jeudi 11 octobre 2012

Une escale technique qui se prolonge

20°17.991S 40°17.341W
Vitória, Espírito Santo, Brésil

Vitória
Voilà donc un peu plus d’une semaine que je me trouve à Vitória, et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas chômé. Entre les allers et retours pour dénicher tel ou tel artisan, telle ou telle pièce pour réparer ma Boiteuse, je me retrouve avec une cheville douloureuse et une vague mais persistante impression d’être encore plus fatigué qu’à mon arrivée.

Sinon, ma vie quotidienne s’est trouvée grandement améliorée, lorsque deux jours après mon arrivée, et alors que j’étais en train de travailler à la rédaction des deux articles qui se trouvent juste avant celui-ci, voilà t-y pas que j’entends une petite voix qui dit « Ralentis ! ».
Je sors la tête du bateau et que vois-je ? Le Loïck !
En effet, il s’agissait bien de mes copains Caroline et Hughes, accompagnés de leur amis, qui arrivaient juste de Caravelas. Oh lala qu’est-ce qu’il était content le Gwen !
Avec eux à mes côtés, cette escale forcée s’en est trouvée grandement améliorée !

Cela dit, la présence de mes amis, aussi agréable soit-elle, ne compense que très peu cette sale impression que j’ai depuis mon arrivée à Vitória, à savoir que je n’y suis pas le bienvenu.
Une flottille pas tout jeune mais bien entretenue
Cette marina, pardon ce Iate Clube, est assez élitiste et ne possède pas la culture de l’accueil maritime... Je veux dire par là que les visiteurs sont cantonnés sur les deux seules places disponibles, des places très mal situées et soumises à la houle et au vent, tout au bout du quai. Le reste étant occupé par des bateaux à moteur pour la pêche au gros...
Rien à voir avec Mindelo où c’était des touristes allemands ou américains qui venaient se faire balader pendant une semaine à bord de yachts couteux. Ici, c’est la classe supérieure brésilienne, presque exclusivement blanche, qui possède son bateau et en profite le weekend pour aller taquiner la daurade coryphène, le thazar ou le marlin.
Donc, vous imaginez bien que le français barbu avec son short troué et ses teeshirts crades, il fait un peu tâche dans le décor...

Il y a même un sauna
La seule à être appréciée, voire même adulée, c’est Touline. C’est dingue ! Apparemment, les brésiliens n’ont pas trop l’habitude de voir des chats autrement que comme des errants faméliques, et restent ébahis devant la sociabilité Toulinesque. Une vraie star ma Touline, qui doit à ce jour figurée dans le répertoire photo de la majorité des portables de Vitória !
Je vous jure que j’exagère à peine.
D’ailleurs, cela me fait bien marrer car figurez-vous que les animaux sont interdits dans l’enceinte du Iate Clube. Alors quand un marinero, ou un quelconque officiel vient m’en faire la remarque, je lui dis que le règlement c’est une chose, mais que la réalité en est une autre... Et je lui montre comment ces millionnaires s’amusent comme des gamins avec ma chatte. Généralement, ça lui cloue le bec.

Passons maintenant au côté technique : Pour la voile c’est réglé. J’ai été livré lundi soir par le Monsieur qui s’appelle Fabio et qui se dit skipper et voilier professionnel. Je dis ça avec ironie vous vous doutez bien, car à la vue des coutures qu’il m’a fait, j’ai un gros doute sur l’une ou l’autre de ses compétences. M’enfin, je n’ai pas trop le choix, c’est le seul sur la place. J’espère seulement que les réparations tiendront le coup jusqu’en Argentine...

Du travail d'orfèvre
Le régulateur d’allure a été un peu plus compliqué à réparer... Si vous saviez comme les gens qui travaillent l’inox sont rares ! C’est la croix et la bannière pour en trouver un !
Après avoir attendu en vain que quelqu’un se déplace, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de partir en quête du type qui pourrait me faire ça avec les jambes du régulateur sous le bras. Bien m’en a pris, car après des tours et des détours en taxi et en bus, je suis tombé sur l’entreprise parfaite qui m’a fait un travail formidable en 24 heures et pour une somme raisonnable. J’ai vraiment été scotché par la qualité de leur travail

Fabio
Pour ce qui est du moteur, c’est là que les choses se compliquent. Au départ, j’ai dû changer le régulateur de tension qui se trouve à la sortie de l’alternateur (c’est ça qui avait grillé pendant la nave), et pendant que j’y étais j’en ai profité pour remplacer le tuyau d’échappement qui partait en couille. Mais au moment de tester le bourrin, c’est au tour du démarreur de faire des siennes !
Quarante-huit heures plus tard, Mercedes se retrouve avec un démarreur tout neuf, mais refuse toujours de démarrer... Mon mécano Fabio (un autre !) trifouille tant qu’il peut en démontant des trucs et des machins, puis me regarde avec un air compatissant et me dit : Ha água na máquina, é o junto que esta quebrado. En clair, j’ai pété le joint de culasse.

