mardi 19 avril 2011

La bombilla

Le lundi 18 avril 2011

41°46.664N 03°02.135E
Port de Sant Feliu de Guíxols

Le patient est prêt...
Le weekend fini, il est temps pour moi de commencer à penser à la suite du voyage. Flâner dans les rues c’est bien sympa, mais à un moment le cowboy doit savoir remonter en selle et repartir vers le soleil couchant. D’autant que c’est aujourd’hui que je dois savoir ce qu’il en est exactement de mon foutu alternateur, présumé coupable de non-chargement à batterie en détresse. Je ne dois revoir Josep, l’électromécanicien que dans l’après-midi, mais d’ici là j’ai du boulot.

Je profite de ma matinée pour démonter entièrement les fonds et nettoyer tout ce qui a pu s’y accumuler depuis… le début de notre rencontre, la Boiteuse et moi. J’éponge, je récure, je fais sécher. C’est dingue ce qui peut s’accumuler en six mois de temps ! Sans parler de la flotte qui pourrie tout. D’ailleurs on ne sait trop d’où elle peut bien venir celle-là ! Infiltration par le pont ? L’arbre d’hélice ? Une fuite dans un passe-coque ou dans une conduite ? La meilleure façon d’en être sûr c’est encore de savoir si elle est douce ou salée… Et là, il n’y a pas à tortiller le plus rapide des moyens c’est d’y tremper son doigt et de la goûter !
Oui, je sais, c’est dégueulasse. Mais il faut imaginer que parfois le goût du sel peut être masqué par autre chose. Comme de l’huile de moteur ou du gasoil par exemple… Quand ce n’est pas par une entité non-identifiée à mi-chemin entre la moisissure et le Blob !

Mais bon, je l’aime ma Boiteuse. Je suis donc prêt à pas mal de sacrifice pour elle.

Éponger, récurer, sécher...
Quinze heures, Josep se pointe et m’annonce que l’alternateur fonctionne à merveille et charge ses 40 Ampères//heure, et donc que le problème doit se situer ailleurs. Ailleurs oui, mais où ?
C’est que c’est compliqué le système électrique d’un bateau, c’est plein de fils partout, de branchements bizarres, de voyants, de boutons… Et Josep commence donc son enquête armé de son voltmètre et d’un tournevis.

Moi, je joue les assistants. Mon travail, oh combien essentiel, consiste à allumer le moteur quand il me le demande, d’accélérer s’il le faut et de l’éteindre. Plus, et là c’est important, surveiller attentivement le comportement du voyant de chargement… Oui, j’ai un voyant de chargement des batteries. Je sais, c’est une nouveauté pour moi comme pour vous, mais au moins on aura appris quelque chose.
Donc, j’allume, j’éteins et je surveille. Quand le voyant en question s’allume je dis « encendida ! », quand il s’éteint je dis « apagada ! », et suivant l’intensité je dis « brillente » ou « pequeña ».

Ça a durée trois heures cette histoire, ce qui fait que les mots en espagnol sont définitivement et pour l’éternité inscrits dans mon cortex cérébral !

C'est là que ça se passe...
Oui, trois heures pour finalement s’attaquer au panneau électrique au dessus de la table à carte. Le voyant dont je vous parle, c’est celui qui est à côté du vert, en haut et à peu-près au milieu. Et bien figurez-vous que ce putain de sa mère de voyant est en fait beaucoup plus intelligent qu’il n’en n’a l’air… Si-Si ! A lui tout seul il est capable de déclencher, ou pas, l’alternateur en fonction de la charge des batteries. Il est fort hein ?
Sauf que pour faire tout ça tout seul, il a besoin d’avoir une ampoule à la hauteur de la tâche… Et pas la merde qu’il se coltinait depuis je ne sais combien de temps !

Car en fait tout ça c’était à cause de cette bombilla de mierda qui n’était pas assez puissante pour déclencher le chargement des batteries. Josep est allé en chercher une toute neuve et adaptée, l’a posée et MIRACLE ! Ça a enfin marché !

Trois heures ce lundi, à laquelle vous ajoutez une autre heure vendredi dernier, ça fait quatre heures de boulot à 38,65 € de l’heure HT, pour une ampoule à 94 centimes d’euros ! C’est pas beau ça ?

