41°22.817N 02°11.121E
Barcelone
Ma maison et sa vue... |
Pour preuve cette flopé de familles françaises en goguette que je croise régulièrement depuis mon arrivée. Des touristes dans le plein sens du terme, c’est-à-dire qu’il font un tour, et puis s’en vont. « Oh chéri, regarde comme c’est joli ! », dit la dame. « Tu sais, on a les mêmes à Poitiers » lui répond son époux. Et d’ajouter à l’adresse du grand benêt qui les accompagne « Tu pourrais nous attendre au moins ! ».
Urban way of life |
Chassé-croisé d’échange culturel où la culture n’est que l’alibi d’une exploration autrement plus intéressante de l’autre sexe. De la ville visitée ils ne retiendront rien, seul restera le souvenir d’un échange humide de salive et de caresses furtives volées dans un coin sombre.
Mon quartier ! |
Si j’arrive à faire abstraction de cette pollution touristique (et c’est pas facile croyez-moi), et pour peu que j’ouvre bien les yeux et les oreilles, il m’arrive de saisir à la volée des petites scènes de la vie barcelonaise de tous les jours. Des petites pépites qui font que cette ville est vraiment particulière.
Rien ne change... |
... à part les slogans. |
Car les loups sont aux portes de la ville, et le peuple commence à s’en rendre compte. Augmentation des taxes (pas des impôts hein ? Faut pas confondre !), réduction des dépenses publiques… Enfin, vous connaissez la chanson.
By night |
Barcelone est ce qu’on pourrait appeler une ville ouverte. Une mégalopole ouverte même, tant cette ville de plus d’un million et demi d’habitants est cosmopolite. Car, en plus des touristes, d’innombrables nationalités vivent et travaillent à Barcelone. C’est une gigantesque auberge espagnole comme dirait l’autre. Aussi, lorsque vous croisez quelqu’un, il y a une chance sur deux pour qu’il ne soit pas barcelonais…
Plaça Georges Orwell |
Elles sont, comment vous dire, naturelles. Oui c’est ça naturelles.
Par exemple, sur la Côte d’Azur, le prototype de la jeune fille c’est la cagole. Tout dans le paraître et rien dans la tronche, avec une mèche aplatie sur le front et vêtement aux fausses marques ostensibles. A Barcelone les jeunes filles, et les jeunes femmes, sont vêtue avec recherche mais dans un mélange de grunge-baba-écolo modernisé, si vous voyez ce que je veux dire. Saroual aux couleurs bigarrées, piercings, peu de maquillage, des bijoux ethniques, des blouses chamarrées avec des décolletés sages mais sexy... La barcelonaise fend la foule sur son vélo, sûre d’elle.
La femme plus mûre garde ce caractère naturel tout en y mêlant une touche supplémentaire de sophistication, mais à peine. Je crois qu’on peut dire qu’en règle générale les femmes de Barcelone sont cool.
En fait, et ça doit être une horreur pour tous les libéraux, cette ville est une ville de bobos !
Puisque je vous le dis ! |
A part Nico, architecte argentin, dont j’ai fait la connaissance, et qui vit depuis dix ans à Barcelone et depuis trois mois sur un Dufour.
Cafe con leche |
Puis, je vais me balader. Si j’en ai besoin je fais quelques courses au mercat de la Barceloneta, mais la plupart du temps j’arpente les rues à la recherche de quelque chose d’insolite. Je regarde les gens… Parfois j’ai l’impression d’être un ethnologue. Ou bien je rentre au bateau pour bricoler ou bouquiner. Une petite sieste après déjeuner, puis j’écris de nouveau. Vers 18H00 je me rends au Fastnet, un pub juste en face de la marina. La connexion est moins bonne, mais j’aime bien le sourire de la serveuse. Hélas, très vite la foule envahi mon espace et je dois alors me réfugier sur la Boiteuse. Là, j’écris encore… Puis je dîne, je lis ou je regarde alors un film et je vais ensuite me coucher. Il est rarement plus de 22H00.
