lundi 15 septembre 2014

Tourteau et réflexions

20°18.042S 40°17.316W
Vitória

J'aime bien les dimanches. C'est plus calme, plus tranquille, que les autres jours de la semaine... Enfin, dans mon cas cela ne veut pas dire grand-chose puisque mes journées sont à peine plus remplies en semaine. Non, le dimanche c'est un jour où on peut remettre au lendemain tous ses soucis et toutes ses réflexions. Quoiqu'il arrive, on peut se dire : « On verra demain ! » et n'en ressentir aucune culpabilité... C'est en ça que les dimanches sont géniaux.
M'enfin, je suppose que vous, mes lecteurs, n'êtes pas là pour écouter les jérémiades d'un presque quinqua en recherche de reconnaissance, ni supporter la philosophie à deux balles d'un écrivaillon raté. Ce que vous voulez, ce sont des couleurs flamboyantes, du dépaysement, de l'aventure !
Et ben je suis désolé pour vous, mais je n'ai pas ça dans ma musette en ce moment. C'est même plutôt le contraire.

Le nouveau tourteau
Comme prévu, le tourteau nouveau est arrivé mardi dernier sous la forme d'une pièce monobloc en acier inoxydable de bon aloi. Un truc moins sophistiqué que le précédent puisque qu'il ne dispose pas des caoutchoucs sensés atténuer les vibrations, mais qui a le mérite, contrairement à l'autre, d'être plus facile à démonter. La preuve, même moi je serais capable de le faire si l'occasion s'en présentait. Ce que je ne souhaite pas, vous vous doutez bien.
Qui dit pièce faite sur mesure pour cette pauvre Mercedes, plus le traditionnel foutage de gueule dû au gringo de passage, dit forcément prix prohibitif. J'ai un trou dans mon budget de 1690 $R (557 Euros) soit probablement le triple du prix normal... Mais comme je ne sais pas ce qu'est à proprement parler un budget, j'imagine que ce n'est pas si grave.

Notez le sourire du mécano...
Par contre ce qui l'est un peu plus c'est que nous sommes maintenant en septembre, que c'est la fin de « l'hiver » et que l'anticyclone de Sainte-Hélène est en train de s'installer. Cela veut dire que les dépressions susceptibles de me faire remonter vers le nord vont se faire plus rares qu'elles ne l'étaient. Bref, ça va être encore plus compliqué de décarrer d'ici...
Face à ce mur de vent, j'ai même imaginé un moment redescendre en Uruguay et faire le tour par en bas... Mais non. Pour se faire il faudrait que je change de bateau, que je trouve une femme pour m'accompagner et que je me mette à aimer le froid. Autant de conditions qui pour l'instant sont loin d'être rassemblées.

Pour être franc j'ai l'impression pour la première fois depuis mon départ, que ce voyage m'échappe... Les plans que j'avais tirés en début d'année sont en train de partir en couille. Je prends du retard, et je dois bien me rendre à l'évidence que je ne serais probablement pas à Panama pour Noël. Notez l'emploi de l'adverbe probablement : Ça veut dire que les choses peuvent se passer autrement mais qu'elles n'en prennent apparemment pas le chemin.

Meu amigo Roberto !
A cela s'ajoute le fait que mon compte en banque maigri à vue d’œil et qu'il serait peut-être temps qu'à moyen terme je songe à m'installer quelque part pour gagner quelques sous. Et là, lorsque je me mets à penser à ce genre de chose, j'ai l'impression de me trouver au bord d'un gouffre immense... Quoi faire ? Où le faire ? Ce sont autant de questions qui me terrifient. Et quand je dis que cela me terrifie, c'est au-delà des mots. J'angoisse rien que d'y penser. Aussi, j'essaye d'y penser le moins possible... Mais c'est peine perdue car mine de rien, j'ai encore au fond de moi un petit être raisonnable qui me murmure : Pense au futur !
Ah lala... Si seulement j'avais fait le bon choix il y a deux ans ! Car pour moi il est clair maintenant que lorsque j'ai pris la décision d'aller vers le sud après avoir traversé l'Atlantique, c'était une erreur. Je me suis bien planté sur ce coup là... Et j'en paye le prix aujourd'hui. Je n'ai pas pour habitude d'avoir des regrets (du moins j'essaye), mais je vous avoue que si c'était à refaire...

