27°51.095S
48°35.127W
Enseada de
Pinheira
Le jeudi 6 mars
2014 – Ça commence très bien !
06H30 : Le
jour se lève. Une légère brise souffle de l'Ouest. La Boiteuse
décolle tout doucement du ponton en béton du Rio Grande Yacht Club
où elle est restée sagement amarrée depuis deux mois. Une fois
n'est pas coutume, et étant donné l'heure matinale, je m’abstiens
de sonner de la corne de brume pour signaler mon départ. Je passe la
pointe, et au passage du ponton extérieur je chope un boute qu'Alain
me lance. Ma mission pour la matinée : Remorquer Coco
jusqu'à la sortie du chenal. Avec son moteur hors-bord de seulement
cinq chevaux, la dernière fois qu'il a essayé, il n'y est pas
arrivé.
La ville que nous
longeons est à peine réveillée. Le soleil monte doucement dans un
ciel sans nuage. La journée promet d'être radieuse. Je suis arrivé
à Rio Grande remorqué, j'en repars en remorquant... La vie est
parfois facétieuse.
Coco à la remorque |
07H30 : On
attaque le grand canal avec le vent presque de face. Toute l'utilité
du remorquage est là ! Pour l'instant Mercedes semble remplir
son rôle... Je n'ose dire que je suis content. On ne sait jamais,
les choses pourraient changer ! La bouilloire siffle, c'est le
moment de déguster un maté.
07H50 : Nous
croisons deux dauphins, énormes et sombres, qui remontent
tranquillement le fleuve. Plus que 6 milles, et on sort du chenal.
07H55 : Par
pure routine, je viens de jeter un œil à l'arbre d'hélice... Je
trouve qu'il vibre un peu plus que d'habitude. Je fais une vidéo au
cas où... En même temps, il n'y a pas d'eau qui fuit par le
presse-étoupe, c'est déjà ça.
Ça roule ! |
08H30 : Nous
filons 7 nœuds maintenant, et contrairement à ce qu'indiquaient les
horaires de marée, le courant est descendant, ce qui nous aide bien.
La sortie est droit devant, le vent est de travers... Nous nous
consultons Alain et moi et décidons qu'il est temps de couper le
cordon. Je largue le boute qui nous reliait, et j'arrête le moteur.
Je déroule le génois et La Boiteuse libérée de sa remorque bondit
pour fendre l'eau sans vague du chenal. Une bande de dauphins joue
sur tribord...
08H55 : Ça y
est, nous en sommes en mer. Il n'y a pas l'air d'y avoir trop de
vague, la force du courant semble tout aplanir. J'abats
progressivement pour prendre mon cap, 55° au grand largue.
09H25 : Je
suis aux anges! C'est un vrai régal que de naviguer sur cette mer à
peine frissonnante parcourue par ces longs trains de houle... La
Boiteuse déroule ces cinq nœuds tranquillou-marylou. Coco
est loin derrière à présent, mais ce n'est pas de sa faute car
Alain a semble t-il dût changer sa voile d'avant. Je l'appelle par
radio pour savoir si tout va bien, mais je n'ai pas de réponse.
09H50 : C'est
bon, j'ai eu Alain au bout du fil (enfin du fil... Vous me
comprenez!). La mer commence à se former tout doucement. Des petits
moutons, à peine des agneaux, apparaissent aux sommets des vagues.
On va donc dire qu'on est dans un petit F3, d'ac ?
10H00 : Je
n'aime pas trop mon cap, mais bon. Le vent devrait virer au Sud dans
les heures à venir et me permettre d'empanner afin de corriger tout
ça. Pour cette navigation j'ai fait le choix d'utiliser mon grand
Génois léger plutôt que mon petit foc. Je me rends compte que ça
doit faire plus d'un an que je ne m'en suis pas servi. Depuis la
Transat en fait. J'aime bien mon Génois... Si on ne le maltraite
pas, il se révèle presque aussi puissant qu'un spi. C'est pourquoi
je ne serais pas contre avoir la même voile, mais taillée dans un
tissu plus résistant. Note pour plus tard : Faire faire un
devis en arrivant à Trinidad, ou alors chercher une voile
d'occasion.
11H10 : Après
quelques péripéties, car ce n'est pas une manœuvre que je fais
très souvent, je viens de tangonner mon génois. Pas de bol, dans
pas longtemps il va me falloir recommencer car je vais devoir
empanner... Mais bon, le temps est idéal pour s'entraîner, c'est ça
qu'il faut se dire !
Les voiles en ciseau |
11H20 : Et
allez ! Vent arrière, voile en ciseau ! Je me régale !
Et en plus c'est hyper-confortable, j'en profite donc pour déjeuner
de sandwichs à la dinde et d'une crème au chocolat noir. Coco
n'est plus qu'un point minuscule sur l'horizon. Bientôt il
disparaîtra...
13H00 :
Pfff... On se traîne là ! A peine 4,5 nœuds alors que la
configuration est idéale. Je relâche le ris que j'avais pris avant
le départ mais ça ne change pas grand chose. Ils sont où les 15
nœuds de vent arrière annoncés, hein ?
