34°57.786S
55°16.183W
Piriápolis,
Uruguay
Avis à la Population ! |
Avant d'attaquer
le sujet du jour je voulais revenir, si vous le voulez bien, sur la
question que nous avons abordée la semaine dernière. A savoir si
j'allais un jour remettre les pieds en France. Je pense que j'y ai
répondu à ma façon, et je suis assez content de moi lorsque je
vois les nombreux (et argumentés !) commentaires que ce texte a
suscité. Cependant, il m'est apparu dans la semaine que finalement
je pouvais retourner la question à pas mal des plus proches d'entre
vous. Et vous ? Quand est-ce que vous prenez des vacances et que
vous venez me voir ? Hein ?
C'est vrai quoi,
vous sautez à bord d'un avion à pas cher, et hop ! En quelques
heures vous êtes de l'autre côté de l'Atlantique ! Je promets
même de nettoyer La Boiteuse si vous me prévenez suffisamment à
l'avance !
Ceci dit, au cas
ou vous vous poseriez la question de votre destination, sachez que
celle-ci ne devrait pas tarder à changer... Et là, je vois d'ici
vos oreilles se dresser tel le setter moyen. Comment ? Gwendal
se déciderait à enfin abandonner le port de Piriápolis ?
Et bien oui, bien
obligé puisque mon visa arrive à expiration. Bien sûr, dans
l'absolu rien ne m'empêcherait de renouveler celui-ci ad vitam
eternam. L’Uruguay est un pays tellement accueillant que ce serait
un jeu d'enfant que de squatter ici jusqu'à la fin de mes jours sans
avoir de compte à rendre à personne. En plus, franchement, citez
moi un pays aussi avancé en matière sociétale que l'Uruguay, vous
aurez du mal. Dernière réforme en cours, le cannabis est sur le
point de devenir légal (il était déjà toléré). Mieux, il va
être déclaré monopole d'état, cultivé et mis en vente au prix de
un dollar (0,75 euro) le gramme. Bon, je ne fume que du tabac mais
s'il y en a parmi vous que cela intéresse...
![]() |
Du maté dans le biberon ! |
Bref, tout ça
pour dire que l'Uruguay pourrait tout à fait ressembler au petit
paradis que je recherche par delà les vastes océans. Oui mais
voilà... En ce qui me concerne il y a un hic, et pas un petit.
Traitez moi de frileux, mais je trouve qu'il caille un peu trop dans
ce pays. En plus le Rio de la Plata est vraiment un bassin de
navigation merdique, alors tout ça cumulé fait que je n'ai quand
même pas très envie de m'installer par ici.
Donc on va partir,
et si possible avant l'expiration de mon visa, c'est à dire avant le
5 novembre. Et c'est là que les choses se compliquent car autant il
est important que je me fixe des limites de temps en temps histoire
de me motiver, autant le navigateur doit prendre en compte autre
chose que le calendrier, à savoir la météo. Et là mes enfants,
autant dire qu'on n'est pas sorti du sable.
Si j'en crois les
prévisions j'aurais bien une fenêtre qui pourrait, à la rigueur,
se dessiner le weekend prochain. Sauf que, on en a déjà parlé, les
prévisions météorologiques dans le Rio de Plata au delà de 48
heures, s’apparentent plus à des prédictions qu'à des
prévisions. Et encore, des prédictions faites par un devin débutant
à peine sorti de l'école des charlatans. Donc autant dire qu'à
l'heure actuelle je suis dans le flou le plus complet.
Foutez-moi la paix, je pense ! |
Il va donc falloir
que je prépare le bateau et que je me tienne prêt à sauter sur la
première occasion qui me sera offerte. En théorie, j'ai besoin de
trois jours de vent favorables pour rejoindre Rio Grande do Sul au
Brésil. Et croyez moi si je vous dis que trois jours d'affilé avec
un vent dans la même direction c'est quasiment impossible dans le
coin ! Cela veut donc dire (je réfléchis en même temps que
j'écris), que je vais devoir probablement louvoyer, voire même me
faire secouer comme un prunier, être malade, me faire tremper, me
peler les couilles... Bref, ça va être une vraie partie de plaisir.
Un asado en bonne compagnie |
Cela dit, et j'en
terminerais là dans ma réflexion, je ne suis pas stupide au point
de m'imposer des épreuves que je sais d'avance être douloureuses, à
la fois pour moi et pour mon bateau. Donc, si jamais je loupe cette
opportunité de partir, il ne faut pas que j'en fasse un fromage non
plus. Après tout, comme me le disait ma voisine de ponton, Axele :
T'es libre de faire ce que tu veux !
Et elle a bien
raison Axele. Si j'ai choisi cette vie, c'est bien pour être libre.
Alors on ne va pas se mettre martel en tête, et prendre les choses
comme elles viennent. Si ça passe, tant mieux, et si ça ne passe
pas... Et bien ça passera la prochaine fois !
Bon allez. Fin de
la présente diatribe. Je vous remercie de m'avoir donné
l'opportunité de réfléchir à haute voix devant vous, et je vais
commencer à préparer mon bateau pour la navigation. Et puis tiens,
je vais quand même passer voir l'immigration pour me renseigner sur
les formalités de renouvellement de visa. On ne sait jamais !
PS :
N'empêche, c'est vachement cool de vous avoir. Il suffit que je vous
écrive quelques mots pour que les choses s’éclaircissent dans ma
tête. Merci à vous les lecteurs !
Et Touline va bien ! |