C’est un rythme différent auquel j’étais habitué… Un rythme qui me laisse énormément de temps pour penser.
Derrière les portes cochères... |
Je ne m’attendais pas à ça. Je veux dire que lorsque j’imaginais ma vie future sur la Boiteuse, je ne pensais pas que gérer ma solitude allait être un problème. Après tout, cela faisait vingt ans que je vivais seul et je m’en accommodais aisément. Mais là c’est différent.
Et cette différence, je crois que c’est parce que pour la première fois depuis longtemps, j’ai quelque chose de valable dans ma foutue vie à partager avec quelqu’un. Oh bien sûr il y a vous mes lecteurs (et heureusement que vous êtes là d’ailleurs !), mais vous ne suffisez pas… Vous ne suffisez plus. Et ça, c’est vraiment quelque chose de nouveau pour moi.
Mais bon, ça reste pour l’instant supportable.
Un cul-de-sac |
Car cela fait cinq jours que je suis ici, et même si j’adore vraiment cette ville j’ai de nouveau des fourmis dans les jambes. Hier, j’ai commencé à réfléchir sur le programme de navigation de ces prochaines semaines, et de m’être plongé dans les cartes a eut l’effet de réveiller en moi l’envie de découvrir d’autres lieux. Oh, je n’ai pas fini de voir tout ce qu’il y a à voir à Barcelone, pour ça il faudrait sans doute des années, mais je sens qu’il est bientôt temps pour moi de bouger.
Ben oui... |
Je viens de calculer que depuis mon départ de Saint Laurent du Var j’avais parcouru 371.25 milles nautiques… Et que pour rejoindre Faro au Portugal il allait me falloir en parcourir presque 800 autres. Et que si je continu à flâner de cette façon il me faudra deux mois pour y arriver. Et pourquoi pas d’ailleurs ? J’ai tout mon temps désormais.
Bon, nous sommes aujourd’hui le lundi de Pâques, et ici point de lapin ni de cloches. Les catalans s’offrent uniquement des roses le samedi qui précède, des roses avec des épis de blé… Ils n’ont pas cédés au marchants du temple, ceux qui inventent des traditions pour pouvoir faire leur beurre !
Sinon, pratiquement tout est fermé et j’ai dû galérer pour trouver un café-internet pour vous poster cet article. En plus le temps est à l’orage… Donc, si vous le voulez bien on va s’arrêter là pour aujourd’hui.
Mais oui, rassurez-vous, je reviendrais bien vite pour vous raconter la suite !
19 commentaires:
Très bien ton carnet de voyage avec un oeil sur le bateau et l'autre sur l'extérieur! Un fidèle lecteur.
Bon, et bien je vais recommencer! Je ne sais pour quelle raison, mon premier com n'est pas passé!
Donc je te souhaitais un bon gibraltar!
J'espère que ton blues va vite passer!
Je t'embrasse fort même si j'ai déjà eu le plaisir de le faire en direct!
@Cothraige : J’essaye d’avoir les yeux ouverts… Mais c’est gentil, merci.
@Thérèse : Minute Papillon, regarde la carte ! Je n’y suis pas encore ! (En même temps, te dire à toi « regarde la carte », il y a de quoi se marrer…)
J'aime bien l'idée que la solitude, c'est quand on n'a personne avec qui partager les petits bonheurs de la vie..mais je ne suis pas de ton avis quand tu dis qu'avant , tu n'avais rien à partager !!!
Hé! Ho !! remember..
Bon, tu sais qu'on est là, pas très loin et qu'on a l'oreille attentive à ton chemin...même si, je comprends aussi..ça ne suffit pas !
Je t'ai fait une prédiction...remember !!
Allez, je t'embrasse, mon frère...
Salut Gwen, ça faisait longtemps, désolé, mais je suis bien sûr ton Odysée, en pointillé parfois mais toujours et pour longtemps encore.