14H20 : 3,5
nœuds au bon plein... Mon souci c'est que je me suis vachement
approché de la côte et je n'aurais pas dû. Maintenant il va
falloir que je lofe pour me sortir de là.
16H00 : Je ne
comprends vraiment pas ce qu'il se passe. C'est la pétole
maintenant ! Je n'ai même plus assez de vent pour me dégager
de la côté ! Je suis à deux milles, et bientôt si ça
continue, je vais pouvoir compter les grains de sable. J'ai bien
envie d'allumer le moteur...
16H20 : J'en
ai marre, j'allume Mercedes et je prends un cap au 90°pour
m'éloigner franchement de la côte. Touline proteste un peu, et
vient se percher au dessus de la descente, non sans me jeter de longs
regards furibards ! Touline déteste le moteur ! Elle
préférerait être dehors sous la pluie, qu'à l'intérieur quand
celui-ci fonctionne.
Un peu de lecture... |
17H10 : Pas
une ride sur l'eau... c'est désespérant. Le moteur fonctionne
normalement, du moins jusqu'à présent. Je n'y peux rien, mais à
chaque fois que je me sers de ce moteur, j'angoisse. Non pas que je
n'ai pas confiance en lui notez bien, parce qu'il a beau être solide
il est quand même assez vieux. Non, c'est en moi que je n'ai pas
confiance ! Je suis tellement nul en mécanique que j'ai
toujours peur de ne pas savoir quoi faire.
17H50 : Je
viens de me faire doubler par un magnifique albatros. Au ras des
vagues, sans un bruit, sans un mouvement perceptible... Ces oiseaux
ont de la classe.
18H55 : Le
soleil se couche alors que je termine de manger. J'ai décidé de
rester au moteur au moins encore deux heures.
20H00 :
dernier point de la journée : 31°43.978S 51°16.496W, F0, Mer
belle, visibilité moyenne, cap au 55°, vitesse 5,5 nœuds, loch =
6430,7.
Le
vendredi 07 mars 2014 – Une belle journée
05H30 : La
nuit a été calme. Enfin, si on peut dire. Le moteur et le pilote
électrique m'ont bien aidé pour avancer jusqu'à une heure du
matin. Puis j'ai arrêté Mercedes, car une petite brise soufflait
par tribord arrière... Bof, pas grand chose mais suffisante pour
avancer à 3,5 nœuds. Le génois battait l'air de temps en temps.
Pour bien faire j'aurais dû le tangonner, mais bon... Pas envie
d'aller jouer au con sur le pont en pleine nuit sans en être
strictement obligé. Quelques bateaux de pêche m'ont obligé à
rester vigilant, plus la Touline qui n'a pas arrêté de miauler
pendant toute la nuit... Bref, une nuit en mer quoi.
06H00 : Le
jour se lève et c'est l'heure du bilan de la nuit. 46 milles de fait
depuis hier au soir 20H00, 111 milles depuis mon départ. On va dire
que c'est honorable. Mais il va falloir quand même que je m'active un
peu si je veux garder le rythme. Allez, je vais aller tangonner ce
satané génois !
06H10 :
Ayet ! Je commence à maîtriser le truc, hein ? Rho...
Faut que je vous dise que pendant que je m'activais à l'avant, j'ai
dû pousser une gueulante. Car, alors que je venais de passer
l'écoute dans la pince du tangon, et que je m’apprêtais à border
le hâle-haut (un peu de technique ne nuit pas), je me retourne et
qui je vois juste derrière moi ? Touline bien sûr !
Grrrr... Je
pensais qu'elle avait enfin compris, et que je pouvais me dispenser
de l'enfermer pendant les manœuvres, et bien il semblerait que non !
09H45 : La
matinée s'écoule sans rien de particulier. Je passe mon temps entre
lecture et somnolence. Seuls le grincement des drisses et le
battement du génois perturbent de temps en temps le fond sonore de
l'eau en mouvement.
La Boiteuse
continue son petit bonhomme de chemin, sans cahots ni surprise. Un
bip-bip se fait entendre. Qu'est ce que c'est ? C'est rien,
c'est juste Touline qui vient de débrancher le GPS.
La routine d'un
navigateur solitaire avec son chat...
10H10 : Je
n'arrive pas à me rappeler si je vous ai parlé de mes projets à
moyen terme, ou non... Si ? Non ? Peut-être à certain et
pas à d'autres ?
Bon ok, alors
voilà en gros le plan pour les mois qui viennent. Je compte remonter
tranquillement les côtes brésiliennes, à mon rythme, et je pense
que je quitterai ce pays vers le mois de juin ou de juillet. Puis,
direction Trinidad où je prévois de faire une grosse escale
technique en profitant du duty free. Installer une vraie
éolienne, trouver une autre voile d'avant, installer de vrais
chiottes, un frigo qui marche... Bref y'a du boulot.
Puis, ce sera le
Venezuela et la Colombie, et enfin je pense arriver au Panama pour
les fêtes de fin d'années. Ensuite... Et bien ensuite on verra.
Bien sûr ce plan
n'est qu'une trame, vous vous doutez bien. Les choses peuvent être
amenées à changer selon mes humeurs profondes, voire même pourquoi
pas, des rencontres.
