10°40.788N 61°37.257W
Carenage
Bay, Trinidad
Demain
mardi, cela fera quinze jours que La Boiteuse trône sur le chantier
de la Trinidad & Tobago Sailing Association. Et quand je dis
qu'elle trône, ce n'est pas juste une image. Car avec ses onze
mètres et ses six tonnes, c'est le bateau le plus imposant du lieu.
La vue du balcon est jolie, mais Touline s'en fout |
En
quinze jours, sans pour autant avoir bossé comme un dingue (faut pas
pousser tout de même), les choses avancent doucement, mais avancent
tout de même. J'ai tout d'abord installé le nouveau panneau
solaire. Avec ses 140 Watts, il alimente parfaitement le nouveau
frigo de 50 litres qui m'a été livré par erreur à la place du 40
litres prévu initialement. Et pour le même prix ! Par contre,
l'annexe que j'ai commandé au États-Unis n'ai toujours pas
arrivée... Ce sera normalement pour début décembre.
La
quille est poncée (pas par moi, j'ai payé quelqu'un pour réaliser
cette corvée), mais j'attends que le safran soit réparé pour
passer l'antifouling. Je n'arrive pas à démonter l'arbre d'hélice,
ce qui fait que je n'ai pas pu pour l'instant changer la bague
hydrolube. L'inverseur lui, est toujours chez le mécano... et on
galère à trouvé la pièce qui fait jonction avec le tourteau. Si
en fin de semaine on ne trouve pas, il va falloir que je sorte 1000
US$ pour en faire fabriquer une neuve. Mais il semblerait par contre
que l'on ait trouvé le caoutchouc (bumper) correspondant quelque
part en Allemagne ! Comme quoi, il y a lieu de se réjouir
quelque part.
Si
j'utilise le « on »,
c'est parce que j'ai complètement délégué les problèmes moteurs à
Marc de chez Dynamite.
Franchement, je commence à en avoir un peu plein le cul de ce
bourrin, et je ne peux pas me faire du souci pour tout parce que
sinon je vais crever avant l'âge. Donc, je délègue.
Bernard au travail |
Sinon,
on a pas mal galéré avec Bernard pour installer les toilettes. Moi
qui avait toujours trouvé incongru le choix de l'ancien propriétaire
d'opter pour un WC chimique, je comprends mieux maintenant pourquoi !
La configuration du bateau est telle, qu'on est obligé de faire
quelque chose de pas joli. M'enfin, je ne vais plus avoir à vidanger
régulièrement cette saloperie de toilette, et je n'aurais plus ces
odeurs pestilentielles pendant la nave. Et ça mes amis, ça n'a pas
de prix !
Efficace l'acide oxalique ! |
Quoi
d'autre ? Ah oui, vendredi dernier j'ai constaté que mon
chargeur de quai était en panne... Mais bon, comme hélas ce n'est
pas demain la veille que je mettrais La Boiteuse en marina, y'a pas
d'urgence. Ce weekend je me suis occupé de changer le réa du
davier, et j'ai mis mes écoutes à tremper. La coque est propre.
J'ai passé deux jours à la nettoyer à l'acide oxalique... Bref,
les choses avancent doucement comme je vous le disais au départ.
Ah
ouais ! Il faut absolument que je vous raconte une histoire de
dingue ! Le genre d'histoire qu'à ma connaissance vous ne lirez
nulle-part ailleurs !
Les nouvelles toilettes |
Donc voilà, c'est une histoire
de cafard (Non, pas le mien de cafard. Je parle de vrais cafards).
Depuis qu'elle voyage, La Boiteuse a toujours plus ou moins hébergé
quelques spécimens de cette saloperie d'insecte. Des petits cafards
marocains au gros ailés brésiliens (genre Periplaneta
americana),
j'ai toujours
réussi à maintenir leur population à un niveau acceptable, aidé
en cela par Touline qui se fait un plaisir de les chasser pour les
bouffer. C'est en arrivant en Guyane que les choses se sont
corsées... J'avais beau être mouillé dans le fleuve, tous les
soirs de grosses blattes volantes atterrissaient sur le pont, et
toutes n'ont pas fini dans l'estomac de Touline ! Peu à peu,
j'en ai trouvé un peu partout, et par deux fois (essayez de ne pas
vomir sur votre clavier) j'en ai même trouvé dans ma tasse de café
le matin au réveil. Les bébêtes s'y étaient installées pour
déguster le lait concentré au fond de la tasse, et moi sans m'en
rendre compte je rajoute deux cuillères de café instantané et de
l'eau bouillante... Je ne vous dis pas la surprise lorsque vous
commencez à touiller !