Le Loïck et la Boiteuse
Là, je peux vous dire que mon bel optimisme a commencé à s’effriter quelque peu... Pendant un moment j’ai été un peu abasourdi par la nouvelle, me figurant coincé ici pour l’éternité avec la Policia Fédéral et les Douanes qui toquaient à la proue de la Boiteuse pour m’embarquer et saisir mon bateau...
Mais j’ai vite repris du poil de la bête et me suis organisé pour que tous se passe au mieux. Mon visa expire dans dix jours, mais le mécano m’a assuré que s’il n’y avait que ça à faire, tout serait réglé avant la fin de la semaine prochaine. Ça sera juste, mais c’est jouable.
Et si par malheur la maladie de Mercedes se révélait plus grave que prévue, je pourrais toujours tenter de réclamer, en toute bonne foi, une prolongation exceptionnelle...

Voilà chers lectrices et lecteurs ce que sont les dernières nouvelles. Ajoutez à cela que Caroline et Hughes repartent dès ce soir, et vous aurez un panorama assez complet des petites misères qui ponctuent parfois la vie de rêve qui est la mienne.

Le point positif de tout ça, parce que je m’échine toujours à en trouver un, c’est que je vais avoir une semaine supplémentaire pour me reposer et soigner ce mal de dos qui me pourrit la vie depuis quelques jours.

Il faut toujours chercher les points positifs... 

La flottille rentre au soir...

11 commentaires:

SONIA a dit…

Ta Touline va avoir un peu plus de temps pour asseoir sa célébrité naissante :)

Monique a dit…

Tu positives, c'est bien !
Reste plus qu'à trouver, durant cette semaine une bonne masseuse pour ton dos !!!

Anonyme a dit…

Hello Gwendal,
bon, tu vas commencer à positiver un peu plus que ça, ok?
10 jours, c'est 14400 minutes, donc ça laisse pleeeeiiiinnn de temps pour finir de réparer, remplir tes cales de fruits frais et autres vivres, et ça fait 14400 minutes de gloire en plus pour la miss Touline.
Courage Captain!
Bises
Elodie

Norbert a dit…

Escale agitée !

Verifies aussi ta pompe a eau, elle a du se faire secouer aussi dans l histoire de la vanne fermée, si tu as les pieces changes l empeller et le joint torique, ca t eviteras une prochaine surchauffe.

Pour le navik, verifies que ton immergé saute en cas de rencontre avec un ofni car ca pourrai etre la cause de tes casses de tirants, si il y a un impact sur la pale, c' est un gros indice !

Bon courage

Norbert

Benoit a dit…

Notre vie de rêve se trouve parfois bien éloignée de l'idylle...Mais on les aime nos bateaux!!!Courage!On te suit...

Gwendal Denis a dit…

@Sonia : Oui, et agrandir son territoire aussi. Et là, c'est moins cool car le règlement est strict.

@Monique : J'essaye de positiver... Mais c'est pas toujours facile.

@Elodie : Oui M'Dame, bien M'Dame, A vos ordres M'Dame !

@Norbert : C'est noté ! Merci beaucoup Norbert !!! (Pour le Navik, l'immergé est ok)

@Caroline et Benoit : Merci à vous deux ! Moi aussi je vous lis. Bon retour en France !

'Tsuki a dit…

Comment ?! Tu ne te sens pas le bienvenue dans un port qui s'appelle "Victoire", au cœur même d'un état qui s'appelle "Esprit Saint" ?! Sans blague... Hahahaha !

Allez, sans rancune, et que vogue ta galère.

Gwendal Denis a dit…

@Tsuki : C'est un complot obscurantiste en fait... C'est ça ?

...toussaint a dit…

Bonjour je vois que tu as pas mal de soucis et que tu te sens acculé par cette histoire de visa. D'experience je te conseille d'aller trouver spontanement les autorités de l'immigration pour leur demander si tu ne pourrais pas beneficier d'une autorisation de prorogation pour un mois supplementaire vu les problèmes avec ton bateau, je te dis cela parceque même à Cuba où la loi est tres severe il y a possibilité de recours...
Amicalement

'Tsuki a dit…

>>> Gwendal

O_o

Heu non, c'est juste une une blague.

J'ai trouvé ce hasard rigolo, connaissant ta position très tranchée sur tout ce qui touche à la religion.

Gwendal Denis a dit…

@... : C'est ce que j'avais l'intention de faire dès lundi. Je vais aller voir la Marinha do Brazil, avec des militaires je devrais pourvoir m'entendre.

@Tsuki : Pas de problème ! :)