Ben quoi ? |
10H30 : Ah oui ! Il y a autre chose que je ne vous ai très certainement pas encore dite. C'est que la prochaine escale à Porto Belo se fera au mouillage. Et vous savez combien j'adooooore les mouillages !
Mais bon, je n'ai
pas trop le choix. Un, les prix des marinas entre ici et là-bas sont
prohibitifs. Et de deux, je vous rappelle que j'ai omis de faire ma
déclaration d'entrée dans ce grand pays qu'est le Brésil... Donc,
au moins jusqu'à Angra dos Reis, la Boiteuse doit se faire
discrète !
10H50 :
Héhéhé ! Ça commence à devenir sympa ! 6 nœuds, les
voiles en ciseau ! La Boiteuse ne roule pratiquement pas pour
peu que je reste immobile. Un vrai bonheur !
12H00 : Le
vent a un peu baissé mais ça reste correct. J'ai mangé et
maintenant je vais aller faire dodo.
13H35 : Je
n'arrive pas à dormir... Je repense au film « En
solitaire » avec Cluzet. Outre le passager clandestin qu'il
se trimbale, ce type passe quasiment tout le temps du film au
téléphone ou sur Skype. Vous avez remarqué ? Alors que moi
non. Moi je dis ça, je dis rien...
Salut ! |
14H45 :
Arf !! Je suis mort de rire ! Alors que je croise d'assez
près un bateau de pêche, nous nous saluons de la main comme il est
d'usage entre marins civilisés. J'agite mon bras, un type sur le
pont me répond en agitant le sien. Je lève le pouce, lui aussi. Et
puis je m’apprête à passer à autre chose, lorsque je vois le
type continuer à agiter le bras, mais cette fois-ci avec quelque
chose au bout. Tiens, il est vraiment sympa me dis-je, tout agitant à
mon tour mon chapeau.
C'est alors que je
réalise que le type en question désigne de se son autre main ce qu'il
a au bout de la première (vous suivez?), c'est à dire un poisson !
Je réponds,
hilare, par un grand geste de dénégation. Le type jette alors son
poisson sur le pont et vaque à ses affaires. On est à 40 Km des
côtes, et je viens de vivre un de ces moments qui font que j'aime ma
vie. Sans un mot, la solidarité des gens de mer s'est exprimée dans
ce qu'elle a de plus simple, mais en même temps de plus beau.
15H50 : Le
vent vire tout doucement au sud-est. Je l'accompagne en tournant
toutes les heures la molette de mon régulateur d'allure et en
ajustant les voiles. Je sais bien que par ici il ne faut pas trop se
fier aux prévisions météo, mais le fait est que depuis mon départ
celles-ci ont tout faux. En fait je navigue à l'aveugle et je dois
m'attendre à tout. Le moins bon comme le meilleur, comme lors de ma
transat.
Je sais par contre
une chose, c'est que tôt ou tard l'anticyclone reprendra ses droits
et que je vais me retrouver avec du vent fort dans le pif. C'était
« prévu » pour lundi, mais bon... On verra bien. Si
c'est trop chiant, je pourrai toujours à l'enseada de Pinheira, à
60 milles au sud de mon atterrissage. Allez la Boiteuse, fonce !
16H45 : Ah,
c'est beaucoup mieux ! J'espère que tout va bien pour Alain et
Graziela... Logiquement ils devraient avoir les mêmes conditions,
alors je n'ai pas de raison de m'inquiéter.
18H40 : Le
soleil disparaît peu à peu, et je dois endosser une petite laine.
Oh, pas grand chose. Une simple polaire et des chaussettes suffiront.
J'ai une pensée pour Hughes et Caroline qui sont partis hier
d’Ushuaïa pour aller faire une balade dans les, je cite,
gla-glaciers ! Ici, c'est 30° de latitude sud... Encore sept de
moins et je replonge sous les tropiques !
Tant mieux, cela
ne me disait rien de garder le tangon pendant la nuit de toute
façon...
19H00 :
Pendant que les pâtes et les saucisses cuisent, Touline pète un
câble et décide de foutre la merde. Mais le Capitaine (c'est moi)
est intraitable, et la sanction tombe immédiatement. Ce sera port du
harnais d'infamie et de la laisse jusqu'à l'extinction des feux !
La bougresse proteste de son innocence, mais le jugement sera
appliqué avec fermeté !
20H00 :
Dernière vérification du cap, un tour d'horizon pour juger de la
présence d’importuns, je sors le duvet et je m'installe pour la
nuit. Touline est enfermée à l'intérieur, et moi allongé dans le
cockpit, les yeux dans les étoiles. C'était une belle journée
finalement.
Le samedi 08 mars
2014 – Ça se complique
06H00 :
Quelques gouttes de pluie pour commencer la journée. A votre avis
c'est un bon ou un mauvais présage ? J'en ai rien à battre de
toute façon, je ne crois pas aux présages. Tout ce que je vois
c'est qu'on attaque cette troisième journée de mer après une nuit
somme toute assez tranquille. Pas un chat à l'horizon, pas un cargo,
pas un pêcheur, rien. Par contre, et là c'est moins drôle, le vent
est tombé vers 23H30 après avoir continué à virer est, puis
nord-est. A 02H30, j'ai dû allumer le moteur, et nous y sommes
encore. Je râle déjà en pensant aux bidonnages qu’il va falloir
que je me tape pour remplacer tout ce carburant consommé...
