30°25.322N 09°37.025W
Agadir
Évidemment, moi l’anticlérical
primaire, le bouffeur de curés, l’exterminateur d’imams, l’exécuteur de rabbins
(j’en ai oublié ?), grand détestateur de cet événement éminemment plus
commercial que culturel, lorsque je titre « Joyeux Noël » il s’agit
moins de satisfaire mes lecteurs accroc à la dinde fourrée que de signifier mon
enthousiasme. Et si nous sommes aujourd’hui le 25 décembre, ce n’est que
fortuit, comme vous l’aller voir.
Ils sont partis les rameurs ! |
Tout a commencé il y a
maintenant dix jours lorsqu’un mail que j’attendais avec impatience est arrivé
dans ma boite. Celui-ci m’enjoignait de me présenter en personne en l’étude de
Maitre Machin-Chose à Nice (France) le 22 décembre afin de procéder à la
signature finale de la vente de ma maison… Du coup, vous l’imaginez bien, ça a été
le branle bas de combat sur la Boiteuse.
En quelques jours il m’a
fallut trouver des billets d’avions pas trop chers et organiser mon départ.
Pour les billets d’avion, je vous laisse imaginer la galère que ce fut de
trouver un vol à moins d’une semaine de Noël… Bref, j’y suis quand même arrivé,
et comme j’avais un peu prévu le coup côté finance, j’ai pu me permettre de dépenser
plus qu’il ne fallait… Côté organisationnel, il m’a fallut me mettre au clair
vis-à vis des douanes pour ne pas que se renouvelle ma mésaventure de Tanger. Là
encore, je ne m’étendrais pas sur la complexité de la chose, ni sur les quatre
heures qui me furent nécessaire pour obtenir un simple formulaire… Restait à
trouver une bonne poire pour s’occuper de mon fauve, et là j’en ai trouvé deux
bien mûres pour le prix d’une… En la personne de Xavier et Alexandra !
Tout cela fait, c’est à
minuit et demi ce mardi 20 décembre que je prenais l’autocar pour Marrakech, et
à 08H00 je décollais à destination de Nice…
L’avion venait de toucher le
sol lorsqu’une douce voix annonça dans les haut-parleurs : « Mesdames et
Messieurs, nous venons d’atterrir à l’aéroport de Nice-Côte-d’Azur, la température
extérieur est de 6°C, nous espérons que…. ». Le reste je ne l’ai même pas
entendu tellement je suis resté scotché sur le chiffre, 6°C ! Bigre !
J’avais beau avoir pris mes
précautions et mis une polaire par-dessus mon teeshirt, mis des chaussures fermées
avec des chaussettes, je vous pris de croire que le premier contact avec l’extérieur
fut… saisissant !
Les deux jours qui suivirent
furent consacrés à quelques visites à des connaissances que je tenais à revoir,
et à faire un dernier tour chez moi…
La Baie des Anges... |
Si je suis retourné chez moi,
c’était officiellement pour récupérer quelques affaires, mais aussi pour faire
table rase du passé... J’étais là, au milieu de mes meubles, caressant du
regard tous ces objets familiers. Quarante quatre années d’une vie, je suppose
que vous imaginez bien à quoi ça peut ressembler… Des tonnes de papiers, des
montagnes de souvenirs, des photos, des bibelots divers, tous reliés à un
souvenir particulier, à une époque, à une ou des personnes chères… Et bien après
avoir respiré un grand coup, j’ai tout laissé derrière moi. Je n’ai
pratiquement rien emporté de ma vie passée. Juste mes fiches de paye au cas ou
un jour je déciderais de prétendre à une retraite (on peut toujours rêver hein
?), mes diplômes au cas ou j’aurais à prouver mes compétences un jour, quelques
photos de ma nièce lorsqu’elle était petite et qu’elle était pour moi la chose
la plus importante de ma vie… Et puis c’est tout. Le reste, tout le reste
finira à la décharge.
Si vous voulez savoir comment
on fait pour démarrer une nouvelle vie, et bien on fait comme avec une
amputation, si possible d’un coup sec. Mais bon, je ne dis pas que ce n’est pas
douloureux… En tous cas sur le moment ça l’est, mais ensuite on se sent bien
mieux je vous le garantis.
