Enseada
da Pinheira
Voilà
maintenant plus d'un mois que je descends les côtes brésiliennes en
clandestin. Exactement trente-huit jours pour être précis.
Trente-huit jours où lorsque je ne navigue pas, je passe mon temps
au mouillage plutôt que de me la couler douce dans une marina.
Il
y a quelque temps, souvenez-vous, ou alors cliquez sur le lien, je
vous faisais la critique du mouillage, et je proclamais haut et fort
mon aversion pour ce qui est pour certains la quintessence du
nomadisme marin, sa raison d'être.
Je
veux bien reconnaître qu'à l'époque, ma critique en plus d'être
virulente était surtout emprunte d'une certaine mauvaise foi, car on
ne pouvait pas dire que je disposais d'une expérience suffisante
pour emmètre un avis. Mais bon, sur le moment ça m'avait fait du
bien de gueuler un bon coup, en plus ce que j'avais écrit en avait
fait marrer plus d'un...
Même les pêcheurs subissent le vent |
Maintenant,
et après trente jours (soyons précis, c'est important) de
mouillage, et ce, dans quatre lieux différents, je pense que vous
serez d'accord avec moi si je vous dis que je dispose maintenant de
l'expérience nécessaire pour donner de nouveau mon avis. Et c'est
ce que je vais faire, là maintenant, tout de suite.
JE
HAIS LES MOUILLAGES !!! Voilà, je crois que l'on ne peut pas être
plus clair.
Mon taud part en morceau... |
Bon
ok, quelques explications s'imposent, mais je vais faire court, car
j'ai les batteries du PC qui s'épuisent.
Depuis
avant-hier, le moteur de Miss B est en rade, et ce, pour deux
raisons. La première est que celui-ci ne supporte pas d'être
incliné, et donc lorsque qu'il s'agit de descendre à terre et de
trainer l'annexe sur le sable, il se noie littéralement dans son
essence et refuse tout net de redémarrer avant un temps aussi long
qu'indéterminé. (Et ne me dites pas que je n'avais qu'à fermer
l'arrivée d'essence, je l'ai fait !)
A
la limite, vous allez aussi me dire que quelques coups de rame ne
doivent pas m'effrayer et surtout ne peuvent pas me faire de mal.
Certes. Sauf que lorsqu'il s'agit de faire 500 mètres avec un vent
de vingt noeuds dans le pif et des vagues de un mètre, la chose
devient beaucoup moins rigolote.
Mais
bon, heureusement j'ai des potes qui, lorsque nos balades à terre
correspondent, peuvent me prendre en remorque.
La
deuxième raison est de mon fait : j'ai laissé tomber à la flotte
la vis de vidange du carburateur. Oui, je sais, je suis un con.
Bref,
c'est plutôt galère comme vous le voyez. Sauf que depuis ce matin,
c'est encore plus galère que ça...
L'anse
de Pinheira est ouverte à tous les vents, sauf ceux du Sud, et c'est
d'ailleurs pour ça que nous nous y sommes mis. Mais depuis lundi il
souffle un putain de vent du Nord qui lève une mer hachée rendant
le mouillage extrêmement inconfortable. On se croirait en mer par
force 3, et il faut presque que je me tienne aux mains-courantes
lorsque je me déplace.
Tu étais si belle ! |
Hier
le vent soufflait en rafales à plus de 25 noeuds. Prudent, j'avais
dès le lendemain de mon arrivée, mouillé une deuxième ancre de
six kilos avec vingt mètres d'aussière, au cas où. Sauf que ce
matin, et alors que je vérifiais la tenue de ces deux ancres je me
suis rendu compte que mon bateau ne tenait plus que sur une... Celle
en textile avec sa petite ancre plate de rien du tout !
L'autre,
la CQR (celle en forme de charrue que j'avais peinte avec amour)
avait cassé et avait disparu corps et bien au fond de la mer avec au
moins dix mètres de chaîne galvanisée !