Même sous un grain c'est joli |
J'ai perdu un peu
de temps cette nuit avec cette pétole. Un peu beaucoup même. Je
crois que c'est râpé pour une arrivée dimanche en fin de
journée... Il reste 180 milles à faire, et à moins de cravacher du
feu de Dieu, c'est loupé. Pas grave, une nuit de plus ou de moins
qu'est-ce que ça peut foutre, hein ? Ce n'est pas comme si je
devais être au boulot avant la fin du weekend !
En tous cas, le
lever du soleil sous la pluie est splendide.
06H35 : A
travers la brume je distingue la terre à 17 milles de là. Je vois
des montagnes... Cela fait plus d'un an que je n'ai pas vu un relief
aussi prononcé. J'aime bien.
Le ciel est
couvert jusqu'à l'horizon. Je repense à ce proverbe gaucho qui dit
« Nordeste chuva, sul-est limpia ». Si il a raison, quand
le vent se lèvera je vais l'avoir dans le nez.
07H50 : Je
repense à l'option Pinheira... Le problème avec Pinheira, c'est que
l'ancrage se fait assez loin du rivage (je n'ai toujours pas pu
remplacer l'hélice de mon hors bord), et que c'est assez rouleur par
vent de secteur nord. Il me faudra donc choisir de mouiller du côté
nord de la baie pour être à l’abri. M'enfin, on n'y est pas
encore. Je choisirai cette option que si je n'arrive pas à joindre
Porto Belo pour une raison ou pour une autre.
08H25 : On se
fait chier... Chaque heure qui passe je me dis que la mer ne pourra
jamais être plus plate. Et bien si, c'est possible. Même la vieille
houle des derniers jours semble avoir disparue, écrasée par le
poids de l'air et des nuages.
09H45 : Il
faudrait peut-être que je me calme sur le maté. Je dois en être à
deux litres depuis ce matin. Que voulez-vous, autant en escale j'en
bois assez peu, autant en mer c'est devenu ma boisson principale.
Comme la plupart
des gens, lorsque j'ai découvert le maté (que l'on appelle
chimarrão ici au Brésil),
j'ai été un peu surpris. C'est amer, ça ne ressemble en rien à ce
qu'un européen peu connaître... Bref, ça a le goût de l'herbe
sèche que vous suçotez les soirs d'été. Par contre, si le goût
n'a rien d'extraordinaire, au bout de quelques bols vous commencez à
sentir qu'il se passe un truc dans votre corps... D'abord c'est
diurétique, donc envie de pipi. Et puis c'est un stimulant comme le
thé ou le café, mais sans en avoir les inconvénients. C'est riche
en antioxydants, et mon foie adore ça ! Perso, je sens comme si
des doigts invisibles maintenaient mes paupières ouvertes...
Cela dit, je
reconnais que le fait de boire du maté dans sa calebasse et avec sa
pipette (la bombilla) aide à faire paraître cette boisson encore
plus mystérieuse et plus... Comment dire ? C'est comme la
différence entre fumer une clope et fumer la pipe. Il y a également
une part de rituel dans tout ça. Il ne s'agit pas de jeter
simplement de jeter un sachet dans de l'eau chaude, si vous voyez ce
que je veux dire.
11H35 : Entre
deux averses j'ai réussi à transvaser 20 litres de gazole dans le
réservoir principal. Ça fait huit heures de moteur en plus... Il
m'en reste encore quarante, mais franchement ça me ferait mal de les
utiliser. J'espère que le vent va revenir d'ici là.
12H00 : Bon
allez, j'arrête le moteur. On va bien voir ce que cela donne... Pour
l'instant, 3,5 nœuds au bon plein. Je relâche le dernier ris, et de
suite la vitesse augmente. 4,5-5 nœuds, ça gîte un peu mais c'est
parfait.
14H15 : Ça
dépote mon pote ! La Boiteuse trace sa route, toujours au bon
plein, dans une mer pas encore formée. J'ai dû réduire un peu la
voilure pour diminuer la gîte. De nouveau le ciel se couvre.
J'entends le tonnerre gronder au loin vers la côte.
15H30 : Voilà
deux heures que la Boiteuse fend les flots vent debout. Bon plein
d'abord, puis au prés, elle avance maintenant à six nœuds de
moyenne. On irait un bateau de régate !
Mon dilemme, et je
pense que ce doit être celui de tous les marins à la voile, est le
suivant : je me dis qu'il faudrait peut-être, sans doute, que
je réduise la voilure pour éviter de casser quelque chose...
Seulement voilà, s'il faut cette risée va s'arrêter dans vingt
minutes et j'aurais fait tout ça pour rien. Mais à l'inverse, ça
pourrait tout aussi bien empirer !
C'est là que je
me souviens de ce que mon amis Philippe m'a dit un jour : Si
tu te poses la question de savoir si tu dois prendre un ris ou pas,
fais-le. Il est peut-être déjà trop tard.
Bon ok, j'y vais.