Bon allez ! Les dernières données météo indiquent qu'il y aura probablement un truc le weekend prochain. Genre tempête venue de l’Antarctique. Pile-poil ce qu'il me faut pour changer d'air et d'humeur. Je vous tiens au courant bien évidement, et si en attendant vous entendez parler d'un poste de manager dans une marina, plutôt dans les Caraïbes, je suis preneur !

 
Presque quatre mois sans mettre une patte à terre... Je te hais !

19 commentaires:

aglae75 a dit…

Meuh non on ne veux pas de "couleurs flamboyantes, du dépaysement, de l'aventure..." On veux juste lire tes états d'âme, tes réflexions philosophiques à deux balles (on ne fait pas mieux), on est juste ravi de pouvoir avoir ton témoignage, que tu te donnes la peine de nous donner. Continu comme ça, et ne te prends pas la tête autant mais agit, crois moi c'est plus constructif. Chope la donc cette dépression, donne toi une petite chance d'être à Noël où tu voulais. Besitos amigo mio.

Anonyme a dit…

" pour moi il est clair maintenant que lorsque j'ai pris la décision d'aller vers le sud après avoir traversé l'Atlantique, c'était une erreur. Je me suis bien planté sur ce coup-la.." Tu ne t'es pas planté, Gwendal, car ceux qui voyagent sans délai, ceux dont le but est de vérifier si la terre est bien ronde, de regarder de près par là-bas si ils y sont, n'ont pas le loisir de se planter. T'as passé un peu plus de temps dans des contrées (je pense à l'Uruguay) que t'as aimé, t'as trainé ta quille dans des lieux superbes et d'autres bien vilains ou ça puait la vase et le gas-oil... t'as voyagé quoi. Et tu continues, à ton train de sénateur (ah, zut, la référence politique à la con... je m'en excuse). Tu arriveras aux Caraïbes quand tu y seras, conformément au bon vieux dicton anglais qui dit "we'll cross the bridge when we come to it"... et que les vents soient gentils et qu'ils poussent dans le bon sens, c'est tout ce que je te souhaite. Ben dis-donc, c'est pas encore, notre anniversaire :P

Unknown a dit…

Dans notre club à Ushuaïa, ils viennent de renvoyer le marinero qui s'occupait du club. Un ponton, une petite baraque au bout avec internet, trois bateaux. Je me serais bien vu faire de l'interim sauf que le marinero était mon pote. Bon la paie c'est pas terrible, 800 dollars pour 45 heures. Je plaisante..., pour l'instant... Nous aussi on se demande comment reremplir la caisse de bord. On comprend bien ton souci.
Si on prend les choses à l'envers on peut dire que les inquiétudes ont ça de bon qu'elles nous sortent de nos habitudes et nous poussent à l'imagination. En clair, le vrai souci qui se profile c'est l'argent non ? Les choix de destination sont secondaires, de toute façon, je suis d'accord avec Gubragh, c'est du voyage quoi qu'il en soit. Imaginons que tu ne puisses pas faire l'apnée d'oseille jusqu'a Taïti, le premier endroit oú l'on peu faire des sous dans le Pacifique (prévoir le prix de Panama). Donc où aimerais-tu travailler ? en mers des Caraïbes ? cap au Nord. En Uruguay ? cap au sud. Au Brésil ? T'es sur place. simple non ? Dans les deux derniers cas tu as un job qui te plait possible, enseigner le français dans le cas des Caraïbes ton autre projet de prof. A mon sens, le boulot de gérant de Marina c'est la chance qui te l'apportera ou pas. A propos, Tu te souviens que le gars de Joao cherchait un socio ?

Sophie L a dit…

Moi aussi je m'en fous des couleurs chatoyantes et de l'exotisme (enfin, des fois ça fait plaisir les jolies photos quand même), ce qui m'intéresse c'est toi, ton chemin dans ta tête et avec ta Boiteuse, et je trouve qu'on a de la chance que tu nous fasses partager aussi ces moments-là, moins glamours, si réels.
Et non tu ne t'es pas planté, tu as fait un choix, peut-être qu'aujourd'hui en sachant ce que tu sais tu n'aurais pas fait le même choix, mais si tu n'avais pas fait ce choix tu n'aurais pas fait le chemin grâce auquel tu te demandes si tu n'aurais pas dû choisir autre chose...

