05°42.135N 55°04.815W
Domburg, Suriname
Domburg, Suriname
Le Samedi 22 août 2015 – Une
splendide journée
Le mouillage de Kourou |
07H15 : Et bien voilà. La
Boiteuse est presque en ordre de marche pour cette « petite »
nave qui nous verra quitter la Guyane Française pour le Suriname.
Bon d'accord... J'avais dit que je partirais la semaine dernière, je
sais. Mais il va falloir vous mettre dans le crâne que La Boiteuse
est un voilier, et qu'il est soumis à des forces bien supérieures à
ma simple volonté. L'absence de vent en est une par exemple.
Mais bon, cette fois-ci c'est la bonne.
On devrait bénéficier un vent arrière entre 10 et 15 nœuds, ce qui devrait nous emmener jusqu'à
Paramaribo (Parbo pour les intimes) lundi matin... Soit 220 milles
environ.
Le challenge, mon challenge, va être
de ne pas me laisser distancer par les copains de La BellaFlora et leur 46 pieds. Ou du moins de ne pas trop les
ralentir... Ce qui ne sera pas une mince affaire car avec l'épaisseur
de bernicle que ma coque se coltine, La Boiteuse va probablement
naviguer comme un fer à repasser. Heureusement, on devrait avoir un
courant favorable oscillant entre un ou deux nœuds.
08H15 : Touline a bien réalisé
que quelque chose se passait et est allée se réfugier dans un des
équipets du cockpit. L’œil plissé et les oreilles basses, elle
me fixe d'un air de dire : « J'ai bien compris se que
tu fais, humain ! J'espère que cette fois tu nous emmènes dans
une vraie marina ! ».
Et bien non ma pauvre chérie... Nous
allons effectivement dans une marina, celle de Domburg, mais nous
seront amarrés sur des corps-morts. Désolé.
Bon sinon à part ça, je suis prêt.
Il n'y a plus qu'à attendre la marée haute pour avoir du courant
favorable.
09H30 :
Normalement, c'est l'heure de la marée haute. Cependant, en fonction
du vent, et s'il a plu à l'intérieur des terres ou pas, le courant
ne s'inverse pas immédiatement. Au pire, ça peut prendre deux
heures, et au mieux... Et bien on verra !
J'ai
un souci avec mon GPS principal. Il indique une série de chiffres
qui n'ont rien à voir avec des coordonnées géodésiques (8970
11851,1 TD WY 91236.9 ???). C'est un message codé ou quoi ?
Bon,
ce n'est pas si grave car grâce à la fameuse redondance qui est mon
leitmotiv sur ce bateau, j'ai d'autres moyens d'avoir ma position :
Ma souri GPS par exemple.
09H40 :
Je trouve que le courant est assez faible... Et si je partais
maintenant ? Allez, j'annonce à La Bella Flora que je lève
l'ancre. Allumage du moteur.
09H50 :
L'ancre décroche de la vase, on est parti !
* On est parti ! |
11H15 :
Allez zou ! La dernière bouée verte du chenal est laissée sur
tribord (on est en Zone A, je vous le rappelle), j'arrête Mercedes
(qui fait toujours un bruit bizarre), et nous voici toutes voiles
dehors à quatre nœuds et des brouettes. Droit sur les Îles du
Salut.
Je
jette un œil en arrière et j'aperçois la voile de La Bella
Flora qui double la pointe des Roches. La mer est très
belle malgré sa couleur laiteuse, et il fait un grand soleil. C'est
une journée idéale pour naviguer.
La Pointe des Roches |
12H00 : Je fais le point. Bon, en
même temps ce n'est pas très compliqué de savoir où je suis
puisque je suis en train de déborder les îles du Salut par l'ouest.
Mon estomac me tiraille : J'ai faim ! Je me réchauffe les
restes de mon repas d'hier : une cuisse de poulet boucané avec
des pâtes. Si cette parenthèse guyanaise ne marquera probablement
pas ma mémoire, le poulet boucané si ! C'est délicieux !
13H15 : C'est la deuxième fois
que cela se produit, et comme la fois précédente je suis
perplexe... D'habitude, lorsque Touline dort sous la capote et
qu'elle veut en descendre, elle prend bien soin de sauter sur le banc
opposé à celui où je suis. Ça fait partie des règles du
vivre-ensemble en navigation : Ne pas emmerder le Capitaine.