Bref,
les bestioles commençaient à vraiment s'installer et j'envisageais
sérieusement une résolution plus radicale du problème. Jusqu'à
présent, à cause de Touline, je ne voulais pas employer des produits
chimiques un peu trop agressifs. Mais le problème s’aggravant de
semaine en semaine, je m'en étais inquiété auprès de Tanguy, un
véto de passage qui m'a alors indiqué une méthode radicale pour se
débarrasser des cafards sans mettre en danger une partie de
l'équipage. C'est assez simple. Il suffit de disposer dans des
endroits stratégiques des petites coupelles contenant un mélange de
lait concentré sucré et de quelques gouttes d'anti-puce. Les
cafards s'en régalent, crèvent, et ne risquent pas d'empoisonner
votre équipière si jamais il lui prenait l'envie de boulotter un
cadavre. Car la dose d'insecticide est supportable pour elle, puisque
c'est celle qu'elle ingère normalement lorsqu'on lui met
l'anti-puce sur le cou... C'est futé non ?
Mais
bon, impossible pour le moment de trouver ce genre d'anti-puce dans
le coin. J'ai donc dû me résoudre à attendre d'être en Martinique
pour lancer l'offensive. Sauf que, ce que je n'avais pas prévu,
c'est que ce serait les cafards qui allaient passer à l'offensive...
![]() |
Récapitulatif |
Un vieux billot, de l'herbe... Le Paradis ! |
Un
soir de la semaine dernière, je m'apprêtais à m'installer
confortablement pour regarder un film lorsque je me suis dit :
Tien, il y a des moustiques ! Je vais pulvériser un peu de ce
nouvel aérosol que je viens d'acheter... Pchit-pchit-pchit, j'en mets
un peu partout dans le bateau et je referme toutes les moustiquaires
afin d'être tranquille.
Nom
de dieu ! À
peine avais-je terminé de pulvériser le truc que j'entends des
grattements de partout ! Ça gigotait dans les cloisons !
Le faux-plafond ! Les équipets ! Et puis ils sont sortis
par dizaines... Des cafards gros comme la main ! (Non, bon ok,
pas gros comme la main... Mais de bonne taille quand même, genre 6-8
cm). Un vrai film d'horreur !
Il
y en avait tellement que Touline s'est enfui sans demander son reste.
Se chargeant quand même de faire la chasse à ceux qui arrivaient à
regagner le cockpit via les aérations du capot de descente.
Du
coup, j'ai carrément vidé l'aérosol en entier. J'en ai mis
partout ! Et puis j'ai passé quatre heures à chasser ces sales
bêtes avec dans une main ma lampe de poche et dans l'autre un
chiffon. Elles étaient assez facile à attraper car elles semblaient
complètement déboussolées, ne fuyant plus la lumière, et tournant
parfois en rond comme des zombies. Je les ai chopé une à une, plus
ou moins écrabouillé (Cruntch!) et je l'ai ai balancé par dessus
bord sur le terre-plein du chantier.
Le
lendemain, le sol autour du bateau était jonché de cadavres,
sinistre preuve de la lutte homérique que j'avais dû mener face à
la horde de blattes zombies.
Les
soirs qui ont suivi, j'en ai attrapé encore quelques unes, mais le
gros de la troupe semble avoir été exterminé. Dès demain je
retourne au supermarché et j'achète une demi-douzaine de cette
bombe miracle. Histoire de clore les hostilités une fois pour
toute !
C'est quoi ça ? |
Donc
voilà, c'était le récit d'une petite misère parmi d'autres.
J'espère que vous n'étiez pas en train de déjeuner !
A
part ça, rien. Je crois que j'ai plus ou moins fait le tour des
derniers événements afin que vous soyez pleinement informés. Donc
logiquement à la fin de la semaine je devrais avoir des infos
fraîches à partager avec vous, concernant l'inverseur et surtout,
surtout, la nouvelle Miss B !
See
you next week !
On aperçois le nouveau panneau... |