mardi 26 juillet 2011

Impressions de Fuerteventura

28°12.394N 14°01.604W
Gran Tarajal

Voilà maintenant presque une semaine que je suis sur cette île de Fuerteventura. Une semaine à ne rien faire… Ou presque.
Souvenez-vous, en arrivant à Gran Tarajal je vous disais que j’allais en profiter pour glander un peu… Et bien croyez-moi, c’est-ce que je fais. J’ajouterais que le faire aussi bien, c’est quasiment du boulot à plein temps qui mériterait satisfecit, si ce n’est carrément salaire.

Mes journées sont d’une platitude reposante qui confine à la paresse. Le matin je me lève tôt et je joue sur mon ordinateur, ou bien j’écris. Vers neuf heures je vais en ville boire un café, consulter mes mails et s’il est besoin, faire quelques courses. Je suis de retour vers treize heures, je déjeune et ensuite je fais la sieste. Tout dépend de l’heure à laquelle se finit mon repas mais je suis rarement réveillé avant quatre ou cinq heures de l’après midi !
En début de soirée je retourne en ville, ou bien au bar du port, mais la liaison wifi y est plutôt aléatoire, pour voir si quelqu’un ne trainerait pas par hasard sur FB et taper la discute. Et vers 20h00 je me rentre tranquillement pour dîner. Un petit film avant de me coucher et dodo.
Le lendemain, rebelote !

Comme vous le voyez, c’est carrément un emploi du temps de ministre en vacance.

Fin de la rue, fin de la ville...
Le port de Gran Tarajal est assez grand, mais quasiment vide. Le prix est extrêmement attractif (7,63 €/jour) avec l’eau et l’électricité. Seul bémol, les sanitaires sont hors-services depuis des mois, et personne n’a jugé bon d’y remédier.
Alors on pourrait se demander pourquoi un prix si peu élevé ? Oui, demandons-le nous… Et bien je n’en sais rien. Peut-être est-ce parce que Gran Tarajal ne dispose d’aucune infrastructure touristique digne de ce nom (pas d’hôtel, pas de site remarquable à visiter…), ou bien parce que les cailloux à la longue, ça lasse ? Mais le fait est que j’aime bien l’ambiance de cette ville. Certains diraient mortelle, mais je préfère dire tranquille.

Cela-dit, il m’arrive de varier les plaisirs et d’ajouter une activité non contractuelle à ces trépidantes journées. Comme aller à la pêche par exemple. Mais même ça, je trouve que c’est un peu trop fatigant pour moi… Si au bout d’une heure je n’ai rien attrapé, je laisse tomber ! 

Un cabrilla, un !
J’ai cependant pu attraper un poisson nommé Cabrilla (Serran commun ou Serranus cabrilla) qui se révélât délicieux. Une chaire fine et parfumée… Miam ! Un régal !
D’ailleurs comme la patience n’est pas mon fort (en règle générale et pour la pêche en particulier) j’ai décidé, à l’image de Patrick un de mes voisin de port, de me lancer dans la construction d’une nasse. Subrepticement déposée à un endroit stratégique et vérifiée deux fois par jours à marée basse, celle-ci devrait pouvoir me fournir en poissons pour la semaine sans que je n’aie à me fatiguer à arpenter le brise-lame au risque de me rompre le cou !
Enfin, c’est le but… Après pour l’efficacité on verra.



C'est joiliii...
J’ai également passé un peu de temps à faire quelques retouches de vernis sur la Boiteuse ici ou là… Ça m’a bien occupé pendant une heure et ensuite j’ai passé le reste de la journée à regarder le vernis sécher ! C’est joliiii…

Sinon hier je suis allé à la capitale de Fuerteventura qui se nomme Puerto del Rosario. J’y avais des papiers à faire faire et j’ai donc profité du trajet en bus pour avoir un aperçu de l’île. Un trajet assez long mené à un train d’enfer par des chauffeurs totalement inconscients qui roulent à tombeau ouvert, entre-nous soit dit. Des chauffeurs espagnols en fait...




Là, une oasis ! Ah bon ?
 Je vous le confirme, Fuerteventura est un désert. Un désert qui ressemble un peu à ceux que l’on peut voir dans les westerns. Avec ces buissons épars et ces arroyos caillouteux. De temps en temps, dans le fond d’une dépression on peut remarquer quelques maigres cultures complètement desséchées qu’on a peine à identifier comme telles. Ce sont de petites parcelles qui épousent la forme du relief, soigneusement délimitées par une butte en terre ou bien par un petit muret de pierres sèches. Ces buttes et ces murets sont là pour retenir à la fois l’eau et la terre, car lorsqu’il pleut sur ces îles (c’est rare mais ça arrive : 147 mm/an), ça tombe dru et ça emporte tout sur son passage.
D’ailleurs c’est bien simple sur le drapeau de Tuineje, la municipalité à laquelle appartient Gran Tarajal, figure un… dromadaire ! Il parait que dans le temps, les colons en avaient fait venir du Maroc pour aider aux travaux des champs.