La bombilla de mierda !
Vous l’avez sans doute remarqué, j’ai pris le parti d’en rire. C’est vrai quoi, l’important est que je puisse continuer ma route et qu’avec mon moteur je puisse recharger mes batteries en attendant d’installer des panneaux solaires. Ce qui compte, c’est que je ne me retrouve plus à barrer pendant des heures… Mais avouez que ça fait tout de même un peu mal au cul tout ce bordel pour une ampoule à 0,94 €.
Surtout que d’après Josep, l’ampoule était très, très vieille… Voire sans doute d’origine. Ce qui fait que le problème devait se poser depuis très, très longtemps… Qui plus est, cette bombilla gérait également le compte tour qui, vous vous en souvenez peut-être, déconnait lui aussi un tantinet, ne se déclenchant que si je mettais la manette des gaz plein pot. Ce qui veut dire que les heures moteur inscrites au cadrant sont loin, très loin, de la réalité… Et c’est là que, tandis que je tape ces mots, mon regard se dirige vers Constanz. Un regard lourd de reproches…

Tout est bien qui finit bien donc. Et je suis, vous l’imaginez, plutôt content que ce problème ait été résolu avec diligence et compétence. Donc, amis plaisanciers, si un jour vous vous trouvez sur la Costa Brava et que vous avez des soucis avec votre embarcation, vous pouvez aller à la Nautica de Sant Feliu les yeux fermés. Vous verrez c’est très facile à trouver, et vous demandez Damian.

Allez, passons à autre chose. Mardi sera ma dernière journée à Sant Feliu. Je n’ai pas terminé de nettoyer entièrement ma monture, et comme je suis sorti du Golf du Lion je pense que je vais remettre mon Génois en place, histoire de gagner quelques nœuds. Avec ça, on va filer comme le vent et rejoindre Barcelone en deux coups de cuillères à pot ! Et donc mercredi matin on repart, pour arriver le soir même à BARCELONA !

Ah au fait, vous avez compris qu’ampoule se dit bombilla en espagnol ? Hein ? Oui, bon, c’était juste pour savoir… Ok, je me tais.

12 commentaires:

cazo a dit…

Tot per culpa d'una bombeta massa vell ... Bé, això és molt menys ruïnosa de canviar l'alternador, oi? Bé, vostè ha llegit, jo escric en català ... Estàs impressionat, eh? ... Bon final de l'estada a Sant Feliu ...

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : A si, muy impressionat !
Changer l’alternateur n’aurien changé pour le fait… Puisque de tout façon cette foutue ampoule déconnait dès le départ. Je suis sûr qu’il y a une morale à cette histoire, mais je ne l’ai pas encore trouvée !

cazo a dit…

C'est l'illustration parfaite de la théorie générale des systèmes dynamiques et des théories du chaos : un changement infime à un niveau du système entraîne un changement majeur à un autre niveau. une petite ampoule de merde déconne et c'est toi qui est obligé de barrer pour que La Boîteuse arrive à bon port ;-) !!

Bon, pour le català... tu l'auras compris : google traduction est passé par là !!

Anonyme a dit…

estou muito anxiosa de ver otra bandeira.... talvez mesmo se é so o tempo da fotografia....
beijinhos
DP
(jà estou anticipando a proxima lingua....)

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : C’est exactement ça. Ou les prémices de l’application de la loi de Murphy… Pour le catalan, je suis déçu Cazo, tu ne peux pas savoir à quel point !

@DP : Bientôt, Bientôt… uma bandeira avec du vert, du rouge et un peu d’or…

luciferidos ! a dit…

avêqué seité yssetorhi tou apprido
bôkouché dé shoozey. sê bieno !
beezoudê plaino plaino !

Fix a dit…

Y t'as même pas fait un petit geste le mécano ?? Pour une si ch'tite ampoule !!
Allez bon vent !

Bourreau fais ton office a dit…

Une ampoule et c'est Broadway !

Mais tu nous a pas dis quel goût avait l'eau ...

Monique a dit…

J'espère bien qu'après ça tu as acheté quelques bombillas de rechange !!
Je ne comprends toujours pas comment une si petite ampoule peut déclencher l'alternateur et le compte tour...mais vu l'heure à laquelle je t'écris je ne vais pas chercher à comprendre !!

Pas pu te rappeler ce soir car rentrée vers 23h !!
à très bientôt


Oui au fait quel goût , l'agua ?

Gwendal Denis a dit…

@Lucifer : Eh beh, yé souis tous contado !

@Fix : C’est vrai qu’il aurait pu… Même l’ampoule à été facturée. 0,94 € !

@Bourreau : Ben, suivant les compartiments elle avait goût différent… Mais globalement elle avait un goût de chiotte.

@Monique : Et bien non figure-toi ! Je n’y ai pensé que ce matin. Mais c’est noté pour quand j’arriverais à Barcelone.

Bon mes agneaux, on se retrouve ce soir à Barcelone. Une longue journée nous attend à la boiteuse et à moi !

Gwendal Denis a dit…

Un petit mot rapide pour vous signaler mon arrivée à Barcelone sans encombres. Je vous raconterais tout ça demain... Parce que là, maintenant, j'ai faim !

Anonyme a dit…

bom aproveixo hasta mañana....