15H45 : Et
voilà, c'est fait. C'était assez mouvementé, mais pour une fois
j'ai mis mon gilet et je me suis attaché. On va presque aussi vite,
mais je sens déjà mieux le bateau. Il est moins fougueux.
16H00 : J'ai
bien fait de réduire. Il y a un orage qui m'arrive droit dessus.
16H15 : Un
petit peu d’ambiance ça vous dit ?
16H50 : Ça y
est, l'orage est passé mais il pleut toujours et le vent semble
vouloir tourner au nord, ce qui n'arrange pas mes petites affaires.
Je vais peut-être devoir virer bord sur bord, parce que dans 30
milles je dois passer le cap Santa Marta. Et j'aimerais assez mettre
un peu de distance entre lui et moi.
17H55 : Je
suis en train de lire quand soudain un éclair aveuglant m'éblouit.
Moins d'une seconde plus tard un claquement sec, énorme et
fracassant me fait bondir de mon banc. J'ai le cœur qui bat la
chamade ; le poil hérissé comme celui d'un chat... Houla, il
n'est pas passé loin celui-là ! Quand je pense que j'ai un
machin en métal de dix mètres de haut, juste au dessus de ma
tête... j'en frissonne.
18H00 : Je
vire de bord pour m'éloigner de cette foutue côte. Cap au 130°...
Putain, on n'est pas arrivé. Face à la houle sous voilure réduite,
la Boiteuse est à la peine. Il faudrait que je lâche le ris que
j'ai pris tout à l'heure pour bien faire... Mais non. Je ne sais pas
ce qui m'attend derrière, et en plus la nuit ne va pas tarder à
tomber. Je sens qu'elle va être longue celle-la !
18H40 : Le
vent tombe, et avec moins de deux nœuds dans les vagues je me fais
brasser. Et si j'allumais le moteur ? Parce que là, je recule
mine de rien ! Il me reste à peu près pour 36 heures
d'autonomie. Je peux sans doute me le permettre.
19H00 :
Bouh... Quel bordel mes aïeux !
Je ne vous dis pas
la suée que je viens de me prendre. Imaginez le moteur qui démarre
avec difficulté, puis qui refuse d’accélérer lorsqu'il est en
prise. Tout ça parce que la tirette de l’étouffoir n'est pas
assez enfoncée. Le temps d'ouvrir le moteur et de pousser le
bitoniau à la main, voilà la bouilloire qui se met à siffler, plus
une série de super éclairs et le tonnerre qui va avec, plus un
virement de bord sous une pluie battante, plus Touline qui ne sait
plus où se mettre hormis dans mes jambes... Bref, je suis à la fois
en nage, trempé et énervé ! Et en plus j'ai faim.
Bon. Cap au 40°,
4,5 nœuds avec la GV en appui. Je laisse déjà derrière moi ce
putain d'orage, ensuite on verra...
Le dimanche 09
mars 2014 -Sur le fil du rasoir
06H10 : La
nuit a été compliquée... Pendant la soirée, je me suis échiné à
essayer toutes les combinaisons possibles afin d'améliorer à la
fois ma vitesse et mon cap. Je voulais absolument passer le cap de
Santa Marta avec suffisamment de marge (10 milles) pour éviter les
surventes inhérentes à ce genre de relief. Sous la pluie la plupart
du temps, j'ai tout essayé. Moteur + GV + tel cap au près serré,
moteur + GV + Génois ¼ + tel cap, etc... Rien n'y fit.
J'ai finalement
laissé tomber ma recherche d'absolu lorsque vers minuit le vent a
finalement viré plein nord, ne me laissant d'autre choix que de le
serrer au plus près.
Vers trois heures
du matin, j'ai pu enfin prendre une route directe, toujours au moteur
et sous une pluie battante.
Maintenant ça va
mieux. Sur bâbord je peux voir la côte, peu ou pas de nuage dans le
ciel. La mer elle même semble s'être calmée... Mais j'ai toujours
le vent dans le nez.
06H30 : Bon,
j'ai tourné et retourné le problème dans tous les sens, mais je
pense que je vais finalement m'arrêter à Pinheira. D'abord parce
que ce n'est qu'à 35 milles maintenant et que Porto Belo est encore
à 90 milles. Dans ces conditions, et si je suis toujours obligé
d'utiliser le moteur, je n'aurais alors pas assez de carburant pour y
arriver. A moins bien sûr qu'un hypothétique vent du sud vienne
m'aider... Mais c'est quasiment improbable. Pas avant plusieurs jours
en tous cas.
Côté nord de la
baie de Pinheira, je serais alors à l'abri des vents dominants et de
la houle, je pourrais ainsi reprendre mon souffle avant que de
repartir pour une petite nave tranquille de 60 milles. Allez, on fait
comme ça.
07H00 :
Mercedes ronronne depuis douze heures d'affilé maintenant. Je suis
content, je crois que j'ai pris la bonne décision. Non pas parce que
cela me dérange de passer une journée ou une nuit de plus en mer,
non ce n'est pas ça. C'est tout simplement la décision la plus
raisonnable compte tenu des circonstances. Après, est-ce que je vais
trouver de quoi me ravitailler en bouffe et en carburant, et plus
important, est ce que je vais trouver un endroit avec du wifi ?
On verra bien.
Vous savez quoi ?