Bref,
je passe sur le temps qu'il nous a fallu (Hughes est venu me filer un
coup de main) pour tenter de remouiller la Boiteuse correctement à
l'aide de son mouillage de secours (ancre plate plus vingt mètres de chaîne supplémentaires). Finalement, l'ancre ne crochant pas, et sur
la suggestion de Hughes, j'ai carrément amarré la Boiteuse à un
corps mort destiné aux bateaux de tourisme. Là, logiquement, cela
ne devrait plus bouger.
Puis,
nous avons embarqué à bord de l'annexe de Loïck pour tenter de
retrouver mon ancre... On ne sait jamais, il est permis d'avoir de la
chance. Hughes, qui est bien meilleur plongeur que moi, a revêtu sa
combinaison et a passé au moins deux heures à plonger par cinq
mètres de fond. Hélas, en pure perte.
La nouvelle ancre, et la bouée |
Ouf
! Qu'elle matinée mes enfants ! Alors, vous comprenez maintenant
pourquoi j'en ai par-dessus la tête des mouillages ? Non seulement
on est obligé de vivre comme un campeur du dimanche, mais en plus on
prend le risque de perdre son bateau !
Bon,
pour l'instant je suis en sécurité, accroché à ma bouée de
pêcheur. Jusqu'à ce qu'un beau matin un bateau arrive et me demande
de décarrer. Pour ce qui est de mon ancre, j'ai rendez-vous demain
avec un plongeur qui va tenter de me la retrouver moyennant une
somme... encore à définir.
La
seule, l'unique bonne nouvelle de la journée, je viens de la
découvrir à l'instant en me connectant à internet... Mon équipière
pense à moi.
Et
tout à coup la vie me parait plus belle, plus lumineuse.
Mais
il n'empêche, je hais toujours les mouillages !
9 commentaires:
Que dire ? Pas fana de navigation et tu n'aimes pas non plus les mouillages...
Mais là, franchement, pas de bol du tout !!!
Haut-les-coeurs, Gwendal... Haut-les coeurs ! Tu vas voir, ça va le faire à force. Je te le souhaite.
@Sonia : ben oui ça va le faire ! Il ne manquerait plus que ça !
Ben ce sont les risques du mouillage !
Au ponton, il y a le risque de se faire cambrioler ou écornifler ( ça c'est pas un terme de marine !) par un autre bateau...
Tu hais les mouillages, ça c'est confirmé !!!
Et en plus s'il faut ramer...galère !
Mais bientôt un ponton et...
Un peu de patience, capitaine !!!!
Mon pôv' chéri, il t'en arrive des misères! T'as pas de chance!Bon, tu vas y arriver, et puis tu finira par les aimer tes mouillages! TU verra! Hi,hi!!! Pis si tu es bien accompagné, tu y trouvera ton avantage!
Gros bisous beau matelot!!!! Passe une bonne journée!
@Monique : Mais j'ai une patience d'ange !
@Thérèse : J'attends de voir pour les avantages dont tu parles... :)
Hello Gwendal,
Pour le moteur de missB qui se noie, essaie de fermer l'essence SANS éteindre le moteur et le laisser caler, à sec de carburant. Le circuit étant vide, il ne devrait plus se noyer, juste un peu d'application pour réamorcer le circuit (poire, poire poire...).
A faire avant chaque arrêt "long" du moteur pour éviter que l'essence ne s'évapore dans la cuve du carbu en laissant un dépot qui fini par le boucher.
...désolé pour ton ancre !
@Franck : J'ai tout démonté et nettoyé, et il fonctionne de nouveau. et en venant en ville j'ai exactement fais ce que tu me conseille ! On verra si ça marche tout à l'heure en rentrant !
comme je te comprends !
rien ne vaut le macadam , avec de la neige fondante et glissante ...
puis, se précipiter dans le métro bondé ,qui pue ,et enfin accéder haletant au bureau où le patron , que l'on ne manque pas de saluer benoîtement,a déjà remarqué que l'on est 30 secondes en retard !
ah... la belle vie!
La peste soit des mouillages !
@Lucifer : On a la merde qu'on choisi, finalement... :)
@Franck : Le fait de couper l'arrivée d'essence et de laisser caler le moteur est une bonne méthode. Depuis que je fais ça, je redémarre toujours sans problème. Merci !
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