Gwendal Denis a dit…

@Aglaé : La dep est déjà en train de se barrer ! Bon, en même temps les prévisions à huit jours sont loin d'être fiables par ici

@Gubragh : Je ne regrette pas vraiment, je dis juste que c'était une erreur. Je serais peut-être déjà en Asie si j'avais tourné à droite plutôt qu'à gauche...

@Voilier Loïck : Le Brésil commence à me sortir par les yeux... Non, je vais remonter et faire fortune en Colombie, voilà ! Y'a pas de raison :)

@Sophie : J'ai mal à la tête rien qu'en te lisant... :)

@Christophe : Ah ben ça, c'est pas de la croisière à la pépère que tu t’apprête à faire. Mais je ne doute pas de toi !

Monique a dit…

A mon avis, c'est la sédentarité prolongée qui ne te convient pas !

Chope le premier vent qui s'annonce ou vas-y au moteur, mais prends le large !!!!

Astrd a dit…

Gwen !! Ca va ou quoi ? T'as cru que c'était pour des histoires héroïques d'aventures sur des mers déchaînées et des plages avec des bimbos brésiliennes que l'on te lisait ? Si c'était pour ça, ça ferait bien longtemps que nous ne serions plus là à venir visiter cette page que nous lisons avec plaisir (car non tu n'es pas non plus un écrivain raté, libre à toi de l'écrire ce livre ! ;).

« On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël mais pour que la route vous plume vous rince vous essore vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. » dirait N. Bouvier, prends-en bonne note ! Il n'y a pas de voyage qui t'échappe ou de plans qui partent en couille, il y a juste un voyage qui se déroule avec ses hauts et ses bas, comme dans tout.

Pas de problème que des solutions, et quand on y croit on a déjà fait 50% du chemin, alors si je pouvais je te foutrais un bon coup de pied au derrière pour que tu prennes le prochain vent et que tu nous tires un trait sur cette Amérique du sud pour aller au devant de nouveaux horizons qui t'apporteront sûrement de nouvelles perspectives et te changeront les idées. Tu le sais aussi en tant que voyageur solitaire, il n'y a que toi qui peut te sortir de cette phase, alors fait le pour nous (pour moi) stp. Tu as déjà traversé un océan, tu peux bien te lancer encore dans une grande nav' pour aller plus vite vers ton objectif.

On reprends les rennes Gwendalito !

SERGE a dit…

salut
le prix du dépannage est correct ,c'est du sur mesure en inox .il s'occupe bien de toi .bon courage et bon vent

Pierre Truchi a dit…

Non Gwen, tu n'es pas un "philosophe à deux balles, ni un écrivaillon raté" ! Tu es un grand, un très grand :
- penseur
- navigateur
- explorateur
- photographe
Tu nous fais partager avec humour et délicatesse tes "errances sentimentales" si belles dans ce monde parfois si cruel. Et les aventures de Touline valent leur pesant de poisson-chat !-)
Tes doutes sont ta force. Poursuis ta route vers les Caraïbes, tu pourrais y faire du charter pour les riches touristes américains en quête d'authentique...
(En remontant l'Amazone, tu pourrais au passage donner quelques conseils aux forestiers pour réensemencer la forêt primaire que les orpailleurs ont déboisée).

Sophie L a dit…

Je me doutais bien que c'était un peu circulaire mon raisonnement! ;)
Tu fais un choix, s'en suit de l'expérience et tu apprends des choses. Grâce à cette expérience tu te dis "si j'avais su, j'aurais choisi autrement". Ben oui, mais tu ne savais pas! Et cette expérience, c'est le chemin que tu as choisi qui te l'a apportée...
Et si et si et si... De toute façon, c'est fait, c'est passé. Regarde devant maintenant!

Gwendal Denis a dit…

@Monique : C'est certain que ça n'aide pas.

@Astrid : Oui M'Dame ! Bien M'Dame ! A vos ordres M'Dame !

@Serge : Correcte sans doute pour l'Europe. Au Brésil ça aurait dû couter mins cher...

@Pierre : Promener des amerlocks dans les Caraïbes ! J'espère ne pas descendre aussi bas ! (No offense Zoë)Mais la Boiteuse n'est pas vraiment un bateau fait pour ça. A moins qu'ils recherchent le root !

@Sophie : Je le connais bien ce raisonnement circulaire, crois-moi. Mais c'est pas facile tous les jours d'avoir la positive attitude !

