jeudi 30 juin 2011

On s’éternise...

36°09.439N 05°21.338W
La Línea

Et bien… Braves gens, je crois que nous pouvons le dire : La boiteuse est guérie.

Nouvelle pompe !
Hier, je suis allé faire une ultime incursion en territoire britannique et je m’y suis procuré une nouvelle pompe à eau, et l’après-midi la transplantation a eut lieu. La patiente a parfaitement réagi à l’opération et après une nuit en soin intensif, nous avons effectué un test d’effort. Le résultat de ce test démontre une parfaite gestion de l’énergie électrique et un colmatage complet des fuites. La patiente au réveil dénotait une vitalité qu’on ne lui avait pas vue depuis un moment déjà, et montre tous les signes d’un rétablissement complet. Du coup, son propriétaire aussi !
Nous pouvons donc dors et déjà programmer la sortie de l’hôpital aussitôt que le service du Docteur Météo aura donné son accord et que l’avitaillement complémentaire sera terminé ainsi que les pleins en eau et en gasoil effectués.

Bon, redevenons sérieux deux minutes… Autant vous dire que je ne suis pas fâché d’avoir résolu ce problème et qu’il me tarde de reprendre la mer. Pas fâché du tout si l’on considère que je m’en tire finalement à bon compte, 70 £ la pompe, et que je n’aurais perdu qu’une semaine…
Enfin, perdu n’est pas vraiment le mot adéquat si l’on considère que j’aurais eu le privilège de visiter ce lieu relativement unique qu’est Gibraltar. Les colonnes d’Hercules, il n’y en a que deux dans le monde merde !
De même, une semaine n’est peut-être pas non plus le bon mot car les dernières nouvelles du front météorologique ne sont pas vraiment encourageantes…

Une baliste
En gros, et pour faire simple, j’ai le même problème qu’il y a dix jours. Un joli front se propose de me faire danser au large du Maroc à partir de dimanche et il se pourrait même qu’il veuille m’accompagner jusque dans les iles pendant le reste de la semaine qui vient. En clair la fenêtre météo s’est refermée et je vais devoir attendre qu’une autre veuille bien s’ouvrir. (Putain de bordel de merde !)

Je ne sais plus qui parmi vous me disait l’autre jour, que si j’avais eu ce problème d’électricité c’est qu’il y avait une raison quelque part… Je ne suis toujours pas convaincu qu’il existe un destin, une ligne tracée qu’il convient de suivre (parce que si on commence à accepter ces trucs-là on en vient vite à prier je-ne-sais-qui). Mais toujours est-il que je reconnais que pour conserver une bonne hygiène mentale c’est quand même mieux quand on essaye de profiter des aventures comme des mésaventures. C’est cet optimisme dont je vous parlais il y a quelque temps, et que j’essaye tant bien que mal de conserver même si ce n’est pas facile tous les jours.

Sa petite sœur
Alors nous allons conserver ce bel optimisme retrouvé, et nous allons en faire bon usage. Je vais attendre patiemment qu’Eole me donne le feu vert (même si ça me fait royalement chier), et je vais essayer de profiter de ce moment d’attente (parfaitement inutile) pour devenir un pêcheur émérite.

L’eau du port de la Línea est particulièrement propre et regorge de vie. Mulets bien sûr, mais aussi loups (un bar pour les gens du nord), sars, balistes et autres bogues pullulent et il n’y a qu’à se servir. Et c’est-ce que j’ai fait ce matin en pêchant une petite baliste. J’ai oublié de la peser mais toujours est-il que ce midi j’en avais plein mon assiette pour pas un rond !
Merci à Raymond qui m’a montré comment l’attraper et la préparer !
J’ai également repéré un énorme loup d’au moins 80 cm qui patrouille dans les eaux claires du port et j’espère bien arriver à lui faire suivre le même chemin que la baliste. C’est-à-dire directement vers ma poêle à frire !

Et hop !
Ce matin lorsque je me suis réveillé je pensais vraiment vous annoncer que je partais imminemment sous peu, mais ce n’est hélas pas le cas. Je l’ai un peu en travers de la gorge tout de même, d’autant que Raymond et son nouveau coéquipier Antoine ont eu (eux !), le champ libre pour filer droit vers les Açores. Ils sont partis en début d’après-midi et je vous avoue que ça fait un peu comme un vide… Je leur souhaite bon vent et bonne mer, et avec un peu de bol on arrivera en même temps à nos destinations respectives. Qui sait ?


Bye Bye Madura Dream !

7 commentaires:

Bourreau fais ton office a dit…

Plains toi, va ! :)

L'expérience n'est jamais inutile, la preuve par le contenu de ton assiette.

Monique a dit…

Tu ne vois vraiment pas qui a pu te dire qu'il y avait toujours une raison aux impondérables...?

Je persiste à le penser,non pas que j'ai la foi du charbonnier
( heureux comme un pape et con comme un balai !) mais par expérience(s).

Tu vas voir que tu vas apprendre à pêcher...écrire et photographier... faire d'autres rencontres..recoudre tes voiles, tricoter un filet...tiens, tu peux aussi en profiter pour explorer et nettoyer un peu les dessous de la Boiteuse...

Et si tu trouves encore le moyen de t'ennuyer...appelle !

cazo a dit…

Ouaih, c'est ça, bonne idée, appelle momo en PCV qu'on ait des nouvelles !!

:-D !!

Le pire dans cette histoire, c'est que malgré tous tes déboires (heureusement de "courtes" durées), ben, on se régale à te lire !!

Mais ce que je constate surtout, c'est qu'entre Villefranche sur Mer et La linéa... ta philosophie du temps a considérablement changé !!

" (...) nous entrerons dans la ville avec cet air des grands rois... "

Wouaye... je le sens bien comme ça... ton retour !!

;-)

Gwendal Denis a dit…

@Bourreau : Je revendique le droit de me plaindre comme je l’entends ! Au même titre que celui d’être heureux d’ailleurs… Car les deux vont ensemble !

@Monique : J’ai comme une doute sur l’éternelle optimiste qui m’a dit ça. Sans doute une des ces soixante-huitarde complètement anachronique ! J
Cela dit, je n’ai pas dit que je me faisais chier, mais que ça me faisait chier. Nuance.

@Cazo : C’est vrai que la transformation commence à se faire sentir… Mais j’ai encore quelques points de résistance ici ou là.
Question : Qui parle de retour ?

cazo a dit…

Juste pour une escale... entre deux tours du monde !! ;-) !!

le patounet a dit…

bonjour,

et merci pour ton récit que j'ai lu depuis le début.
Tout m'intéresse y compris une certaine vision du monde qui transpire dans les commentaires.
j'attends ma retraite et la réalisation d'un petit héritage, pour pouvoir caboter autour du monde.
Je suis un soixantehuitard, glénanais de surcroit, j'ai donc tous les défauts recquis.
j'attends avec bcp d'impatience la suite vers les canaries.
bon vent, belle mer

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : On verra… Si t’es sage !

@Le Patounet : Parfois je me dit que pour faire un truc pareil, il faut plus de défauts que de qualités… Enfin, dans le sens le plus communément admis de ces défauts et de ces qualités.
Bienvenu à toi !