27°07.669S
48°31.684W
Caixa d'Aço
Jeudi 10 avril
2014
Até logo ! |
07H45 : Pas
un pet de vent, peu ou pas de courant, les conditions sont idéales
pour enfin partir du Iate Clube de Florianopolis.
Mercedes tousse un
peu au démarrage, mais c'est juste pour se faire désirer. Elle ne
tarde pas à ronronner comme une chatte, et je peux m'atteler
sereinement à la manœuvre de départ. Carlos l'argentin et Eduardo
le brésilien sont là pour me décrocher les amarres à l'avant. Une
petite marche arrière et je décroche moi-même celles qui me
retiennent au duc-d’Albe. Voilà, c'est fait.
Je balance une
série de pouet-pouet avec la corne de brume pour dire au revoir à
tout le monde, et nous voilà partis.
Euh... |
08H00 : Comme
si le stress du départ ne suffisait pas, il me faut enquiller avec
une première mondiale : Je dois passer sous les deux ponts qui
relient l'île de Santa Catarina au continent. J'ai beau savoir que
le plus bas des deux fait 17 mètres et que le mât de La Boiteuse
doit culminer à 11,5 mètres, je ne suis pas tranquille.
C'est assez
bizarre comme expérience... Votre cerveau logique vous dit que tout
va bien aller mais vos yeux et le jeu des perspectives vous disent
que vous allez lamentablement percuter le tablier du pont !
Moment d'angoisse, gros nœud à l'estomac.... et ça passe !
Ouf !
Argh !!!!!!! |
T'es sûr qu'il y a cinq mètres entre les deux ? |
08H30 : Je
hisse la GV au cas ou, même si pour l'heure elle ne me sert à rien.
Je sens qu'on est parti pour huit ou neuf heures de moteur... Car en
effet cette nave sera courte. Le but du jeu est de me rendre dans la
baie de Porto Belo, au lieu-dit Caixa d'Aço, et d'y mouiller pour
quelques jours, le temps de laisser passer le coup de vent qui
s'annonce pour la fin de semaine. Et puis, mardi ou mercredi, je
devrais pouvoir reprendre ma route vers le Nord.
Ouf ! |
09H00 : Le
stress du départ retombe. Je suis rincé ! Un petit maté ne
pourra que me faire du bien... Allez hop ! Je mets la bouilloire
au feu.
Je serais resté
21 jours à Florianopolis... C'est trop, c'est beaucoup trop. Mon
capital visa est maintenant sérieusement entamé, et c'est pour ça
que je me suis décidé à partir. Sinon, je me connais, j'aurais pu
glander dans cette marina pendant encore pas mal de temps. Surtout
que dès la deuxième semaine je me suis vu appliquer les tarifs
d'hiver (50 $R/jour), alors que la saison basse ne commençait qu'en
Mai (Obrigado Felipe!). Ajouter à cela un wifi du feu de dieu et il
ne m'en faut pas plus pour me retenir !
Bref, cette petite
nave, outre de me faire avancer de 40 milles, a également pour but
de me mettre dans des conditions moins « confortables »...
Plus propices à avancer dirons-nous.
Putain, il faut
que je fasse gaffe. C'est plein de barcasses de pêche, et le terrain
est miné par les filets.
09H15 :
Touline fait la gueule. Normal puisque je l'ai arraché à ses
chasses et à ses explorations. Mais bon, je vais me rattraper car
figurez-vous que je me suis offert pour mon anniversaire un épervier.
Ces derniers jours je me suis entraîné, et même si le geste reste
encore à améliorer, les résultats ont commencés à arriver.
Poisson frais à tous les repas pour la Toul' !
(Euh... J'ai
besoin de préciser que je ne parle pas de l'oiseau ?)
Rabattage du poisson |
09H50 : Je
regarde les barques de pêche, posées sur l'eau calme dans la
lumière. A leur bord, les travailleurs de la mer remontent leurs
filets sous l’œil vigilent des Frégates qui tournoient au dessus
d'eux. Un geste de la main, un sourire, alors que j'évite
soigneusement leurs bouées. Ils savent très bien que ce n'est pas
tant par respect leur travail que je fais des tours et des détours,
que par peur de me retrouver empêtré dans leurs filets. Le geste,
le sourire, ne sont en fait que l'expression hypocrite d'un
statu-quo... En vrai, on se considère mutuellement comme des
emmerdeurs finis. Oui mais voilà, nous partageons le même terrain
de jeu et il faut bien cohabiter avec ses voisins. Et si un jour
notre Maîtresse commune décide de se mettre en colère nous serons
bien contents de nous entraider.