Moulin à Gofio
Avant, sur Fuerteventura on cultivait surtout le millet dont on faisait le Gofio, sorte de farine qu'on met ici à toutes les sauces, mais à présent on cultive le touriste. Il n’y en a pas énormément dans le coin où je me trouve, mais ailleurs on peut voir de grandes plantations bien droites et proprettes, encerclées par de hauts murs. Le touriste y pousse en liberté dans son enceinte et pour des raisons sanitaires évidentes ne se mélange que très peu à la flore locale. Il est alimenté en circuit fermé avec des minéraux dédiés rien que pour lui et ne quitte son enceinte que lors de l’importation ou de l’exportation.

En quelques sortes, ici on pratique la culture du touriste OGM, hors sol. 


Miam !
Sinon, quoi vous dire d’autre… Ce midi j’ai prévu de me faire un tajine de poisson avec un Fula acheté hier au marché. J’en salive déjà par avance !
J’ai aussi quelques projets en préparation mais je vais attendre qu’ils murissent un peu avant de vous en parler.

Voilà chers lecteurs ce qu’on pouvait dire en ce mardi matin. Je vais m’habiller décemment pour arpenter la promenade du bord de mer et aller me poser quelques temps sur une terrasse pour vous envoyer tout ça.
On dirait que la terre entière est en vacance, et moi je fais un peu comme la terre entière. Je profite. Essayez de faire de même, hein ?


Drapeau de Tuineje
Petit matin sur la plage...

12 commentaires:

cazo a dit…

Tranquille... l'homme comme sa mer... repos...

Le calme avant la tempête sous un crâne ?

Mais dites moi, ne seriez vous pas en train de vous laisser glisser doucement mais sûrement dans un confort bourgeois, dont témoignerait la table en marqueterie sur laquelle trône le fula et dont je n'avais pas souvenance ??

;-) !!

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : Que nenni mon ami ! Une vulgaire plaque de contreplaqué tout au plus ! C'est vrai que la dernière fois je ne l'avais pas sorti tellement nous étions nombreux. Nous n'aurions plus pu bouger !

Anonyme a dit…

ben dis donc ! c'est ffffatigant la vie de marin !
heureusement que tu sais te nourrir , sinon je ne sais comment tu pourrais tenir .
Allez, courage !

lucifer! a dit…

rraahhhh la la! c'est pas anonyme, c'est lucifer !

Gwendal Denis a dit…

@Lucifer : Oui, c'est TRÈS fatigant... C'est un boulot à plein temps !

Monique a dit…

Les délices d'un voyage sans fin !
Pouvoir s'arrêter aussi longtemps qu'on a envie de farniente et ne pas se prendre la tête à guetter les échéances !!!

Je t'envie !!!
Mais je t'embrasse quand même, mon Gwen !!

Anonyme a dit…

quels pieds........ ravie de les voir....... profitez encore et encore.......
à très vite
Domi

Gwendal Denis a dit…

@Monique : Un plaisir rare, j’en suis conscient.

@Domi : Hélas, ils sont biens mignons comme ça pour la photo, mais dans la réalité, le sable et les cailloux les font bien souffrir…

Giorgio a dit…

Salut le Gwen, je suis allé voir ton spot sur Gogol-earth... effectivement, çà a l'air bon sec...ça ressemble un peu à la Californie du Sud, côté désert... mais bon, tu as l'air de t'y faire... profites, et envoies des images, si la connexion le permet... moi je fais un peu comme toi, je suis en mode "pause" estivale... juste avant j'étais en "slow-motion"...fin août je passe en "fast-forward"...quelles sont tes prévisions de destination pour la suite? On t'embrasse...

Captaingils a dit…

Bouge de la Papa - T'es pas loin de la vraie - vie ? aventure ?
J'ai trop trainé la. aussi, a l époque, de mon temps ... Bouge de la Papa ...

cazo a dit…

Bon sang, mais c'est bien sûr !!

Comme naguère Cristobal découvrit l'amérique en croyant que c'était les Indes, Gwendal a découvert les canaries mais est persuadé que c'est la Corse !!!

Alors, il prend le rythme... té...

;-) !

Gwendal Denis a dit…

@Giorgio : C’est sûr que la période est propice au farniente. Mais elle n’aura qu’un temps, c’est pour ça que j’en profite.

@Captaingils : Je suis tout ému de te lire ! Ça fait drôle !
J’ai relu il y a peu tes récits de cette époque pour m’informer sur les Canaries… C’est vrai que t’avais pas mal galéré ! Un petit mois, pas plus, et je me casse.

@Cazo : En même temps la comparaison n’est pas fausse… Ici on profite de la vie et on parle avec un drôle d’accent !