22°45.745S
43°06.203W
Ilha
de Paquetá
Le
mardi 27 Mai 2014
Non, non et non, je ne bougerais pas ! |
07H20 :
La Boiteuse est presque prête à partir et je m'accorde une courte
pause le temps de jeter quelques mots sur le papier. En fait, le
départ s'est décidé assez vite... Au début, je comptais partir
aujourd'hui dans la soirée pour rallier Buzios en moins de
vingt-quatre heures, mais au dernier moment la fenêtre que je
voulais emprunter s'est avérée trop courte. Bon, cela ne faisait
que la deuxième fois que la météo me faisait faux bond depuis mon
arrivée à Rio... Pas de quoi péter une durit me direz-vous. Et
puis la troisième tentative est souvent la bonne pourriez-vous
rajouter.
Sauf
que nous en étions à discuter de tout cela avec Christophe lorsque
l'idée nous est venue d'envisager de déménager nos pénates en un
lieu a priori plus agréable, l’île de Paquetá.
Paquetá est une île
d'environ 2,5 Km de long située presque tout au fond de la baie de
Guanabara. Et d'après Suzy, une dynamique brésilienne super
serviable et parlant un français impeccable, le lieu serait idéal
pour mouiller loin de la ville tout en en restant assez proche au cas
où. Il y aurait même la possibilité de se mettre à quai et d'avoir
de l'électricité et internet... Gratuitement !
Bon,
personnellement je n'y crois pas trop, mais je me dis que quitte à
poireauter dans le coin, autant le faire dans un endroit plus
agréable et moins déprimant que ce foutu Clube Naval Charitas
à la con. Et tant pis si c'est au mouillage !
Nous
avons donc décidé de nous y rendre Christophe et moi, et pas plus
tard qu'aujourd'hui.
L'Envol |
09H10 :
Ça y est, j'ai payé la marina. Putain, presque 500 Euros pour
dix-sept jours, ça fait mal au cul ! En plus, au dernier moment
ils n'ont pas voulu que je règle avec ma carte bancaire à cause de
leur histoire de debito/credito (*) à la con !
J'ai
dû hausser un peu le ton et me montrer ferme pour me faire entendre,
et ils ont finalement accepté ma carte à « titre
exceptionnel ». N'empêche que je ne me suis pas privé de leur
dire que mon cas n'était pas exceptionnel puisque cela concernait
tous les étrangers, et qu'avec des pratiques comme celle-là ils
risquaient d'en voir de moins en moins... Bref, jusqu'au bout ils
m'auront fait chier !
J'attends
que Christophe termine de préparer l'Envol, et on y va... Il faut
que je récupère la chatte aussi.
09H25 :
Ouf ! J'ai réussi à chopper Touline ! Et ça n'a pas été
facile. J'ai dû ressortir l'épervier et attraper une petite ablette
pour réussir à l'attirer sur le bateau, pour enfin la kidnapper de
la plus vile manière ! C'est que depuis ce matin elle a bien vu
que je préparais La Boiteuse pour la nave, et elle se tenait à
distance la bougresse. Pas folle ma bestiole.
10H10 :
Alors que Christophe remonte son ancre, je décroche mes amarres et
nous voilà parti ! J'arrête le moteur presque aussitôt, et
nous commençons à tirer des bords de près pour nous extraire de la
baie de Saõ Francisco. Le
vent est capricieux, jouant avec les montagnes environnantes, et
sautant allègrement entre la pétole absolue et la rafale à 15
nœuds. C'est très technique et assez amusant en fait.
Une sirène brésilienne ? |
A
un moment de calme plat, je me fais même rattraper par une nana sur
un paddle-board ! On a échangé quelques mots, et j'ai même
osé lui faire un peu de boniment. L'idée m'a effleuré pendant une
seconde de pousser plus loin mon avantage et de la suivre mais bon...
Quand on est parti, on est parti, hein ?
11H00 :
Après un ultime bord de près serré juste devant le musée d'art
moderne (celui qui ressemble à une soucoupe volante), nous voilà
enfin dans le chenal principal. Maintenant c'est tout droit par vent
de travers. La Boiteuse se fait honteusement distancer par le petit
Django de Christophe. On file à 5,5 nœuds.
11H30 :
C'est la pétole maintenant, et mon grand génois peine à récolter
le moindre souffle d'air. Cela dit, je suis en train de rattraper
l'Envol et ça me fait bien plaisir !
11H45 :
C'est officiel, La Boiteuse vient de passer en tête ! Prévenez
le commissaire de course, je me charge des journalistes !
Yes ! La Boiteuse passe le pont en premier ! |
12H05 :
Et c'est bibi qui passe le premier sous le pont Presidente Costa e
Silva ! Yes !
Bon,
on avance à deux nœuds et des poussières, mais c'est tout à fait
agréable de naviguer bord à bord avec un copain seulement poussé
par le courant de la marée. On peu discuter, se conseiller... Bref,
j'apprécie.
