Je crois que je vais ouvrir une rubrique sous ce nom si ça continu... Ouais, je vais l’appeler « Contretemps », sous-titré : « Les mille et une choses qui viennent m’emmerder la vie ».
Avec le karma qui est le mien je risque d’avoir plein de chose à y mettre avant même que d’avoir larguer les amarres.
La dernière merde en date m’est arrivée ce matin, alors que je m’apprêtais à prendre le train pour visiter mon premier bateau... Enfin, non, ce n’est pas comme ça qu’il me faut le dire.Alors que je m’apprêtais à visiter un bateau pour la première fois serait plus approprié.
Je devais donc me rendre à Saint-Raphaël pour y visiter le voilier Shandoah et rencontrer la famille qui vit et navigue dessus... J’achète mon billet au distributeur automatique, je le poinçonne, et le temps de marcher jusqu’au quai pour prendre le train, genre vingt à trente secondes maxi plus tard, je me suis fait tirer mon larfeuille dans la poche de mon sac.
Sur le coup j’avoue avoir un poil paniqué... Cela m’a pris quelques minutes pour refaire le chemin en sens inverse, vider mon sac dans son intégralité, interpeller un agent SNCF qui passait par là... A défaut de trouver un flic alors que d’habitude ils pullulent comme des cafards en cet endroit. Bref, j’ai un peu tourné en rond le temps de retrouver mes esprits.
Coup de bol, la veille j’avais remis des sous dans mon portable, j’ai donc pu faire opposition sur ma carte de crédit assez rapidement. Moins d’un quart d’heure plus tard c’était fait.
Puis j’ai annulé ma visite, et direction le commissariat de Police pour y faire ma déclaration et déposer plainte... Là entre l’attente et les démarches j’en ai eu pour deux heures. Juste le temps pour moi de sauter dans un bus (sans payer !) et de me précipiter à mon agence bancaire pour y retirer du liquide le temps de recevoir ma nouvelle carte...
Au bilan j’en suis de cent euros en cash, que je venais de retirer, d’une carte de crédit, des seules photos que j’avais de mon neveu et de ma nièce... de ma carte Vital... Quoi encore ? De ma carte d’électeur... Et puis, last but not least, de ma carte d’identité.
Et c’est là que les choses se compliquent car jusqu’alors j’aurais pu dire que plaies d’argent ne sont point mortelles. Le 11 septembre je dois me rendre à Concarneau pour embarquer à destination de la Cornouaille, et je me vois mal monter dans l’avion qui doit m’y mener avec mon petit papier jaune de déclaration de vol... De même si je me fais contrôler en Angleterre cela risque d’être un poil problématique.
Bref, j’ai exactement quinze jours pour me faire refaire une carte d’identité en urgence. Je ne sais même pas si c’est possible... La fonctionnaire à qui j’ai eu affaire semblait croire que oui, mais j’ai un gros doute sur la question.
Voilà donc le dernier contretemps en question. Près de vingt ans que j’habite à Nice et il fallait que cela m’arrive à moi, pour la première fois de ma vie, juste ce jour-là... Il y a de quoi se poser des questions je vous jure...
Du coup, pas de visite de bateau pour aujourd’hui. Ni demain d’ailleurs, parce que là j’avoue que j’ai un peu la tête ailleurs... J’ai les boules format bowling et plutôt envie de me terrer dans ma tanière le temps que les choses se tassent. Et je ne vous parle pas de l’envie de picoler qui me tenaille l’estomac...
Mais bon, cette envie là je commence à la connaitre et je sais la gérer. Je veux dire par là que qu’elle est familière et que jusqu’à présent je n’y ai pas cédé depuis bientôt quatre ans... Et ce serait bien con de ma part de le faire après tout ce temps.
Or donc on ira, j’irais, voir Shandoah à sa prochaine escale. Le temps pour moi de me retourner et d’entreprendre les démarches nécessaires.
Allez, c’est décidé, je vais la créer cette rubrique spéciale contretemps... Avec le bol que j’ai d’ici quelque temps je pourrais en faire une anthologie consacrée aux emmerdes en tous genre.
En attendant, et parce que raconter mes malheurs a ceci d’intéressant que cela m’aide à relativiser, une pensée positive vient de me traverser l’esprit :
Lorsque j’aurais entrepris mon voyage, et cela malgré une dose conséquente d’impondérables plus ou moins exaspérants, je pourrais toujours me dire que j’ai eu du mérite... Et ça, dans la construction d’un égo, ça compte.