J'ai hâte d'essayer ma nouvelle ancre Delta de 15 Kg toute neuve !
J'aperçois la
pointe sud de l’île de Santa Catarina, droit devant à 30 milles.
07H15 : J'ai
vu un gros poisson sauter au loin. Et si je mettais ma ligne de
traîne à l'eau ? Qu'en penses-tu Touline?Cela fait plus d'un
an que l'on n'a pas fait ça... Allez, go !
Touline qui a
passé sa nuit sous la capote me regarde faire avec intérêt pendant
un instant puis reporte son regard sur ce qui est vraiment
important pour elle à cet instant. La terre toute proche. La
pauvre ! Si elle savait que nous allons au mouillage et pas dans
une marina ! Je sens que je vais avoir droit à une scène de
ménage ce soir...
Content ! |
07H45 : Et
bien ça n'a pas traîné ! Et une petite thonine, une ! La
première de ma vie qui plus est. Cela me fera mon repas du soir !
08H00 : Le
vent se renforce. F3, toujours plein nord. Mon choix était le bon.
08H15 : Et de
deux ! Avec celle qui c'est décrochée cinq minutes avant, le
score est donc de : Gwendal : 2. Thonines : 1.
08H40 :
Frégate dans le ciel ! Cela veut dire qu'on est enfin sous des
latitudes plus clémentes !
08H42 :
Gwendal : 3. Thonines : 1.
09H10 :
Gwendal : 4. Thonines : 1. On va peut-être s'arrêter là,
non ? Touline et moi avons suffisamment de quoi manger, je range
donc la ligne.
C'est comme une broche vivante |
09H45 : Bon
allez, plus que quatre ou cinq heures et nous sommes arrivés. Depuis
ce matin, j'ai un superbe papillon de nuit qui orne la capote de la
Boiteuse. C'est très décoratif !
10H00 :
Correction, on devrait arriver dans trois heures.
11H00 : L'ile
da Coral est juste devant moi à cinq milles. Je passe à droite ou à
gauche ? Allez, à droite côté océan. Autant ne pas prendre
de risques inutiles.
12H20 :
Oups ! J'ai eu un petit souci là... Alors que je m'approchais
de l’île par le sud, le moteur a commencé à tousser au détour
d'un tangage un peu violent. Quelques secondes plus tard, rebelote.
Après un instant d'hésitation je comprends ce qui se passe :
Je suis en train de tomber en panne de gazole !
Je mets La
Boiteuse à la cape, moteur au point mort, et fonce alors remettre
vingt litres du précieux liquide dans le réservoir principal. Les
brisants de l'île sont dangereusement proches. Je fais le plus vite
possible... Quelques minutes plus tard c'est fait. Et sans rien
renverser en plus.
Comment ai-je fait
mon compte pour me tromper comme ça dans les calculs de ma
consommation ?
Ce qui suit a
été écrit a posteriori. Vous allez comprendre aisément pourquoi.
12H40 : Alors
que je pensais le problème réglé, Mercedes tousse de nouveau.
J'ouvre le capot du moteur pour appuyer sur la pompe à injection
histoire de le relancer. Cela semble fonctionner... Mais au bout de
quelques secondes, même en étant au point mort, le moteur
s'étouffe.
Bon, je n'ai pas
le temps de m'occuper de ça maintenant. Les brisants de l’île
sont proches, vraiment très proches. Je prends donc la barre et
tente de m'éloigner en tirant un bord de près ultra-serré. Le vent
monte encore, les vagues sont de plus d'un mètre et l'eau explose
sous la quille non sans m'asperger au passage. Alors que je barre mon
bateau par 15 nœuds de vent sur une mer formée, j'essaye aussi de
réfléchir à ce que je vais faire. Je suis bon pour une arrivée au
mouillage, à la voile comme les anciens, dans un coin que je ne
connais que pour l'avoir vu sur une photo satellite. Dit comme ça,
je sais que ça fout un peu les jetons. Et c'est normal parce que je
les ai un peu...
Non pas que je ne
sache pas comment faire (ça m'est arrivé une fois, avec deux fois
moins de vent et cinq équipiers pour manœuvrer sous mes ordres),
mais étant donné la configuration des lieux, j'ai intérêt à ne
pas me louper. Mais nous n'y sommes pas encore. Pour l'instant je
dois réussir à passer cette fichue île de merde, puis les rochers
qui protègent l'entrée de la baie. Il me faudra virer de bord
quatre fois pour enfin arriver à prendre un cap correct.
La Boiteuse
déboule dans la baie à six nœuds au près serré. Déjà la houle
et les vagues se calment un peu, mais le vent lui souffle toujours
aussi fort. Même un peu plus j'ai l'impression, à cause du relief.
J'avise le plan d'eau... Bordel, y'a du monde. Deux gros cailloux sur
la droite, et deux bateaux de pêche mouillés, ainsi qu'une vedette
de la Marinha do Brasil. Tant pis, je passe au milieu.
J'avance toujours
au près serré, mais j'ai réduit le génois à un strict minimum
tout en me tenant à la limite du déventement, prêt à me mettre
face au vent afin d'arrêter le bateau dès que le sondeur indique
quatre mètres de fond. Ce que je n'avais pas prévu, ce sont tous
ces bidons qui flottent à la surface... Bordel, c'est quoi ça ?