J'ai l'impression que tu fais l'expérience d'un déracinement assez radical et je crois qu'il te faudra un peu de temps pour le digérer. Mer ou Terre, loin de ses bases on redécouvre notre fragilité et notre identité sous un nouveau jour. Excitant mais aussi un poil effrayant. Rien qui ne dure ou ne soit problématique sauf si tu te fais sur le cap Horn un syndrôme du touriste japonais à Paris. Le salut est dans la maitrise de ton destrier, serre-bien les baumes, les trucs et les machins qu'il faut. Et fait nous un beau journal aussi.
J'ai bien envie d'envoyer un EMR sur tes traces pour voir. Je te fais un topo sur la crique.
+
Salut, Aslan...!!!
Tu nous a manqué !!!
Rendez vous sur la Crique !
@Monique : Mouais… Je sais que tu m’as prédit que je trouverais l’âme sœur pendant mon voyage… L’ennui c’est que je n’en suis qu’au début et déjà son manque se fait sentir. Mais bon, je ne désespère pas.
Une remarque cependant, certe j’avais des choses à partager auparavant, et je le faisais avec vous. Mais là, c’est autre chose. C’est une vie, et pas seulement des idées ou des connivences amicales… C’est plus profond.
@Aslan : Salut à toi Ô Aslan ! Content de voir que tu ne m’as pas oublié !
Le déracinement, ou c’est ça en quelque sorte. Avec son cortège de plaisirs et de peurs mêlés. Je suis intrigué par le bonhomme qui va en ressortir de tout ça…
quelquefois c'est rigolo de regarder le monde à l'envers !
" l'âme-soeur" est déjà à ta recherche ... Il suffit de se laisser trouver , de te laisser trouver .
T'as vraiment le mot pour rire toi! Une carte! Pfff!!!! J'ai ma gourde, c'est suffisant!
Bisous!
@Lucifer : D’accord, mais qu’elle se magne un peu le cul…
@Thérèse : Pourtant une carte, si tu regarde bien c’est une œuvre d’art…
T'as raison pour le chocolat, beurk !
lorsque la pointe de faro sera en vue, des contacts intéressants peuvent etre donnés.... on trouvera peut etre un autre moyen que par le blog.... en attendant encore bon aproveixo....
um abraço DP
Voui, j'aime bien regardé la carte, mais j'aime mieux tout de même arriver au bon endroit en des temps je dirai... corrects?
Gros bisous et profite bien!
@DP : J’ai pris bonne note du numéro, et je ne manquerai pas de l’utiliser au moment opportun… C’est comme ça qu’on dit hein ?)
@Thérèse : T’es irrécupérable…
"Par exemple, sur la Côte d’Azur,le prototype de la jeune fille c'est la cagole"
Euuuh... Déjà "la cagole" c'est "représentatif" et cliché de Marseille et Marseille ce n'est pas la côte d'Azur. C'est aussi bien entendu réducteur et faux, et tu parles de millier de femmes issues de la diversité méditerranéenne, belles, variées et Woooaw !
On ne peut pas généraliser une certaine catégorie de personnes (ici les femmes,donc) par leur physique et les réduire à "cagole" "classe" "belle" ou "pas belle", qui t'a demandé en fait ? Et d'ailleurs, comment étaient les hommes ??
Les femmes n'ont pas à te plaire.
Wonder bidule : Je fais, je juge et j'écris un peu ce que je veux. Navré si cela heurte ta sensibilité. Non en fait, je m'en tape.
Pour info, il y a aussi des cagoles en Martinique, je viens d'en voir passer un troupeau !
Gwendal Demerde, comme quoi ta ptite queue et ton petit glangland te rendent bien con
Et vu ta gueule fracassé tu ne pourrai même pas te taper une de ces cagoles
@Wonder Amber : On n'est pas obligé d'être grossier ou vulgaire, non ? Si ?
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