13H40 :
Nous sommes vent arrière maintenant. Voile d'avant tangonnée et en
ciseau s'il vous plaît ! Ça a de la gueule bordel !
14H10 :
Nous passons la pointe sud de l'île. La punta de Ribeira.
14H50 :
Plouf fait la pioche en tombant dans l'eau ! La Boiteuse vient
de mouiller dans six mètres d'une eau couleur de café noir. Nous
sommes arrivés !
Vous
voulez que je vous dise ? En général je ne me fais pas assez
confiance pour croire en mes intuitions, mais le fait est que je sens
de bons trucs qui me viennent de cette île... Je ne sais pas
pourquoi, mais je sens que je vais me plaire ici.
Une
heure et demi plus tard je passais prendre Christophe avec Miss B, et
nous descendions à terre pour explorer notre nouvel environnement.
Effectivement, il semble y avoir tout ce dont un honnête marin en
escale puisse désirer : Un supermarché, un Lan-house (un
cybercafé sans le café si vous préférez), des lanchonettes en
veux-tu en voilà, un terminal de ferry pour se rendre à Rio...
Bref, c'est tout bien comme il faut. Le seul souci est que l'île est
actuellement coupée du monde en ce qui concerne le net... J'espère
que ça va se réparer assez rapidement parce que sinon je sens que
y'en a qui vont s'inquiéter.
L'île
est fermée au voiture, et les rues en terre battue sont sillonnées
par toute une flopée de vélos (la plupart électriques, triporteurs
et autres rikshaws. Partout des petites maisons de vacance coquettes
en diable, sans ostentation ni tape à l’œil, et pour une fois
sans barbelés sur les murets. Bref, c'est mignon tout plein !
Promis,
dès que j'ai rechargé la batterie de mon appareil photo je vous
montre ça plus en détail ! A chao !
(*) :
Au Brésil, pour tout paiement par CB les brésiliens ont le choix
entre un débit immédiat ou différé à la fin du mois, debito o
credito. Certaines structures comme la marina de Charitas exigent
d'être payer en débit immédiat. Sauf que toutes les cartes Visa et
Mastercard étrangères ne font pas cette distinction et sont
automatiquement classées comme des creditos.
D'où
un certain souci lorsqu'il s'agit d'effectuer un paiement parfois
important. Il faut alors aller au distributeur et retirer du liquide
avec les frais que cela occasionne.
PS :
Désolé d'avoir tant tardé, pour donner des nouvelles (surtout
après une nave si petite soit-elle), mais la liaison avec le
continent vient seulement d'être remise après quatre jours de coupure.
Ça pétole, alors on papote ! |
La Boiteuse |
Euh.... |
L'île de Paqueta est en vue |
Reflets du soleil couchant sur ma maison |
7 commentaires:
Bonjour Gwendal,
Très sympa la p'te nav' et merci pour la vidéo.
Profite de ton escale avec ton voisin de bateau et fais nous profiter de ton petit coin de paradis.
Bardiaux a-t-il raison (commentaire précédent) ?
A+
David de Nantes
bah vi moi je m'inquiétais un peu, j'allais t'envoyer un mail pour savoir où que t'étais, me voilà rassurée. Dis moi le ciel est bien sombre au fond de la baie, c'est orageux ou la pollution ?
Comme je disais il y a quelques temps, avoir un bateau c'est avoir un trou dans l'eau dans lequel on jette des sous... 500€ les 15 jours ? ça fait cher du loyer nom de dieu !
Bonne continuation
amitiés
@David :Pour avoir fait le Brésil du Nord au Sud, je suis d'accord avec Bardiaux !
@Aglaé : Ah ! Enfin une qui s'inquiétait ! Merci ! Parce que sinon je me suis rendu compte que tout le monde s'en foutait que je disparaisse pendant quatre jour ! Une belle leçon d'humilité cela étant...
@La Lésion : On jette pas vraiment des sous... Puisque en échange on a le mode de vie qu'on s'est choisi, non ?
Yes enfin te revoilà dans une phase positive. Un pote de route des bonnes infos pour les mouillages.
Çà fait plaisir à lire je commençais à me dire que le Brésil ne te laisserai pas de bons souvenirs cette année.
Quelle est classe la boiteuse dans ses lignes.
Allez bon vent à vous et une pensée pour Touline qui va refaire du mouillage snif.
En même temps vous êtes d'accord sur ce point.
Olivier
@Olivier : Je fais tout pour ne pas partir du Brésil en étant fâché contre lui comme ça l'a été pour le Maroc. Mais bon, c'est qu'il ne me facilite pas la tache le bougre !
C'est vrai qu'elle est belle ma Boiteuse, j'arrête pas de le lui dire !
content de voir au bresil et bravo pour les tres belles photos ... je revois avec grand plaisir tout ces lieux !
jacques enjoy
Enregistrer un commentaire