mercredi 7 mars 2012

Insomnies

28°07.565N 15°25.565W
Las Palmas

Épissures maison
Il est deux heures du matin et le port ne raisonne que du bruit des drisses qui battent mollement le long des mâts. Alors que je m’étonne de ne pas entendre la rumeur de la ville je réalise vraiment l’heure qu'il est et je me dis que je ne suis pas raisonnable.
Mais bon après tout, ce n’est pas comme si j’avais une vie réglée par les codes d’une société « normale », et cette insomnie n’aura pas d’autre conséquence que celle de m’offrir l’occasion de faire une sieste un peu plus longue...

Je m’interroge. Est-ce seulement les cris de douleur de Touline qui m’ont empêchés de dormir, ou bien la perspective d’avoir accompli un grand pas vers le départ ? Les deux sûrement.

Mais peut-être me faut-il vous raconter ma journée d’hier pour que vous compreniez ce que je peux bien foutre devant mon clavier à une heure aussi indue... Oui, on va commencer par le début, c’est mieux.

Hier matin je suis retourné à la clinique vétérinaire pour y déposer Touline. Rassurez-vous, il ne s’agissait pas d’une rechute de son infection, mais tout simplement de la faire stériliser. Enfin, quand je dis « tout simplement », c’est relatif bien sûr. Elle a six mois maintenant, et si je ne veux pas me retrouver avec une ribambelle de chatons à devoir noyer (mais non, je rigole !) ou à supporter les crises d’une chatte en chaleur, je devais, elle devait, en passer par là.
Donc hier à neuf heures j’ai déposé Touline, puis je suis parti en expédition avec mon caddie à roulette. Oui, j’ai maintenant un caddie à roulette, comme les mamies. Et le premier qui se fout de ma gueule, je lui fais porter mes courses, d’accord ?

Un peu de rangement s'impose
En expédition, disais-je, direction Telde au sud de Las Palmas où ce trouve une gigantesque zone commerciale et où je savais trouver un Décathlon. Pour ce faire j’ai du emprunter la « guagua » (rappelez-vous on dit Wawa !) et descendre après une demi-heure de trajet sur la rocade qui fait le tour de l’ile. Et là, entre un Leroy Merlin, un Carrefour et un Alcampos (oui, un Auchan !) se trouvait le seul Décathlon de l’archipel. Franchement, je ne sais pas trop si je dois me réjouir ou m’attrister de voir toutes ces boites françaises truster le commerce Canarien... Les deux sans doute.
Mais bon, pour ce que j’avais à y faire, je ne pouvais pour l’heure que me satisfaire de trouver du matériel de sport à des prix raisonnables. Car c’était pour ça que j’étais là, m’équiper en matériel.
Je ne vous dirais pas combien j’ai dépensé durant les deux heures et demi qui suivirent, mais je considère m’en être plutôt bien sorti compte tenu de tout ce que j’ai ramené dans mon caddie de mémé.

- Une combinaison de plongée (salopette et haut)
- Une ceinture avec cinq kilos de plombs
- Un couteau de plongée
- Un baudrier d’escalade
- Un mousqueton à
- Un bloqueur
- Un descendeur
- Deux poignées bloqueuses
- Quatre teeshirts
- Un pantalon
- Deux shorts
- Une polaire

J’ai voulu me procurer un fusil pour la pêche sous-marine, mais hélas c’est le genre de chose qui nécessite, comme en France d’ailleurs, un permis... Donc, pour aller taquiner le poisson suicidaire il faudra que j’attende d’être dans un pays où la réglementation sera plus souple. Mais j’ai déjà ma combinaison et c’est l’essentiel. Sous peu, je l’étrennerai pour aller nettoyer les algues qui s’épanouissent sur le safran de la Boiteuse.
De même, je vais pouvoir me risquer à une ascension en solo de mon mât... Et là mes amis, je sens qu’on va rigoler.

Ce n’est que dans la guagua du retour que je me suis rendu compte qu’avec tout ça j’avais maintenant rattrapé mon retard en équipement... Et qu'il était presque temps de partir.