Des parcs à huîtres ! Je les avais oublié ceux-là !
J'avance doucement
maintenant. Un coup de barre à droite, un coup à gauche... La
Boiteuse progresse en zigzag, pratiquement le nez au vent. Le sondeur
indique toujours cinq mètres, mais les premiers bidons se
rapprochent. A quarante mètres de la première rangée, je me lance.
Je me mets le nez au vent et je bloque la barre. Puis, j'enroule
précipitamment ce qui reste du génois (Touline dégage de là !),
et je choque la Grand voile en grand. Le bateau continue doucement
sur son aire pendant que je me précipite à l'avant pour décrocher
l'ancre et balancer 15 mètres de chaîne d'un coup... Le bateau
recule, la chaîne se tend, je déroule tout ce que j'ai jusqu'à ce
que mes quarante mètres de chaînes reposent au fond de l'eau. Ouf !
Je suis arrivé !
Enseada da Pinheira |
Puis ce seront les interminables minutes pendant lesquelles je suis assis à l'avant du bateau, Touline entre les jambes, en train de surveiller mes points de repère et vérifier que l'ancre a bien crochée... La vedette de la Marinha do Brasil me passe sous le nez. J'ai eu un peu peur que ma manœuvre, un peu à l'arrache il faut le dire, ne les attire, mais il semblerait que non. Des jets-ski bourdonnent autour de moi, pas mal de vedettes à moteurs, un kite-surf profitent de cet endroit qui reste venteux, mais quand même protéger de la houle extérieure.
Je suis crevé et
j'ai faim. Touline miaule sans s'arrêter depuis que j'ai jeté
l'ancre et que je l'ai détachée. Elle voudrait descendre... Moi
aussi. Pour la calmer je lui donne un des poissons de ce matin, dont
elle avale la moitié en quelques secondes.
Pour l'instant
j'ai un peu le cerveau en compote à cause du stress, mais il va
quand même falloir que je m'organise. Et puis aussi, va falloir que
je plonge le nez dans mon moteur...
Une dernière
chose. En milieu de matinée, sur mon cahier à spirale, j'ai
commencé à écrire une phrase que je n'ai volontairement pas voulu
finir. Par superstition peut-être, ou parce qu’il était trop tôt
pour mettre un point final à cette histoire.
Ça disait :
« Depuis ce matin, je me retiens de le dire mais je suis fier
de... ». C'est bien évidement de mon moteur dont je voulais
parler. Lui qui aura fonctionné sans à-coup pendant plus de
vingt-quatre heures.
Cela dit, une fois
n'est pas coutume, j'ai envie de reprendre cette phrase à mon
compte. Sur ce coup-là, j'avoue, je suis assez fier de moi.
Pas mal... Mais un peu miné devant ! |
Un repos bien mérité... |
24 commentaires:
Pfff, quel périple, tu peux être fier de toi.
Port of Spain au mois d'aout ça doit être cool, j'adore la saison des pluies. j'y pense.
quel suspense ! ... alors, il a quoi le moteur cette fois-ci ?
@Aglaé : Merci !
@Hedilya : C'est pas de la pluie qui tombe, c'est de l'eau chaude pour la douche.
@Isabelle : J'en sais rien... J'ai réamorcé la pompe dimanche en fin d'après midi, et ça a eu l'air de fonctionner. Mais tout à l'heure j'ai essayer de le démarrer, il n'a pas voulu. C'est encore autre chose qui déconne. J'en ai marre. Va trouver un mécano qui accepte de réparer au mouillage maintenant !
Capricieux, ce moteur, quand même !
Besoin d'une bonne révision ?
Enfin, à l'arrache ou pas, bravo, tu as bien géré ton arrivée...
Et merci pour les vidéos : c'est chouette de partager l'ambiance et surtout la vue et les bruits ambiants !
hi bravo pour ton texte aux accents "djianesque" sur mer...pour le moteur moi je filtrerais à donf le fuel ??bonne bourre JRC
Bravo,
Ce n'est pas le cap Horn avec des surfs à 30 noeuds mais c'est bien mieux, plus proche de nous et de ce que l'on ferait dans le même cas (dans nos rêves).
Je considère le moteur comme un superflu absolument nécessaire! Je me fais même des frayeurs avec mon petit HB qui cale à l'entrée du port avec une jetée à B et un enrochement à T... Tout seul à bord je comprends que tu considères assez mal ses caprices à Mercedes!
Reste à trouver le remède à ses maux et ça c(est plus facile à dire de si loin qu'à faire de tout près!
Bon courage, on suit la suite...
Pierre
C'est beau, une manœuvre à l'ancienne qui réussit. Je te parie que les clampins d'a coté se sont dit "putain, le mec, il mouille à la voile... c'est un pro, celui-là"... Le reste, les états d’âme, les "Touline, dégage de là" et l'obsession des "petits bidons bleus qui approchent...", ça, c'est nous qui le savons. Chhuuuttt...
