jeudi 21 avril 2011

Benvinguts a Barcelona

Le mercredi 20 avril 2011

41°22.817N 02°11.121E
Barcelone

06H50 : La Boiteuse décolle en douceur des quais de Sant Feliu de Guíxols. Le soleil se lève à peine. Un dernier regard à cette petite ville bien sympathique et nous voilà parti, cap au 235°, en direction de Barcelone.

J’attendais du Nord-est de force 1 à 2, mais pour l’heure c’est un thermique qui m’accueille à la sortie du port. Un gentil thermique terrestre bien mignon, mais tout à fait insuffisant pour faire avancer la Boiteuse à une allure honnête. Aussi, après avoir pétolé pendant une heure je décide de mettre le moteur en appui avec mes deux voiles hautes.
Tien, puisqu’on en parle, vous seriez peut-être intéressez de savoir ce qu’est un thermique ? Non ? Si ? Bon d’accord, je vous explique (de toute façon je n’ai pas grand-chose à vous raconter sur cette navigation, aussi autant en profiter pour vous instruire).

Ma route
Le thermique, comme son nom l’indique, est un vent généré par l’écart de température entre la mer et la terre. Lorsque la terre est plus chaude que l’eau, la masse d’air au dessus d’elle s’élève créant un vide qui est remplacé par l’air de la mer… on a donc un courant d’air qui va de la mer vers la terre. Et inversement lorsque la terre est plus froide que l’eau, la masse d’air au dessus de l’eau s’élève et est remplacée par de l’air venant… Venant ? De la terre, bien !
La terre se réchauffe et se refroidi toujours plus vite que l’eau. C’est ainsi. Ce qui fait que le matin tôt par exemple vous avez des thermiques qui viennent de la terre, puis au fur et à mesure que la terre se réchauffe avec le soleil, plus vite que l’eau, la situation s’inverse et le vent thermique se met à souffler dans l’autre sens. C’est bon ? Vous avez compris ? Bien…

Donc, en sortant du port j’avais un thermique terrestre qui a duré jusqu’à 13H00 le temps que la terre se réch… Oui ok, je sais que vous avez compris !

Barcelone droit devant !
Bref, moteur pendant la matinée. Alors que je fumais ma pipe debout sur l’arrière confortablement adossé au portique, j’ai soudain aperçu fugitivement quelques thons sauter hors de l’eau. Je dirais entre 50 cm et un mètre les bestioles…
13H00, je coupe enfin le moteur et je peux enfin avancer à bonne allure, Grand Largue, vitesse moyenne 5,5 nœuds. Nickel.
14H30, j’aperçois les premiers buildings de Barcelone, puis le mont Juic. Enfin la tour de l’hôtel W qui marque l’entrée du port.
16H30 j’allume le bourrin, remballe la voile d’avant, et je m’apprête à préparer mon atterrissage… J’essaye de me remémorer comment se présente l’entrée, mais je rencontre alors un problème de taille : Mon souvenir et mes yeux me disent quelque chose, et la carte sur mon ordi me dit autre chose. Bon, cela m’est déjà arrivé lors de mon approche des calanques de Cassis et c’est l’ordinateur qui avait eut raison. Je décide alors de lui faire confiance encore une fois et de ne pas me fier à mon souvenir qui peut être altéré. D’autant que devant moi une demi-douzaine de pétroliers et autres cargos sont mouillés et que je dois slalomer pour ne pas m’en prendre un…

Mais euuuuuh !
Une heure plus tard je suis complètement désorienté. Rien ne colle. Ma carte électronique me dit que l’entrée du port devrait être devant moi mais je ne vois rien, et une petite voix dans ma tête me dit que je l’ai dépassée depuis belle lurette. Je temporise, observe attentivement avec les jumelles, et c’est là qu’enfin je l’aperçois cette entrée large comme deux stades de foot ! A au moins quatre milles derrière moi ! Grrr !!!
Demi-tour, et là j’ai enfin pu enfin entrer dans Barcelone à vue. Ce qui, sur Maxsea donne le tracé que vous pouvez voir… Et oui, je traverse les murs !