J'étais donc en train de somnoler sur
mon banc, quand Touline a soudain sauté à pattes jointes sur ma
poitrine avant d'aller se réfugier à l'intérieur. Je bondis,
relativement énervé par ce manquement flagrant à la règle, et je
commence à gueuler sur la chatte, lorsque je réalise que le bateau
ne va plus vraiment dans la bonne direction... Et pour cause, une des
deux drosses du régulateur a sauté de son taquet coinceur !
Cela fait deux fois que la chatte me
réveille alors que La Boiteuse a changé de cap inopinément...
Comme je vous l'ai dit, je suis perplexe. Mais sur ce coup-là, j'ai
quand même dit merci à ma coéquipière.
* T'es belle tu sais ? |
14H40 : Hop, j’abats de 40°
afin de commencer à longer la côte sur la sonde des 25 mètres.
Grand largue, 5,5 nœuds, c'est nickel ! La Bella
Flora nous a rattrapé maintenant... Pauvre Bernard et
Françoise ! Ils vont devoir sacrément freiner leurs 46 pieds
pour rester à ma hauteur. J'apprécie bien sûr, car l'intention est
adorable. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher d'éprouver un
petit sentiment de culpabilité...
La Bella Flora |
16H00 : Je vois La Bella
Flora tirer des bords de grand largue pour rester à mon
niveau... Piqué au vif, je décide de sortir le grand jeu et de
hisser le spinnaker. A 120° du vent apparent, la Boiteuse bondit et
affiche une vitesse fond de six nœuds et des poussières après la
virgule. Je suis aux anges !
17H00 : Le vent a faibli, mais
grâce au spi La Boiteuse fait encore ses 4,5 nœuds tranquillou. Je
me demande si je vais rester comme ça pour la nuit... C'est contre
toutes les règles de prudence, surtout en solo, de rester ainsi
toilé. Si jamais le vent vient à forcir...
18H00 : Après avoir consulté
Bernard à la radio (c'est lui qui à pris les prévisions météo ce
matin), je décide de garder mon spi. Normalement, le vent devrait
faiblir...
18H40 : J'ai droit à un
magnifique coucher de soleil !
19H30 : A-y-est ! J'ai
mangé ! Et je me propose d'aller faire dodo. La Bella
Flora est à environ un mille sur tribord avant. La mer est
calme et le vent toujours aussi doux. Nous faisons route au 310°.
Franchement, cela faisait longtemps que
je n'avais pas eu une journée de navigation comme celle-ci. Ce fut
un régal ! (Pourvu que ça dure...)
Premier soir |
Le dimanche 23 Août 2015 - Pétole
06H00 : Vous ne pouvez pas
imaginer comment cette nuit a été tranquille... Tran-quille !
Pas de houle, pas de pluie et juste assez de vent pour que La
Boiteuse glisse sous un ciel étoilé comme dans un rêve. Alors bien
sûr, le prix de cette tranquillité c'est que nous n'avons pas trop
avancé. 48,2 milles en 12 heures ; ça fait quatre nœuds de
moyenne. Ce n'est pas si mal tout compte fait, et personnellement je
suis assez content. Mais sur La Bella Flora ils doivent avoir
l'impression d'avoir sorti les rames.
Le bon côté des choses, c'est qu'à
cette allure nous embouquerons le fleuve Suriname de jour. Demain
matin normalement...
Hamac spécial navichatrice |
07H15 : Le vent tourne au
Sud-Sud-Est. Je suis obligé d'abattre de 40° et d'affaler la GV
pour ne pas déventer le spi. Nous voilà plein vent arrière, à
quatre nœuds.
08H00 : Après la rosée du matin,
voici la suée du matin ! Le vent ayant continué à tourner,
j'ai décidé de changer le spi d'amure. Hélas, la chaussette a
refusé de descendre. J'ai donc dû faire ça à l'ancienne, sans
oublier, bien sûr, de faire tremper la voile dans l'océan. Avec
tous les coquillages qui squattent la coque de La Boiteuse, c'est
miracle que le spi soit encore intact ! Mais bon, tout est
rentré dans l'ordre maintenant, et je fais route au 280°.