Salut Gwendal et bravo pour cette arrivée (comme je ne les aime pas) à Pinheira. J'en ai mal à la tête rien que d'y penser. D'ailleurs je n'ai pas un super souvenir de la remontée de cette côte brésilienne mais c'était à une autre époque de l'année. Et cet orage !!! j'imagine le bond que vous avez dû faire toi et Touline. Pour la suite j'ai lu que tu comptes te rendre à Trinidad pour quelques travaux. Renseigne toi (si tu peux) sur le Surinam, certains bateaux que nous avons rencontrés à Tobago y ont fait une halte pour travaux dont un pour installer des panneaux solaires pour un coût dérisoire (pour lui). Il en était très content et ne s'attendait pas à un tel développement de ce pays. A vérifier donc. Et puis ne loupe surtout pas Charlotte ville à Tobago, un petit paradis quoiqu'au mouillage, mais pour une nuit... au fait si par hasard tu t'arrêtes à Buzios, un couple de français y tient une pousada qu'ils ont nommée "l'escale". Ce sont des navigateurs qui ont eu un coup de coeur pour l'endroit. Allez, bonne continuation et bon vent, nous revivons un peu nos souvenirs en te lisant ; merci.
bonjour , comme tous le monde j'ai aimé ton récit !! a quand le vieille homme et son chat ? , bon pour la pêche a l'espadon tu es bientôt dans les eaux !!!!.
pour le moteur peut être une prise d'aire (branchement filtre a gazoil)?
a bientôt Michel
Ce sera port du harnais d'infamie et de la laisse jusqu'à l'extinction des feux !
Et hop pas de tarigole, faut que ca marche droit, mdr !!!
@Monique : Je ne le hais pas encore, mais ça ne va pas tarder ! Il refuse de redémarrer !
@JRC : Djianesque ? Wahou... J ene sais pus où me mettre là ! j'ai vérifié, c'est pas le gasoil... Je penche plutôt pour une entrée d'air quelque part... Merci pour ton aide !
@Pierre : Je vais devoir jouer les Sherlock Holmes de la mécanique. Mon royaume pour un CAP diéséliste !
@Gubragh : Tu parles, je n'ai même pas eu droit à des applaudissements ou des félicitations des autorités, quedalle ! Bande d'ingrats !
@Virginie : Merci pour le conseil concernant le Surinam, je vais y penser. Et bien sûr, je compte bien m'arrêter à Buzios pour dire bonjour à Sylvia et Francis ! Je les ai croisé à Jacaré il y a deux ans !! Déjà deux ans ! Pfiou !
@Michel : Laisse moi le temps de vieillir, il parait que je suis encore un jeunot !
C'est ce que je pense aussi, la combustion ne se fait pas. Je regarde ça demain.
@... : Ben, c'est qui l'patron hein ?
Bonjour Gwendal, mes préoccupations de terrien mon eloigné quelques temps de ton blog. c'est avec un bonheur immense que je reprends la mer par procuration. Procuration que j'utiliserai avec plaisir dans quelques jours tant la situation ici devient mauséabonde. Ôh bien heureux marin que tu es loin des facéties de nos dirigeants car contrairement à toi ils louvoient et ils ont perdu le cap, nous voilà comme un navire sans ère. cela me donne soudain même avec un moteur facétieux de lever l'ancre et venir partager un maté avec toi. allez à défaut je me resserre une tasse de café et je trinque à ta santé et une papouille pour touline que je trouve trés féline (n'importe quoi, c'est une chatte.)
@Olivier : Facétieux ? Je dirais plutôt... Gonflant !
Merci pour ta fidélité, même en pointillé, c'est le temps que tu prends à me lire qui compte.
Bonjour Gwendal,
Félicitations pour ta nav' et ton mouillage sous voiles !
Continue comme ça et tu vas rejoindre la confrérie des circumnavigateurs solitaires.
Ne tire pas trop sur les écoutes, en ce moment c'est un sujet sensible...
Que la force soit avec toi pour tes soucis mécaniques. S'énervé, il ne faut pas. Maîtrise, tu garderas.
Qu'as-tu lu pendant la traversée ?
David de Nantes
@David : Ah mais je ne m'énerve pas :)
j'ai terminé "L’ile des oubliés" de Victoria Hislop.
(je sens qu'on va rigoler avec les élections municipales !)
Une belle arrivée même si elle a été stressante.
Exocet sera à Trinidad en juin et juillet certainement si rie ne change d'ici là .
@Exocet : On se retrouve là-bas alors ! Chouette !
T'as une adresse mail, je t'envoies des blagues à lire seulement lorsque tu seras en mer. Amitiés
oui je sais t'as pas internet en mer mais t'as bien une clef USB...?
@... : Tu l'as en haut à gauche sur le bouton Facebook : gwendald@hotmail.fr
Je suis couillon de la lune....
Hello Gwendal, bon anniversaire !
J'aime bien ta distinction entre sabbatistes et openistes.
J'ai connu enfant la version "11 mois pour le grand tour atlantique", et je ne veux pas recommencer. Trop frustrant.
C'est donc comme ça qu'on a commencé à parler voyage, avec mon chéri : "on part, mais sans date de retour prédéfinie".
Isabelle, de Skol
@Skoll : Cette distinction m'est apparue assez rapidement en fait... Et elle fait, à mon sens, la différence entre les touristes et... les autres !
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