Pendant que je parcourais la
ville en tous sens pour visiter les uns et les autres, j’en profitais pour m’imprégner
une dernière fois de l’atmosphère de la ville où je vécu tout de même pendant
presque vingt années de ma vie. Franchement, ça m’a fait bizarre de parcourir
ces rues, de contempler ces façades, tout en me disant que je ne les reverrais
pas de sitôt, voire peut-être jamais… Une espèce de nostalgie légère mêlée d’un
je ne sais quoi de joie. Le tout baignant dans une douce certitude, celle que
je faisais le bon choix… Que j’étais sur la bonne route. Je sais, c’est pas très
clair ce que je vous dis là, mais c’est parce que mes sentiments ne l’étaient
pas.
Je ne sais pas ce que l’avenir
me réserve, mais je sais néanmoins une chose ; Je ne reviendrais jamais habiter
à Nice. Et de savoir ça, ça m’a fait voir cette ville avec un regard différent.
Villefranche sur Mer |
Le jeudi 22 décembre, après
un déjeuner copieux et en excellente compagnie à la terrasse d’un restaurant
donnant sur ce qui probablement une des plus belle baies du monde, celle de
Villefranche sur Mer, ça a été le moment de vérité. La signature chez le
notaire. J’en suis ressorti deux heures plus tard avec inscrit sur un bout de
papier le montant de mon avenir. Voilà, c’était fait, j’avais définitivement
coupé les ponts, largué la dernière amarre qui me retenait à ma vie précédente.
J’étais libre.
Je n’eu pas vraiment le temps
de savourer ce moment car il me fallut sauter dans le premier train pour le
Var, afin de rendre encore quelques visites d’importance… A savoir mon amie Thérèse,
son mari Tony et ces deux enfant Jon et Doreen, et mon père…
Côté amis, ce fut tout
simplement parfait. J’ai été reçu comme un roi, comblé de câlins et de bisous à
ne plus pouvoir respirer… Et c’est là que je me dis qu’il faudrait que j’arrête
de m’étonner à chaque fois je réalise que des gens m’aiment… Mais bon, en tout
cas ça m’a fait un bien fou ! (Ah oui, si vous pouviez filer un coup de main à
mon amie en faisant circuler ce lien, ou en donnant des sous ce serait
sympa...)
Pour ce qui est de la visite
au patriarche, ça a été une autre limonade… Tout en retenues, en silences et en
non-dits, comme à notre habitude. Mais il n’empêche que j’ai été content de le
revoir avant de partir pour de bon, car même si je ne lui dis pratiquement
jamais, je l’aime mon vieux Papa…
C'est quoi ce truc que tu m'as mis, dis ? |
Ce samedi, hier donc, j’embarquais
à 11H00 locale à l’aéroport de Marseille, et trois heures plus tard j’atterrissais
à Agadir. Un coup de taxi et hop, j’étais à bord de ma désormais seule maison,
la Boiteuse !
Là, j’ai retrouvé avec joie
ma Touline qui se trouvait décidément très bien (trop bien ?) sur le grand
catamaran d’Alexandra et Xavier. Je lui ai offert son cadeau de Noël, à savoir
un beau collier tout rouge avec une clochette qui fait ding-ding et un harnais
assorti pour quand nous serons en mer. Le collier elle s’y est fait assez
rapidement mais pour le harnais, je crois qu’il va falloir un temps d’adaptation
plus long ! (Et peut-être aussi que je sache comment le fixer correctement,
mais ça c’est une autre histoire !)
Voilà mes amis, je pense qu’après
avoir lu ceci vous me pardonnerez aisément de ne pas vous avoir donné de
nouvelles depuis quinze jours. C’est que j’attendais d’avoir des choses
importantes à vous raconter moi ! Et pour le coup, je pense que vous avez été
servi côté nouvelles importantes…
Alors, j’imagine que vous
vous posez maintenant la question suivante : Et maintenant qu’est qu’on fait ?
Et bien maintenant on attend
juste que le weekend se termine et dès lundi je me mets en relation avec le
fournisseur de panneaux solaires que j’ai déjà repéré, et j’achète deux
panneaux pour donner à manger aux batteries de ma chère Boiteuse. Quelques
jours de bricolage pour installer tout ça, et d’ici une semaine, deux grand
maximum, je mets les voiles en direction des Canaries ! Mais bon, j’aurais l’occasion
de vous reparler de tout ça.
Une vraie chatte de luxe ! |
Un petit bilan de cette
semaine sur les chapeaux de roue, peut-être ?