10H00 : Ça mord ! Alors que
je ramène ma prise, je vois comme une espèce de petit requin (avec
une petite bouche cependant), essayer de me boulotter mon poisson !
Je remonte ce qui ressemble à un thonidé, et alors qu'il se débat
dans son seau je réalise que je n'en n'ai pas réellement besoin.
Ça sert à quoi de pêcher un poisson si c'est pour ne pas le
manger, hein ? Sérieusement ? Donc, j'ai relâché la bête
et n'ai pas remis la ligne à l'eau, au grand désespoir de Touline.
12H00 : La matinée c'est déroulée
sous un ciel grisounet et le vent a baissé petit à petit. Ça
pétolise doucement. A priori, on devrait arriver à Parbo vers 13H00
demain... C'est à dire à la fin de la marée montante. Pas de bol.
Wahou... |
14H05 : Pfff... 2,5 nœuds de
moyenne avec le spinnaker et la Grand-Voile haute à 100° du vent
apparent. Sachant qu'on doit avoir entre 1 et 1,5 nœuds de courant,
autant dire que c'est la misère.
Mine de rien, nous avons quand même
doublé la longitude du fleuve Maroni, ce qui veut dire que nous
sommes maintenant au Suriname ! Le Suriname sera le septième
pays étranger dans lequel je vais séjourner depuis le début de ce
périple. Bon, j'avoue ne pas savoir grand chose sur ce pays, sauf
peut-être que ce n'est pas la Guyane, et ça c'est déjà pas mal. D'ailleurs qui connaît le Suriname,
hein ? A part pour le riz je veux dire. Sérieux, vous saviez où
c'était le Suriname vous ? Moi oui, parce que je suis
hyper-balaise en géographie, mais tout de même admettez que nos
connaissances sur ce pays frisent le néant.
Pfff... 2 nœuds. C'est vraiment
la misère.
15H15 : C'est toujours la pétole.
Il y a deux semaines, Lucien et Mireille ont mis trente heures pour
faire le même trajet. Nous on va en mettre vingt-quatre de plus...
Si ce n'est pas le double.
16H15 : Ah ! Le vent est en
train de revenir on dirait. J'arrive à dépasser les trois nœuds !
À l'horizon, je vois au moins trois chalutiers...
18H25 : La Bella Flora m'appelle à
la VHF juste au moment où je faisais le point et où le vent se mis
à changer brusquement de 50°. Du coup, je me suis un peu emmêlé
les pinceaux car je ne suis pas multi-tâches ! Mais tout est
rentré dans l'ordre maintenant, et La Boiteuse fait route au 280°,
sous spi et GV, à trois nœuds.
19H15 : Ça-y est, la nuit nous
apporté un peu de zeph. Il reste 70 milles à parcourir jusqu'à
l'embouchure du fleuve Suriname (oui, c'est le même nom que le pays,
ils ne se sont pas foulés), puis encore 25 milles avant d'arriver à
Domburg. Ces derniers milles se feront probablement contre le
courant... Bref, on devrait arriver (à 4 nœuds) demain dans la
soirée. C'est à dire douze heures de plus que ce que j'avais prévu
ce matin. Ce sont les vicissitudes de la mer, que voulez-vous ?
20H05 : Heu... Naviguer de nuit à
six nœuds avec le spi, est-ce bien raisonnable ? Non, sérieux,
je me pose la question...
20H50 : Ça-y est, j'ai rattrapé
et doublé La Bella Flora. J'suis trop balaise.
Le lundi 24 août 2015 – On
arrive !
05H10 : J’aperçois un, deux,
trois, non quatre feux tout autour de moi. L'un d'eux est
certainement La Bella Flora, mais les autres sont des pêcheurs. Et
bien sûr mon Mer-Veille ne sonne pas...Nous sommes à 25 milles de la bouée
d'eau saine qui marque l'entrée du chenal d'accès au fleuve.
La nuit a été beaucoup moins
tranquille que la précédente. J'ai d'abord profité à fond de la
vitesse que m'offrait cette brise sur cet amure (tribord), et La
Boiteuse a filé pleine balle (5-6 nœuds) jusqu'à minuit environ.