Unknown a dit…

Oh la la comme je te rejoins, si tu veux un prix raz des paquerettes ben faut revenir en france on commence à brader tout et n'importe quoi je pense qu'avant decembre on va rigoler...
ça sent le coup de blues par chez toi, serais tu le cul entre deux chaises ?
Du point de vue d'un rester sur place...
je pense que tu es sur le bon chemin, en clair tu vas où le vent te mène et tu explores les éventuelles possibilités.
Quoi de mieux aujourd'hui et c'est une richesse inestimable.
Je vais même jusqu’à penser que c'est ta personnalité et c'est cela que l'on vient lire: Ta personnalité. etdu coup cela devient notre richesse.
Alors je te dis merci, un grand merci pour le tout et le rien, le bon et le moins bon.
P.S. fais un p'tit crochet par la terre pour Touline qui n'a pas mit patte à terre depuis quatre mois et qui ne dit pas un mot.
Allez que le bon vent te porte.

Eric D. a dit…

Salut Gwendal,
mon premier commentaire sur ton blog que j'ai découvert il y a un mois et que j'ai dévoré comme un mort de faim ...
j'étais en train de t'écrire toute une tartine pour qu'on fasse un peu connaissance mais je viens d'effacer, je m'y remettrai plus tard, et en privé si j'en ai le courage.
toujours est-il que parlant de courage, j'aimerais t'envoyer des ondes positives pour t'aider à continuer ta remontée.
ça fait quelques jours que je télécharge les gribs brésil pour une semaine (sur mon pc à 30 bornes de lyon ah ah) et, si imparfaits soient-ils compte tenu des conditions locales, il me semble que tu pourrais avoir une fenêtre de quelques jours au moins à partir de dimanche soir, avec un flux de sud de 15 à 20 noeuds.
ça te permettrait de bouger de où tu es et d'entrer peut-être dans une autre dynamique personnelle.
voilà, c'est tout, ça fait un moment que j'avais envie de t'écrire, pour simplement te dire que t'es pas tout seul (... jeff ^^), après, ben t'en fais ce que t'en veux.
Eric.

hedilya a dit…

Oh, une p'tite crise de la thuitaine !? (Je m'étonne que tu n'es pas imaginé aussi retraverser direction Le Cap tant qu'à penser :-) )
Et merde pour Panama !

Pierre Vigna a dit…

Juste un petit mot d'encouragement. Il nous est facile, le cul dans nos canapés, d'aprécier vos faits d'armes ou leur absence. Prends ton temps l'ami et régale nous de tes photos z'et observations. D'un sens ou de l'autre tu en feras le tour de cette boule de terre, d'air et d'eau. Bien des choses à Touline, la philosophe, qui sait bien que patience et longueur de temps font plus que force ni que rage... Elle l'a appris d'une souris croisée sur un ponton.

Sonia a dit…

Pfffff j'avais écrit un truc et zou... Envolé !
Astrid, Hugues, Christophe, Hedilya. J'ai aimé lire ce quils te disent.

Gwendal Denis a dit…

@Olivier : J'ai espoir de pouvoir amarrer la Boiteuse vers Salvador, et là Touline pourra descendre à terre. Mais c'est pas garanti. Merci pour les encouragements.

@Eric : Bienvenu à bord Eric et merci pour les ondes positives. En effet, je compte prendre en marche cette perturbation qui arrive. Mais à trois jours du départ, elle peut encore évoluer...

@hedilya : Et bien non, je n'y ai pensé ! Direction le soleil de l’Amérique centrale, c'est mieux.

@Pierre : Franchement, je ne sais pas si je ferais la boucle un jour... J'espère bien pouvoir m'arrêter avant.

@Sonia : Moi aussi j'ai aimé. C'est quand même chouette d'avoir des amis...

la Lésion d'Honneur a dit…

En dehors d'un poste de président de l'UMP, ou même de la république... y'a rien de sérieux ici... et pourquoi un poste de prof de français dans une Alliance ou un truc comme ça ? Bon d'accord, ça ne rapporte pas bcp mais moi, je disais ça comme ça !

Gwendal Denis a dit…

@La Lésion : J'y ai pensé... mais de nos jours ce n'est plus aussi facile qu'avant. J'en avais discuté avec le consul de France au Cap Vert. Mais j'essayerais sans doute !