34°57.786S
55°16.183W
Piriápolis,
Uruguay
Prison Break |
Je croyais cette
série d'article sur Touline bel et bien terminée, mais comme vous
pouvez le voir ce n'est pas le cas puisque nous en sommes à
l'épisode quatre. Et si je reviens vers vous c'est pour vous dire
que Touline a eue, comment dire... une complication suite à son
accident. Ouais, on va appeler ça comme ça : une complication.
Touline c'est
globalement bien remise de sa fracture, ne gardant qu'une espèce de
gène au niveau du bassin. Genre stylo dans le cul quand elle marche,
si vous voyez ce que je veux dire. Cependant au bout de quelques
jours un abcès est apparu sur sa queue, conséquence probable d'une
fracture qui n'était pas apparue lors des radios. La pauvre avait
beau passer sont temps à lécher sa plaie, celle-ci ne se refermait
pas... Pire, au fur et à mesure que le temps passait, cela devenait
de plus en plus douloureux pour elle et sa queue se rigidifiait.
Je m'en suis
ouvert à quelques amis qui m'ont conseillé de ne pas laisser
traîner ce genre de chose, et avant-hier je me suis donc rendu chez
le vétérinaire. C'était quelques jours avant sa visite de contrôle
de toute façon. Ce n'est pas Gimena qui m'a reçu, mais son
associée, Carina (ouais je sais, j'ai pas de bol), et à peine
avait-elle jeté un œil sur la queue de la pauvre bête qu'elle
s'exclame : ¡Se
necissito de cortarla!.
Là, j'ai compris
tout de suite ce qu'elle voulait me dire, surtout qu'avec les doigts
elle faisait un geste sans équivoque. En fait, pour tout vous dire
je m'en doutais déjà un peu... Mais se l'entendre dire c'est quand
même tout à fait différent.
Quand est-ce qu'on rentre ? |
Donc voilà, hier
matin je suis allé récupéré ma Touline à la clinique. Elle était
dans une grande cage, allongée à surveiller du coin de l’œil un
chien qu'on venait d'opérer. Dès qu'elle m'a vu elle a
littéralement sauté en l'air pour se précipiter contre les barreau
en miaulant. Elle semblait heureuse de me voir, et moi j'étais pas
peu fier de susciter chez elle ce genre d'engouement. Parce que vous
connaissez les chats, leurs élans affectifs sont quand même à
géométrie variable. Cela dit, j'ai trouvé qu'elle avait une sacrée
touche avec sa collerette et son petit moignon couvert d'un pansement
rose, et malgré moi je n'ai pas pu m'empêcher de me moquer un peu
d'elle !
C'est quoi ce bordel ! |
Après un petit
détour par le supermarché, et donc une promenade en caddie, nous
sommes rentrés au bateau et la première chose que j'ai fait c'est
de lui enlever cette collerette. A mes yeux, et à la voir déambuler
sur le pont avec ce machin, j'ai jugé qu'elle courrait beaucoup plus
de risque de tomber à l'eau que de se gratter le moignon. Et j'ai eu
raison. Touline semble s'être remarquablement bien adapté à sa
nouvelle condition d'anoure (Je suis Grand Maître des Mots Croisés
Force 7, je vous le rappelle), sautant dès qu'elle en eu l'occasion
sur les bateaux voisins pour faire sa ronde et contrôler son
territoire. Je dirais même qu'elle semblait plus à l'aise qu'avant,
comme soulagée d'un poids mort si je puis m'exprimer ainsi.
Bon, plus tard
dans l'après-midi elle a fait la bêtise de glisser son moignon de
queue juste sous mon pied... Ce qui fait que le joli pansement rose
s'est barré assez vite dans un hurlement réprobateur. J'ai bien
essayé de lui en re-bricoler un avec mes petits doigts et la
pharmacie du bord, mais ce fut peine perdue. A moins de l'anesthésier
complètement, c'est le genre de mission qui requière au moins
quatre personnes, toutes équipées de combinaisons intégrales, et
je n'avais pas ça sous la main...
La nuit a été,
allez comprendre pourquoi, un tout petit peu plus compliquée.
Pendant ce qui m'a semblé des heures, Touline c'est ingénié à
vider systématiquement toutes mes étagères, avant que d'en trouver
une à son goût... et de s'y installer. Elle était là, allongée,
les yeux grands ouverts à me fixer intensément pendant que
j'essayais tant bien que mal de lire. C'était flippant, et je vous
avoue que pendant un moment j'ai crains pour ma vie...
Mais bon, ce matin
tout semblait bien aller. Elle est redevenue affectueuse et alerte
comme avant et ne semble plus me tenir rigueur de quoi que ce soit.
Quoi ? Y'a un souci ? |
J'espère
sincèrement qu'on va s'arrêter là avec les émotions fortes, et
que l'on va pouvoir commencer à penser quitter cet endroit. J'aime
bien Piriápolis, mais je
dois avouer que cette escale commence à être un poil pesante en ce
qui concerne les accidents et autres imprévus. Mes problèmes de
carte bancaire sont maintenant résolu, je vais donc pouvoir
m'atteler à régler quelques petits problèmes en rapport avec le
bateau. Oh, rien de bien grave rassurez-vous, mais j'ai laissé
traîner deux ou trois bricoles que je dois absolument solutionner
afin de rendre La Boiteuse complètement opérationnelle. J'ai
notamment un gros souci avec mon GPS qui n'arrive plus à trouver ses
satellites... Je pense qu'il va falloir que je lui achète des
lunettes.
Ah oui, j'oubliais
un truc... Figurez-vous qu'en faisant le poireau chez le véto, j'ai
rencontré un Argentin avec qui j'ai sympathisé et qui m'a offert un
joli maté dédicacé pour La Boiteuse !
Ça fait que j'en
ai trois maintenant... Va falloir que j'arrête un peu avec les
souvenirs, parce que si ça continue, La Boiteuse ne sera plus assez
grande pour entasser tout ça !
Spéciale dédicace ! |
J'ai l'air fine moi.... |
Le premier qui rigole, je lui pète la gueule. |