vendredi 18 mars 2011

On improvise, on s’adapte, on domine !

Vous voulez que je vous dise, je sens que vous allez devenir accrocs à mes aventures... Ouais, raides dingues ! Il y a tout ce qu’il faut dans ce que je vis en ce moment : De la tragédie, de l’humour, du suspens, des rebondissements, des prises de têtes... Bref, tous les ingrédients nécessaires à un bon roman qu’on aimerait feuilleter le soir devant son écran, avec juste à côté la boisson qui va bien. Et cette journée de vendredi ne dérogera pas à la règle comme vous allez le constater.

Je suis parti assez tôt de chez moi. Plus tôt que d’habitude je veux dire. Je trépignais littéralement depuis un peu plus d’une semaine, à attendre une belle journée, que je me suis réveillé hyper tôt et que j’ai sauté dans le bus dès sept heures et demi.
Arrivé à Saint Laurent, et alors que je longeais le bord de mer, j’ai pu apprécier le temps radieux qu’il faisait. Pas un nuage dans un ciel bleu azur. Une légère, toute légère, brise soufflait de l’ouest... J’avoue qu’à ce moment là j’ai été fortement titillé de décrocher les amarres et d’aller faire un tour tout seul, plutôt que de me mettre à ma tâche. D’autant que lorsque je me suis arrêté au Ship pour demander s’ils avaient le matos nécessaire au montage de deux lignes de vie (c’était plus ou moins la tâche que je m’étais attribuée pour aujourd’hui), je me suis vu répondre qu’ils n’avaient pas assez de cadènes articulées...

Ça craint...
Donc, je suis arrivé au ponton, et c’est là que j’ai vu que mon cul était sérieusement amoché... Le cul de la Boiteuse je veux dire. Déjà que la peinture commençait à s’écailler suite à mon atterrissage laborieux au Lavandou en novembre dernier, là j’ai carrément attaqué la coque. Il faut dire qu’en début de semaine, il a non seulement plu comme vache qui pisse mais aussi soufflé comme curé qui pète. Du 30 à 35 nœuds venant de l’Est si ma mémoire est bonne.
Il parait que les bateaux dansaient la gigue sur leur pendilles, et le mien est allé tutoyer le bord du ponton qui heureusement était en bois. Et ce, malgré la jolie défense que j’avais pris bien soin de mettre en place. J’ai défoncé le ponton et pas mal égratigné la coque, mais c’est finalement moins grave qu’il n’y parait. Un peu de mastic, un coup de peinture, et il n’y paraitra plus.

Du coup, la balade en mer est passée au second plan de mes préoccupations, mais sans réellement disparaitre de mon esprit. Je me suis changé en marin, teeshirt crade, pantalon militaire à grandes poches et sandales de compétition, et je me suis rendu à la Capitainerie pour prolonger ma place de port pendant encore un mois.

Là je tombe sur une charmante secrétaire que je ne connaissais pas, et je commence à lui faire gentiment du gringue pendant qu’elle m’éditait ma facture... Et c’est là qu’elle m’annonce avec un grand sourire que pour prolonger ma place jusqu’au 21 avril il va m’en coûter, attention accrochez-vous bien : (Du 21/03 au 31/03 = 128 €) plus (du 01/04 au 21/04 = 568 €) = 696 € !

Argh ! Pardon ? Hein ? Mais qu’est-ce qu’il se passe ?!?

Et bien il se passe qu’au 1er avril les tarifs changent et passent en « haute saison ». De 16 € la nuit, je passe à 28 €... Et encore je vous ai fait grâce des chiffres près la virgule.

Je suis resté abasourdi pendant un petit moment, puis je me suis mis à réfléchir à toute vitesse. Tellement vite que mes idées s’embrouillaient et que je n’arrivais à aucune conclusion concrète. Finalement j’ai décidé de temporiser et j’ai réglé jusqu’à la fin du mois, me réservant le droit de prolonger s’il y avait lieux.

Bip-bip-bip !
De retour au bateau je me suis servi un café pour tâcher d’y voir plus clair. Cela n’a évidemment servi à rien... Les implications de cette soudaine augmentation (pas si soudaine, j’avais qu’à lire le barème des tarifs...) étaient complexes, et surtout terrifiantes. A moins de sortir les sous, et il ne m’en reste plus tant que ça, j’allais devoir mettre les voiles dans... 13 jours !
J’étais tellement mal, que j’ai décidé de m’occuper les mains pour arrêter de penser. Généralement ça fonctionne assez bien chez moi de me concentrer sur un truc et de laisser mon cerveau secondaire démêler les sacs de nœuds.


Y'a plus qu'à !
 Je me suis donc attelé à quelque chose d’important et que je ne pensais pas pouvoir faire tout seul. A savoir, installer mon Mer-Veille. Ben oui, si je dois partir plus tôt que prévu, autant m’attaquer aux choses les plus importantes. Le reste se fera en cours de route me suis-je dis.
J’ai donc déballé le bouzin, relu une nouvelle fois les instructions de montage, et me suis attelé à la tâche.
D’abord l’émetteur. Ok, j’ai de la place sur le portique. Ensuite le câble. Là, c’est plus compliqué, mais j’arrive à faire du joli boulot grâce à une invention fabuleuse, le collier de serrage en plastique !
Je fais passer le câble dans les fonds, pas de problème, et j’amène le tout au boitier qui se trouve juste au dessus de ma tête lorsque je suis assis à la table à carte. OK, c’est tout bon, maintenant le plus compliqué, le branchement. Le fil jaune dans le trou n°1, le fil rose dans le 2, le fil vert dans le 3, etc... Jusqu’aux fils noir et rouge de l’alimentation qui vont dans les trous 8 et 9.
Distribille !
Je remonte le merdier, appuie sur l’interrupteur... et rien ne se passe. Grrrr !!!
Je re-démonte, m’aperçois que je me suis planté sur l’alimentation et décide de mettre le truc en parallèle avec le sondeur. C’est plus simple comme ça. Remontage, allumage, et bippp !!! Ça marche ! Les loupiotes s’allument de partout ! Tudo bem !