Mais à un moment il a bien fallu que j'empanne afin de faire de la
route utile, et à minuit donc j'ai dû affaler le spi, empanner de
50° et continuer ma route sous GV seule au vent arrière.
Le soir, à la nuit tombante, deux
petites sternes toutes mignonnes sont venues squatter mon panneau
solaire. Mais apparemment elles n'avaient pas sommeil puisqu'elles
n'ont pas arrêté de causer toute la nuit ! Entre elles, pas
avec moi. Et Pipipii, pipipii... Vous imaginez bien si il y en a une
que ces pépiements ont passionnés, c'est Touline bien sûr. Lorsque
je suis revenu dans le cockpit après avoir fait le zozo sur la plage
avant pour affaler le spi, j'ai retrouvé la frapadingue de service,
perchée sur le moteur de l'annexe en train de se demander comment
elle allait faire pour grimper sur le panneau ! (C'est ma faute,
j'avais mal fermé le capot de la descente) Bref, a cette heure les
zoziaux pépient toujours et Touline m'observe à travers le
plexiglas d'un œil bizarre. J'ai l'impression d'être un casque
bleu.
06H00 : Quelque part le soleil se
lève, mais moi je ne le vois pas because le ciel est tout gris.
J'attends qu'il fasse un peu plus jour pour relancer La Boiteuse car
il nous reste quand même 50 milles à faire et il ne s'agit plus de
traîner si on veut arriver avant la nuit.
06H20 : Hop ! Foc tangonné,
et voiles en ciseaux, on fait du 4 nœuds au 250°. Les sternes ont
décollé dans un ensemble parfait, laissant Touline pantoise.
06H40 : Zut, il faut que je fasse
route au 230° ! Du coup le tangon ne me sert plus à rien...
Faire et défaire, c'est fou comme ça peut m'énerver !
Libre ! |
07H10 : Hop ! J'enroule le
foc et j'envoie le spi pour gagner un nœud ! Trois manœuvres
en moins d'une heure, z'avez vu ? On se croirait en régate !
08H20 : Les fonts remontent... 14
mètres. Les derniers vingt milles avant la bouée d'eau saine
devront se faire dans moins de cinq mètres de flotte... Oui, je
sais, c'est flippant. Un peu.
09H15 : La Bella Flora est par le
travers tribord maintenant, avec un mouchoir de poche à l'avant pour
rester à ma hauteur alors que La Boiteuse est obligée de déballer
toute sa garde-robe. Je sais que Françoise est malade depuis hier,
ce qui renforce mon sentiment de culpabilité. Sans moi, ils seraient
arrivés depuis belle lurette et le calvaire de cette pauvre
Françoise aurait pris fin bien plus tôt.
La prochaine nave qu'on fera ensemble,
ce sera chacun pour soi.
09H45 : Le vent se renforce. En
temps normal, j'aurais déjà viré le spi pour me contenter d'un
petit 4,5 nœuds de vitesse, histoire d'être peinard. Mais là, je
me dois de prendre quelques risques... Mais je stresse un peu, je
l'avoue.
10H05 : Terre en vue !
10H10 : C'est bizarre, je me
disais que finalement ces deux jours et deux nuits étaient passées
vachement vite. Peut-être est-ce dû à la présence des copains
dans les parages et à nos contacts radio réguliers...
10H45 : Il est temps de lofer pour
se diriger vers la bouée d'entrée du chenal qui reste invisible
pour l'instant. Je remballe le spi dans sa chaussette et je déploie
le foc en grand. Tout de suite, je perd deux nœuds.
11H40 : Bouée d'eau saine sur
tribord. Hop, c'est plein sud maintenant. On aperçoit bien la côte,
et La Bella Flora est à une encablure derrière moi.
12H00 Première bouée verte du chenal.
La Boiteuse a sorti le pavillon national des grands jours et arbore
son petit pavillon jaune de quarantaine.
* La Boiteuse |
14H30 : Ça-y est, nous entrons
dans le fleuve. Il reste 13 milles pour rejoindre Paramaribo. Je
crois que c'est là qu'on va faire halte en attendant la marée
montante de demain matin. Ou pas.