Ouais c'est ça, bonjour à toi aussi. |
10H05 :
Merde ! J'ai faim ! Et comme un con j'ai complètement
oublié de m'acheter de quoi grignoter pendant cette nave. J'ai
également « oublié » de signaler mon départ à la
Marinha do Brasil... J'essaye pourtant de respecter les règles, je
vous jure que j'essaye... Mais parfois quand elles sont trop débiles
j'ai vraiment du mal !
10H15 : On
s'emmerde un peu là... J'ai fouillé les fonds et je suis tombé sur
un paquet de Sablés Bretons pur beurre ! Malheureusement, ils
sont périmés depuis novembre 2011... Autant vous dire qu'ils sont
allé nourrir les poissons et pas le Capitaine. Ils ont de la chance
les poissons.
11H05 : Ça y
est, nous quittons l'abri de l’île de Santa Catarina et nous
attaquons la pleine mer. Plus qu'une petite vingtaine de milles à
faire.
On passe entre les deux ou bien ? |
12H20 : J'ai
déjeuné d'une boite de sardines à l'huile avec quelques tranches
de pain de mie beurrées. Puis j'ai somnolé... Pas longtemps parce
qu'en ce moment dès que je fermes les yeux j'ai l'image de Zoë qui
s'imprime dans ma tête. Il faut vraiment que je rencontre quelqu'un
d'autre, parce que là ça commence à devenir lourd.
13H15 : J'ai
regardé mon livre de bord, pas celui-là mais celui où je note ma
route et ma position, et j'ai constaté qu'il ne comportait qu'une
ligne. - « 07H30 : Allumage moteur ».
C'est pas bien
Monsieur le Capitaine !
13H35 : Plus
que 6,5 milles... On devrait arriver sur le coup de 15H00. C'est
parfait ! J'aurais même le temps d'aller faire un petit tour à
terre avant que la nuit ne tombe.
Sympa le pied-à-terre ! |
14H40 : Je
double la Punta de Porto Belo, on est presque arrivé
maintenant. L'ancre est à poste et la GV abattue. Tout est prêt.
J'aperçois des
baraques de malades nichées dans les arbres... Il y en a des
vraiment magnifiques.
15H00 pile :
Je rentre dans la petite baie de Caixa d'Aço. Maintenant il n'y a
plus qu'à trouver un petit coin sympa. Le petit village de pêcheur
est bien là sur tribord, et j'aperçois quelques barques de pêche
accrochées à leur bouées, comme sur la photo satellite. Tout au
fond, trois voiliers sont au mouillage. C'est un peu encombré, mais
je devrais pouvoir planter ma pioche sans trop de risques.
Après un coup
d'essai qui me verra flirter d'un peu trop près avec un voilier
argentin, j'arrive enfin à trouver ma place.
Tranquille... |
15H30 : Arrêt
du moteur, on est arrivé ! La Boiteuse vient de planter sa
pioche pour la dixième fois de sa carrière ! Et oui, j'ai tout
compté sur mes doigts, ce n'est que le dixième mouillage en trois
ans ! Mais vous savez combien j'adooooooore ça...
Le coin semble
assez bien protégé comme le laissait supposer la carte. Touline
comprend qu'on est arrêté et elle fait le tour du bateau en
miaulant : « Miaou ? Comment qu'on fait pour
descendre ? ». Dépitée, elle va se percher à la proue
et regarde la forêt avec envie.
Le pire, ça a été
quand j'ai mis, comble de l'injustice, Miss B à l'eau et que je suis
parti... J'ai eu l'impression qu'elle allait me le faire payer cher !
Mais euh... ??? |
Un petit crochet
pour saluer mes nouveaux voisins argentins et glaner quelques infos
utiles, et zou je m'en vais explorer le village ! Deux petites
superettes, quelques boutiques vendant du poisson frais... et rien
d'autre. Le pied pour qui veut s'isoler du monde.
Sauf que j'aurais
aimé trouver ne serait-ce qu'un café où pouvoir brancher mon
ordinateur et me connecter à internet.... Mais non, il n'y a rien.
Le seul « bar » du coin est le bar flottant qui n'ouvre
que pendant les week-ends. Bon, il y a déjà un signal wifi qui
émane de lui... je me dis que c'est déjà ça.