Presque trois heures de boulot tout de même.

Bon, le dispositif demande à être testé en situation réelle pour que tout soit parfait, et ce sera fait dès demain.

Ensuite j’ai reçu un coup de fil d’un de mes plus vieux amis, Patrick. Il était prévu que l’on se parle et c’est pourquoi j’avais allumé mon téléphone pour une fois. On a papoté pendant une bonne heure, lui dans sa cuisine et moi à l’avant de la Boiteuse, dans la position du bienheureux. J’étais content de lui parler car cela faisait un bout de temps que nous n’avions été en contact... Presque un an si je me souviens bien.

Impeccable...
Ensuite ? Et bien j’ai fait connaissance d’un voisin, Raphael, entrepreneur Suisse de son état et propriétaire d’un Aquila qu’il est en train de préparer pour la saison. Là encore on a papoté, de marin à marin. On s’est échangé des conseils, des astuces. Une vraie discussion de ponton comme je les aime. Et tout ça m’a emmené, mine de rien vers quatre heures de l’après-midi... Et comme d’habitude, sans avoir mangé ni dormi...

J’ai donc rangé un peu, fermé le bateau et repris la direction de la maison.

Alors, pendant que je bricolais ou que je discutais, mon cerveau secondaire a bossé... Il a bossé mais n’est pas encore arrivé à bien tirer les conclusions de ce rebondissement... Je parle de l’augmentation énorme des tarifs. Il a encore besoin, je pense, d’une bonne nuit de repos, et d’une journée supplémentaire pour analyser tout ça. Et puis d’une bonne discussion avec Momo également.

Bienheureux
Pour terminer, je vous annonce que demain je sors faire prendre l’air du large à la Boiteuse. En compagnie d’Arnaud, nous allons pouvoir tester dans les conditions de navigation à la fois le nouveau Monsieur Pilote et la Madame Mer-Veille. Beau temps, belle mer, les conditions semblent idéales même si j’aurais apprécié un poil plus de vent...

M’enfin, comme le dit si bien le Sergent-Tirailleur Tom Highway : On improvise, on s’adapte, on domine !

6 commentaires:

cazo a dit…

Je me couche moins con qu'au lever en comprenant le vocable des voileux :

Ligne de vie. Loc.f. Câble métallique, cordage ou sangle textile tendu de l'avant à l'arrière d'un bâtiment, sur chaque bord, sur lequel on peut amarrer son harnais, afin de ne pas risquer de tomber à la mer.

Cadènes : Ferrures en forme de chaîne allongée auxquelles étaient fixées, dans les bateaux à voile, les caps de mouton inférieurs des haubans. Elles étaient fixées à la muraille et en étaient écartées par les porte haubans accroissant ainsi l'épatement des haubans. On continue à appeler cadènes les pièces métalliques fixées à la coque pour servir de point d'attache aux haubans.

Pendille. n.f. Système d'amarrage perpendiculaire au quai utilisé dans les ports sans marée de Méditerranée. La pendille est un cordage ou une chaîne frappé sur une chaîne mère courant sur le fond parallèlement au quai, à une distance suffisante de celui-ci. L'étrave ou l'arrière du bateau est amarré au quai à l'aide de pointes et la pendille est amarrée à l'autre extrémité du navire avec suffisamment de tension pour empêcher le bateau de heurter le quai.

charmante secrétaire : humain du sexe féminin travaillant derrière un bureau (ou pas) et émoustillant le Gwen...

Et comme je vais pas faire ça à chaque fois :
http://permanent.cyconflans.free.fr/glossaire/gloss_start.htm
et pour en savoir encore plus :
http://www.lexilogos.com/dictionnaire_maritime.htm

Bon vent, passez une bonne journée... ENFOIRES !!

;-) !!

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : Est-ce à dire que j’aurais abusé des termes techniques mon cher Cazo ?
Bon d’accord, je vais faire un peu plus attention pour la prochaine fois... Mais je ne garantis rien, car ça nuit à la fluidité de l’expression littéraire !

Et les enfoirés penseront bien à vous en prenant le soleil... Arf !

Monique a dit…

Appelle moi dès que tu es rentré de ta ballade en mer....

cacahuette83 a dit…

Dur dur les changements tarifaires! C'est pas glop du tout ça!
Bon, déjà tu n'as pas baissé les bras, et j'en suis très fière!

Gros bisous mon cher Gwen et profite bien de la balade!

Gwendal Denis a dit…

@Monique : Oui Mâdâme...

@Cacahuette : Pas Glop-Pas Glop... en effet, mais je n’y peux rien.

Tu es fier de moi ? Et bien tu sais quoi, ça me touche ce que tu me dis là...

cazo a dit…

Non pas !! Mais en béotien confirmé il faut bien que je fasse tout mon possible pour comprendre ta jactance... utilise les termes consacrés, à nous de faire l'effort de comprendre, et les deux sites que j'ai proposés peuvent aider!!
Bon, j'avoue que certaines définitions amènent encore plus de termes techniques imbitables qui nous renvoient à d'autres defs qui ne manqueront pas, j'en suis sûr, de nous obliger à aller chercher d'autres defs... mais chacun ses préparatifs pour suivre le Grand Voyage !!
En tout cas, t'as déjà écrit pratiquement tout l'avant-propos de ton carnet de voyage...
;-) !