Je m'en souviendrais des Canaries !
Le soir, je suis allé récupérer ma bête à la clinique. Touline était encore sous l’effet de l’anesthésie mais semblait aller bien... Plus tard, cette dorénavant Demoiselle à perpétuité ne souffrant pas de dormir autre part qu’entre mes jambes, j’eu un peu de mal à trouver le sommeil. D’habitude quand elle me fait ce coup-là, je n’ai aucun scrupule à la virer à coup pied (là je ne rigole pas) mais compte tenu de son état j’avais décidé d’être conciliant. Hélas, vers une heure du matin, la douleur s’est réveillé... et moi aussi. Comme il m’était impossible de me rendormir, et bien je me suis levé pour écrire... Plus tard, il devait être quatre heures du matin, je lui enlevais son collier ridicule sensé l’empêcher de se triturer la cicatrice. En effet, déjà qu’elle avait mal, elle était complètement stressée par le fait de plus rien voir autour d’elle... Stress plus douleur, j’ai préféré enlevé un des paramètres et la surveiller plutôt que de la laisser endurer ça.
Je m’allongeais tout habiller à ses côtés pour la rassurer... et je me suis endormi jusqu’à sept heures. Une nuit en pointillé donc, mais c’est pas grave puisque ce matin tout va bien. Elle a même eu droit à quelques minuscules sars trouvés dans ma nasse en guise de petit-déjeuner ! Trop gâtée cette bête !

Ce matin il faisait grand soleil et à présent le temps est à la pluie... Du coup moi qui comptais vous gratifier d’une petite séance photo depuis la barre de flèche, histoire de tester ma dextérité ascensionnelle, je me suis rabattu sur celle-ci.

Tu as vraiment besoin de tout ça ?


Oui je sais, vous êtes déçus. Mais ne vous inquiétez pas je vais me rattraper d’ici la fin de la semaine ! Et si vous êtes sages, peut-être que je vous ferai également un petit essayage de la nouvelle combinaison de plongée...

Ca sent le départ moi je vous le dis. Ca sent tellement fort que je pourrais presque m’hasarder à une date... Allez, on va dire le 18 mars. Ca sera un dimanche, et j’aime bien l’idée de partir un dimanche... Mais bon, vous connaissez la musique maintenant, ce n’est pas moi qui commande c’est le Monsieur avec les joues gonflées. Alors ce sera peut-être après le 18 ou alors avant... On verra ! En tous cas, la Boiteuse et moi nous serons prêts pour la fin de la semaine prochaine, ça c’est sûr.

"Parce que je le vaux bien"

10 commentaires:

Thrse a dit…

Elle est vraiment trop belle!!!! Mais il FAUT que tu lui remette la colerette! Moi aussi j'ai eu pitié de mon tout petit à la première op et je lui avait pas mis... Ce qui devait arrivé arriva : il a léché le pansement, la cicatrice à suinté et le résultat est qu'il a fallu lui mettre la colerette une dizaine de jours de plus! ALors si tu fais le calcul, ça vaut pas le coup! DIs toi bien que c'est pour son bien! Cette fois ci, je n'ai pas fait de consétion! Je lui ai mis direct! Et c'est super clean!!!
Gros bisous et bonne journée mon chéri!

Gwendal Denis a dit…

@Thérèse : Mouais... Pour l'instant ça n'a pas l'air de la grattouiller alors je vais la laisser libre de ses mouvements. Elle mange, elle dors, elle récupère...

Anonyme a dit…

ravie que cette "jolie demoiselle" aille bien.... juste .... à très vite.... um abraço grande....
domi

Benoit a dit…

Ha!!!! oui impératif je veux la photo, en homme grenouille en haut du mat.

Gwendal Denis a dit…

@Domi : On va bien tous les deux, rassures-toi...
@Benoit : Déjà que je transpire dans la combi ! Tu veux ma mort ?

Gildan a dit…

Pouaaahhh !!!
Gwendal en short avec son caddie de mémé devant "àfondlaforme" !!!!
Pouaaahhh !!!
:))
Des bises à la pauvre Touline !
Vite, qu'elle guérisse !

Gwendal Denis a dit…

@Gildan : D'abord je n'étais pas en short, et d'un. Et de deux, ici on dit "Siempre la forma !" :)

Touline a dit…

C'est qui les fous ???

...toussaint a dit…

bonjour a vous deux...
Le mot gwawa est aussi employé à Cuba pour désigner un autobus, et le mot camello (chameau) pour désigner un autobus à deux compartiments, autrement il n'y a qu'un petit bras de mer qui separe ces deux expressions...
Bonne journée
Cordialement

Gwendal Denis a dit…

@Touline : Ben ? Qu'est-ce que tu fais là toi ? Tu te sers de mon ordi quand je ne suis pas là ?

@... : Ce qui m'étonne (et me plait) c'est quel l'on dit "la" Guagua. Le genre des noms espagnoles ne cesse de m'intriguer...