La leçon que j’en tire, c’est qu’il ne faut pas se fier aveuglément à l’électronique. D’accord, c’est bien pratique et c’est plutôt fiable, mais cela ne dispense en rien de vérifier ce que dit la carte par des moyens traditionnels (relèvements, observations directes). Je ferais beaucoup plus attention dorénavant.

Dong-dong-dong-dong-dong-dong...
18H00 pétante je franchis l’entrée de Port Vell. Passage à la Capitainerie où une charmante (très charmante) jeune fille me reçoit avec un sourire magnifique et des yeux pétillants. Je suis fatigué et me mélange un peu les pinceaux avec mon espagnol. Elle rit, et se montre d’une patience d’ange à mon égard… Je plane littéralement. Elle m’indique ma place et me demande combien de temps je compte rester. J’ai envie de répondre que ça dépend d’elle, mais je n’ose pas… Je lui dis finalement que je ne sais pas encore, trois ou quatre jours, ça dépendra... Le prix ? 17 € par jour ! Marquez un mois complet ! Lui dis-je aussitôt en riant.

C’est donc sur un petit nuage que je suis allé amarrer la Boiteuse à sa place. La même que celle que nous avions au mois de juillet dernier avec le Bonne Espérance, juste au pied du Palau de Mar, en bordure du Barrio de la Barceloneta.
J’ai rangé le bateau, et je me suis enquis d’un bar où pouvoir consulter internet. Un pub irlandais à deux pas du port fera très bien l’affaire… J’ai faim et je suis fatigué. Je m’arrête dans le premier resto à tapas que je trouve, et une assiette de Pulpo a la Gallega et de poissons fris plus tard je m’en retourne me coucher. Il est dix heures du soir, je m’endors comme un bébé. Du coup je ne sais même pas si le Barça a gagné…

 Allez hop ! Une petite vidéo pour fêter mon arrivée !


6 commentaires:

cazo a dit…

Merci pour la vidéo, on s'y croirait... dommage qu'on puisse pas l'enregistrer !

barça 0 - real 1 : analyse du match : le real a été meilleur mais a bénéficié d'un arbitrage pas trop regardant sur les fautes (pepe aurait dû être exclu). Pas grave, ils prendront une volée en 1/2 finale de champions league et barça sera champion d'espagne (je sais que tu t'en foot, mais c'est pour que tu puisses avoir un avis pro-barça, ça facilite les relations... même avec les filles !!).

Bon, la pêche au thon, c'est rapé, reste à mieux réussir à appâter pour la pêche terrestre... ;-) !!

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : En fait, si la pêche est une question d’appâts, j‘ai bien peur que les miens soient un peu rances… Mais je sais aussi que pêche est une question de patience.

Lucifer ! a dit…

oui ... alors c'est facile de repérer ta route et de te suivre ;
avec cette toile d'araignée aux fils rouges, rouge clair, rose, carmin , vert, vert clair , bleu, bleu turquoise ,gris etc ...
très joli!
c'est quoi au juste ta couleur ?

cazo a dit…

nt, nt, nt... un bon pêcheur te dira qu'il faut :
1) choisir le bon endroit et le bon moment
2) choisir l'appât en fonction de ce qu'on veut pêcher
3) changer d'appât quand ce qu'on veut pêcher a appris à s'en méfier !!
Enfin, moi, tu sais, je braconne...

Gwendal Denis a dit…

@Lucifer : La ligne en pointillés rouge est celle de la route à suivre et la verte qui est reliée au bateau est celle que j’ai suivie. Les autres ne sont qu’indications nautiques.

@Cazo : Tu braconnes ? A la dynamite ?

cazo a dit…

meuh non.. je pêche sans permis en utilisant des vieux trucs d'une autre époque, des trucs qui nécessitent pas du fric, du matos bling-bling... mais de la finesse, du savoir-faire, de l'esprit.

Certes, je n'attrape pas forcément, je suis souvent bredouille, mais je préfère ferrer peu et que du sauvage, du naturel, que du poisson d'élevage gros et gras nourri à la farine industrielle...

;-) !!