Caixa d'Aço |
Alors que je
reviens vers La Boiteuse après avoir acheté quelques nourritures
pour le repas du soir, un poisson sabre d'une trentaine de
centimètres saute carrément dans l'annexe sous les yeux éberlués
de Touline qui n'en revenait pas d'une telle aubaine. Tien ma fille,
tu vois que c'est pas si mal finalement le mouillage !
N'empêche, ce
matin j'ai dû faire tourner le moteur pendant une heure rien que
pour pouvoir écrire ce texte... et ça, ça me fait chier !
La Boiteuse au mouillage de Caixa d'Aço |
Je sais ma Touline, moi aussi ça ne me plait qu'à moitié. |
13 commentaires:
Touline, quand vous pensez à laisser le bateau me le faire savoir.
On pourrait faire un double
Gata Sueto
www.gatasueto.com
Ok, maintenant je te comprends pour les mouillages, c'est relou parfois (souvent) quand on connaît le confort du dock ;)
Merci d'avoir précisé pour l'épervier ! ><
Mais c'est très meugnon cette petite île et je trouve que la Boiteuse est tout à fait raccord avec le paysage!
Bon je sens aussi que tu ne vas pas traîner !!!!
As tu baissé la tête en passant sous le pont?
Bonne escale, le cadre est beau.
Le mousse d 'exocet
@Gata Sueto : C'est sûr qu'à deux on s'ennuie moins !
@Astrid : Ah ! Enfin quelqu'un qui me comprend !
@Monique : Non en effet. Mais c'était un peu le but...
@La Mousse : J'ai rentré la tête dans les épaules, c'est vrai !
Le mouillage c'est sûr, c'est autre chose, encore que t'as du bol d'avoir le wifi sur l'eau. Et tes batteries avec la nav au moteur elles n'était pas chargées pleine balle? j'en revient pas sinon que 10 fois on t'as balancé ta pioche en 3 ans, t'es allergique toi ;)
Besitos
Nat
super coin pour un mouillage!
sinon, j'me disais qu'si tu voulais voir le pacifique avant ta r'traite,
faudrait voir à turbiner un peu plus niveau foc parcequ'à cette vitesse là t'es pas prêt d'les passer les écluses du canal (de panama)
@Aglaé : Bien sûr elles étaient chargées, mais je les aurais vidées en un rien de temps si j'avais branché l'ordinateur directement sur le circuit 12 V.
Allergique, oui je crois que c'est le mot !
@Ad Dresseur : J'ai dit que j'y serais pour les fêtes de fin d'années, et pour l'instant je suis dans les temps. :)
Beaucoup de suspens...Reste à decouvrir les environs....
@... : J"ai connu pire en matière de suspens :)
Alors le bar...? c'est un beau bar..? (j'ai pas pu m'en empêcher...)
Bonsoir Gwendal,
Avec un peu de retard, je te souhaite un joyeux anniversaire iodé. P....., 3 ans ! Que de milles parcourus et de rencontres vécues. Grand merci de nous en faire profiter !
Mieux vaut une Boiteuse-bien calée sur sa gîte-qui navigue qu'un reste à quai. Je constate qu'en 3 ans, elle a mûrie ; passant du vert teuton au "rouge Gwendal". Si j'en juge les photos, le capitaine a bonne mine lui aussi.
Je constate que tu as mis du nord dans ton cap et ta pioche à l'eau!
Ceci dit l'endroit à l'air d'être plutôt reposant. As-tu rencontré des autochtones ou des "tourdumondites" ?
Quelle est la prochaine étape ?
A plaisir de te lire.
David de Nantes
Bonjour Gwendal. Je viens de verifier si t'avais été a Florianopolis. Et oui.
je viens de passer sous les ponts mais dans l'autre sens. celui en Acier a 4 grues a tour pour restauration maintenant. Et merci grace a toi je connais le prix (50 reais) ...en Aout c'est l'hiver. En arrivant ce samedi on n'a pu me dire le prix a part qu'il y a 2 jours de courtoisie.
Et c'est rigolo, a porto Bello j'ai mouillé exactement au meme endroit que toi.
Un endroit ou t'as pas été, c'est sur le fleuve itajai. on s'est incrusté a 2 chantiers pendant 8 jours et au final,c'était top. je me suis fais des copains et acheté 220m de bout de 12mm pour la pathagonie defiant toute concurence, fais tourner une bague de safran a 5 euro.
Bref. voila le Bresil arrive a la fin puisque mon visa se termine le 1er septembre.
Et merci, car c'est en cherchant des navigateurs ayant été au Brésil que j'ai connu ton blog.
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