, des conditions et de ses limites, bref, tout, sauf de l'inconscience !!
Quant à croire qu'il existerait quoi que ce soit dans les gènes qui puissent déterminer ces capacités, c'est complètement illusoire, pour rster poli!! Tous les petits maigrichons ne font pas de grands exploits, et tous les bons marins ne sont pas forcément des bêtes à concours affutés comme des étraves qui ne concoivent la voile qu'en terme de performances.
Ce n'est d'ailleurs pas la philosophie de celui qui s'apprête pour un grand et beau voyage...
Je ne doute pas que tes propos soient bien attentionnés, mais sentiment n'est pas constat ni raison.
@RPH : Et bien, en voilà bien des certitudes à mon sujet ! Je crois que ce que je préfère c’est encore le particularisme génétique du voyageur moyen... Quoique, la dynamique du renoncement c’est pas mal non plus dans le genre.
@Cazo : T’as oublié du bol... Il en faut aussi un peu.
Euh, Gwen, quand on a failli changer son pseudo pour Misère Poissard de la Loose, évoquer le bol...
Non, vraiment, pas un seul instant je n'y ai pensé...
Parce que si en plus pour réaliser ses objectifs il faut AUSSI du bol, alors, ok... je commence à comprendre...
;-) !!
Je plussoie Cazo et vive le procrastinage assumé !
Quand je te disais de mauvaise augure!
Doreen ça lui tombe sur les bronches maintenant, donc cgt de traitement!
Et puis moi ça devient asmatiforme maintenant! Du coup aller, un p'tit bonus cortisone! youpi! C'est la fête à la maison!
Gros bisous mais sans crobe ni mi!
Après avoir lu le commentaire de RPH, je tiens à préciser que je crois sincèrement que tu vas le faire, ton tour du monde, Gwendal.
Je pense juste que ce serait une erreur de t'y jeter ainsi de but en blanc sans te tester sur quelque chose de moins ambitieux avant de te lancer dans une telle aventure.
Tu le vivrais plus comme une contrainte que comme un plaisir, et à part te coller les foies et te renvoyer à un échec certain, ça ne ferait pas avancer le shmimblik, au niveau de ta vie...
Par rapport à ce que j'ai dis dans mon premier commentaire, je me suis permise de parler d'échec auto-géré, parce que c'est une maladie dont je souffre, et j'en reconnais les symptômes quand je la vois se développer chez les autres...
C'est un truc qui arrive de façon très méthodique : ça va mal dans not'vie. On créer un projet pour passer outre. Mais le projet auquel on se colle est beaucoup trop ambitieux pour être réalisé, et on le sait parfaitement, même si c'est de façon inconsciente. Et lorsqu'on se rend enfin compte de la montagne à gravir pour le mener à son terme, le découragement permet d'avoir le prétexte idéal pour retomber dans son apathie première, où l'on subit sa propre vie et où on finit par se satisfaire de ses échecs... Tout du moins où on finit par tenir ces échecs comme une condition inéluctable de notre propre existence. Le moyen de casser ce type de cycle est simple : il suffit de rendre au projet une taille plus raisonnable. La montagne est du coup plus facile à gravir et les obstacles moins infranchissables...
C'est le côté démesuré du projet, qui pêche. Je vais oser la comparaison, allez (chuis en plein entraînement pour la dissert', alors ;D ) c'est un peu comme si quelqu'un qui ferait de la randonnée depuis des années tomberait tout à coup amoureux de l'Anapurna, et déciderait d'aller le gravir sans jamais avoir essayé de se faire un Mont-Blanc d'abord, tu vois... Se forcir le Mont blanc, ça retarde certes le moment d'aller sur l'Anapurna, mais ça permet quand même d'être sûr d'y arriver, si tu vois ce que je veux dire...
Enfin voilà.
Je crois en toi.
Si, si, je t'assure.
Eh ! Ho ! Infuses pas trop, t'as surtout besoin d'un truc qui fait du bien et va dans le sens de la marche. Si tu choppes une bonne fenêtre et que tu pètes les 10 nœuds sans retourner le bateau ou le crasher à l'accostage ça pourrait faire l'affaire, non?
@Tsuki : J’entends bien ce que tu me dis, et tes mots résonnent bien à mes neurones. Pour l’instant le seul truc qui me gêne c’est que si je pars sur un tour en Méditerranée, je n’aurais plus les moyens financiers d’entreprendre quoi que ce soit d’autre... Et ça, ça me fait chier.
@Aslan : Toujours en période de gestation, le nouveau programme se dessine... Mais il va falloir encore un peu de temps avant que je ne puisse vous en faire la description !
(qu’est-ce que je cause bien moi aujourd’hui !)
Citation : "si je pars sur un tour en Méditerranée, je n’aurai plus les moyens financiers d’entreprendre quoi que ce soit d’autre..."
L'argent, en effet, c'est le nerf de la guerre.
Il faut compter, en mer et aux escales, sur un budget de 1500 euros par mois. Ce budget tient compte de la nourriture, des frais de port, des frais de visas et de clearance, de l'entretien du bateau et des réparations à venir.
Evidemment, c'est une moyenne. Si tu te fais des restacs, des virées en hélicoptère, des locations de 4x4 et des allés-retours au pays pour voir les amis et parents comme Antoine, il faudra te faire sponsoriser !!!
Le budget entretien et réparations dépend bien sûr aussi de l'état de ton bateau au départ et de la durée du voyage.
Donc, tu divises ton capital de départ par 1500 et tu obtiens la durée de ton voyage en nombre de mois.
Après, si tu veux prolonger ou établir un programme plus long, il te faudra travailler pour faire rentrer l'argent jusqu'à hauteur de ces 1500 euros par mois.
Heureux les toubibs et infirmières qui n'auront pas ce soucis (mais l'ont-ils déjà au départ ?).
Pour les autres (nous !), il n'y a pas de secret :
Il faut travailler dans les pays riches et dépenser dans les pays pauvres.
En effet, si tu peux travailler dans un pays pauvre, pourquoi les indigènes ne le feraient pas eux-même ? Si les gens et leur pays sont pauvres, c'est parce qu'il n'y a pas de boulot, de ressources. Donc, n'espère pas trouver un appoint dans ces régions.
Voilà mon point de vue sur la question après avoir cru, moi-même, pouvoir m'exonérer de ce postulat et m'être retrouvé sans ressources ni moyens de payer mes frais de port en Sardaigne, pays pourtant considéré comme "développé".
Ajoute à cela le problème de la langue.
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