mercredi 13 avril 2011

Allez, on se casse !

03H52 : J’aurais aimé dormir un peu plus. Mais bon, c’est quelque chose que j’ai encore un peu de mal à gérer depuis mon départ. Je dors quand je suis fatigué et si je le peux, et paradoxalement j’arrive à rester éveillé lorsque cela est nécessaire. Je marche à l’instinct en fait… Aussi, même si c’est plutôt bizarre à vivre, je me fais confiance sur ce coup-là. En plus, pour la première fois depuis mon départ, j’ai eu froid cette nuit.
Si je me suis réveillé si tôt ce matin, c’est que le jour est important et que j’ai pas mal de choses à faire avant que de pouvoir appareiller. Il faut que je mette le bateau en ordre de marche, que je range tout ce qui traine, plus quelques dernières courses à faire en ville… Bref, j’ai du boulot.
Hier la journée a été plus que productive. Cette fameuse solidarité de voileux dont je vous rabats les oreilles a encore une fois fonctionnée et je me suis retrouvé plus riche le soir venu que je ne l’étais au matin.

Ca a commencé avec mon voisin d’en face qui m’a aidé à trouver comment connecter mon deuxième pilote automatique (l’ancien) avec la prise du nouveau. Je viens de terminer le montage, et cela fonctionne à merveille. Ce qui fait que je me retrouve avec deux pilotes automatiques opérationnels… En cas de pépin, on ne pourra pas dire que je n’ai pas fait le maximum de ce côté-là !

Ensuite William, un voisin de ponton et jeune informaticien de 28 ans qui vit sur son Sangria de 8 m, m’a installé un nouveau logiciel sur mon ordinateur et a assuré la confection avec mon GPS… Ce qui fait que je me retrouve avec une centrale de navigation complète et opérationnelle. En clair pour les béotiens, j’ai sur mon ordi la position en temps réel de la Boiteuse, la route suivie, et la route optimale à suivre compte tenu des prévisions météo… Bref, avec MaxSea (c’est son nom) j’ai pu préparer au mieux ma traversée vers Barcelone.
Selon lui, je parle du logiciel, celle-ci devrait me prendre beaucoup moins de temps que prévu, soit entre 26 et 30 heures… Mais bon, je ne maîtrise pas encore tout à fait l’outil, et je préfère en rester sur mes précédentes prévisions. Donc on dit un jour et demi à deux jours, et si j’arrive plus tôt, et bien tant mieux.

Alors que William terminait d’installer le bouzin, Marc est venu nous rejoindre et nous sommes resté à papoter sur le pont jusqu’à tard dans la soirée. Chacun se racontant ses expériences, avec toutefois un net déficit en ce qui me concerne. Par conséquent j’écoutais plus que je ne parlais… Les esgourdes grandes ouvertes, à l’affut de la moindre information… J’engrange.

Tout à l’heure je me demandais comment je me sentais face à cette première vraie navigation au large de plus d’une journée… Et j’avoue qu’il était plus compliqué de répondre à cette question que je ne le croyais. Oui, j’ai peur bien sûr. Enfin, je m’inquiète un peu on va dire. Je ne sais pas encore comment je vais gérer ça, même si j’en ai une vague idée, et c’est cet inconnue qui me perturbe… Mais en même temps, je sais au fond de moi que je vais y arriver. D’où cette espèce de mélange incertain qui oscille entre appréhension et euphorie.

Il faut que je pense à envoyer une carte postale à mon père avant de partir… Et puis je vais descendre ce putain de vélo de dessus le pont et le mettre dans le carré. J’ai déjà viré l’annexe, comme ça la Boiteuse sera profilée comme une vraie bête de course !
La bouffe, c’est bon… Des clopes ! Oui, il ne faut pas que j’oublie d’acheter mes derniers paquets de tabac au prix fort. Les prochains seront un tiers moins chers, et ce ne sera pas dommage.

Bon, il va être huit heures. Je me changer et je vais aller à la pêche aux dernières infos météo. Et puis payer la Capitainerie aussi… Vivement que cette accalmie annoncée arrive que je m’en aille.

6 commentaires:

cazo a dit…

;-) !

Anonyme a dit…

hasta pronto......

Monique a dit…

Dernier coup de fil...et c'est parti!

phil a dit…

bon ben un dernier coup de Phil, t'as l'air prêt à ce que je vois, prends bien du plaisir,...pour nous aussi.
La bise

Thrse a dit…

Salut mon cher Gwen! Que le vent te mène là où tu le souhaite! Tu nous manques déjà! Mais tous très heureux pour toi!

Gros bisous!

Gwendal Denis a dit…

Merci à tous pour vos encouragements. On y est arrivé ! Pas à Barcelone hélas, mais c'est tout comme !