Et bien, pour être tout à
fait franc avec vous je me sens plus léger, mais sans excès... Je veux dire que
ce que j’ai fait cette semaine n’est certes pas banal, mais comme cela s’inscrit
dans un processus qui me semble à moi tellement normal, je suis modérément
enthousiaste. Par contre ce qui me donne une pêche d’enfer, c’est que je peux
maintenant me consacrer tout entier à la suite de mon voyage, de ma quête, et ça
c’est tout de même vachement cool. Un regret cependant, celui de n’avoir pas pu
revoir tous ceux que j’aime... Mais bon, je suis sûr que nous nous reverrons un
jour, car si j’ai appris une chose ces derniers mois, c’est que la vie est
pleine de belles surprises !
Bon allez, il va falloir que
je remplisse le frigo aujourd’hui et que j’achète des oranges tout en
continuant ma cure de thé au miel. Car si je n’ai pas ramené grand-chose de
France, j’ai quand même été fichu de revenir avec une crève carabinée !
13 commentaires:
Dernier coup de canif dans les amarres !!! Je vois que tu t'y étais bien préparé !!!
Même regret : j'aurais aimé avoir le plaisir de passer quelques heures avec toi mais j'ai plus qu'à m'organiser pour te retrouver aux Canaries ...!
Soigne ta crève bien comme il faut...
@Monique : Bien préparé ? Heu... Oui et non ! On va dire que ce qui avait été prévu c'est bien passé, pour le reste j'ai fait les choses bien !
Et oui, ça franchement, ça me fout les boules ne pas vous avoir tous revus...
Bonjour ,
Je suis votre blog avec passion je suis bien content pour vous d'avoir réussi a vous débarrasser de votre maison nous sommes actuellement occupé par la préparation de notre bateau pour un départ mi septembre nous sommes aussi en attende d'une vente d'une maison a Marseille nous croisons les doigts pour en être débarrassé avant notre dépars bon vent a vous en espérant vous croiser au détour d'un océan
Ce fut un vrai bonheur de te voir. Je fais partie des chanceux!
Mais surtout, je suis très heureuse pour toi d'être arrivé à une finalité d'un poids qui te pesait, même de plusieurs!
Jon je veut plus quitter son "joujou" Doreen, son bracelet! Bref, tu as laissé derrière toi des souvenirs mémorables pour eux!
Gros bisous mon chéri, et surtout, profite et fais ce qu'il te plait maintenant!
il faudrait que ton amie se renseigne là : http://actuanimaux.com/
et qu'elle prenne contact avec une association pour l'aider mais surtout pas de SPA !
en attendant, je diffuse sur FB !
@Benoit : Départ en septembre de l’année prochaine donc ? Bien, on reste en contact.
@Thérèse : C’est à moi de vous remercier pour votre accueil !
@Marie-Ange : Lorsque j’ai dû opérer ma chatte il y a quelques années (une autre, pas celle-là), j’avais réussi à faire financer la moitié de l’opération via une association d’aide... C’est une piste à suivre.
Pas le temps de lire le billet! Je reviendrai (suis à Marseille avec peu de connexion). J'ai lu les com et crois comprendre !
bises et
Bon bout d'an Gwendal !
@Gildan : Pas de blème Gildan, reviens quand tu veux, la porte est toujours ouverte !
MERRY CHRISTMAS, Gwendal! Nous sommes passées de l'autre coté de l'Atlantique et nous sommes content que tu va pouvoir partir prochainment. big kisses to you and Touline, et Bonne Année 2012.
I am turning my Dad onto your site, he's loving reading all the sailing blogs.
@Lole : Salut ma grande ! content de te lire ! Alors pour commencer, félicitation pour ta première transatlantique, puis je te souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année !
(j'ai hâte de lire tes aventures !)
je suis vraiment baba que tu aies pu faire ça: larguer toute une vie comme ça , d'un coup !!!
Comme le dit Alexandre Romanès,
chez qui je viens de passer une soirée,dans son merveilleux cirque tsigane :
" On devrait avoir deux vies:
une pour apprendre
l'autre pour vivre ..."
A toi de vivre !
@Lucifer : Celle là je la note. Je l'ai déjà ressortie et je le ressortirais.
ça vaut bien :" dieu , la patrie , le roi."!
Je t'ai écouté hier soir; avec bonheur !
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