15H00 : Le courant commence à
devenir problématique. Je crois que je vais devoir demander à
Mercedes de me donner un coup de main. Gentille Mercedes ! Elle
démarre au quart de tour.
15H45 : Je commence à douter
qu'on puisse arriver à Paramaribo avant la nuit... Le courant est de
plus en plus fort. Je fais à peine de 2,5 Nœuds.
Écluse |
16H15 : Il y a de très jolies
maisons sur le bord du fleuve. Celui-i est endigué et je vois des
écluses à intervalle régulier. C'est impressionnant ce que les
hollandais ont fait comme travail. En Guyane les français ont
construit un bagne et un centre de lancement spatial. Ici, les
hollandais on fait des digues, des écluses et des polders. Chacun
son truc.
16H30 : J'ai fini de lire « Un
hiver à Madrid » de G.J Sansom. Je vous le conseille, c'est
plein d'indications sur la guerre d’Espagne. (No pasaran!)
Mais ! Qu'est-ce qui lui prend à
Bernard de couper le fromage comme ça ??? Bon allez, je le
suis... Oh et puis non, même s'il y a apparemment moins de courant
au milieu du fleuve, je préfère quand même respecter le balisage.
La Bella Flora remonte le fleuve à la voile |
17H20 : Ça-y est, j'ai rattrapé
La Bella Flora. J'ai compris pourquoi ils sont sortis du chenal, les
bougres sont à la voile contre le courant ! Chapeau !
Paramaribo est en vue. Alors, on
s'arrête ou on ne s'arrête pas ?
17H50 : Après conciliabule avec
mes compagnons de route, nous décidons de continuer jusqu'à
Domburg. Le fleuve est parfaitement balisé et dans une heure ce sera
la marée basse. Dïe ! Encore une douzaine de milles à faire !
18H15 : Dauphins !!!
Probablement des Sotalia guianensis. Ils
s'en tapent de nous...
L'épave du Goslar |
18H40 : Ah
tien, il y a une épave de cargo au milieu du fleuve... Ben voyons !
Elle est tellement vieille qu'il y a des arbres qui poussent dessus !
(En fait, il s'agit du Goslar, un cargo allemand de 6000 tonnes qui
fut sabordé par son équipage en 1940 afin de ne pas tomber au mains
des alliés. Il fut échoué dans le travers du fleuve afin de
perturber le trafic maritime.)
19H12 : Nous
passons sous le pont Docteur Jules-Albert Wijdenbosch-Brug (Putain de
nom !). Même pas la peine de baisser la tête puisqu'il fait 41 m de
haut. Je n'arrive pas à distinguer la prochaine bouée verte,
because il y a une raffinerie derrière ! C'est un festival de
lumière !
Heureusement la
carte vectorielle CM93 est extrêmement précise et je n'ai qu'à
suivre le petit bateau sur l'écran de mon ordinateur.
19H30 :
Bernard s'obstine à remonter le fleuve à la voile... Franchement,
il m'impressionne. Et le pire c'est qu'il va aussi vite que moi avec
Mercedes ! Ça-y est, je vois la prochaine bouée.
19H50 : Allez,
plus que 6 milles... Soit deux heures encore.
* La Boiteuse en face de Paramaribo |
21H30 : Plus
qu'un mille ! La GV est affalée et les amarres sont prêtes. Ça
va être ma première prise de coffre dans le noir, en solo et dans
une rivière avec du courant. Alors accrochez-vous les enfants ça
devient sérieux !
22H15 : Les deux voiliers qui
viennent de se taper 236 milles en 60 heures, se faufilent, moteur au
ralenti entre les bateaux au mouillage. Tous ne sont pas éclairés,
et je suis assez tendu. Bernard et Françoise font le choix de
planter la pioche, et moi je cherche une bouée de libre...
Heureusement, Thetis est là. Le couple hollando-suisse saute dans
son annexe et m'aide à crocher mes
amarres. J'arrête le moteur : La Boiteuse est arrivée au
Suriname !
Les photos dont les commentaires sont
précédés d'une * sont de Bernard et/ou Françoise.
Bernard, Françoise et... Touline ! |
Harbor Resort Domburg |
Le soir tombe sur Paramaribo |
10 commentaires:
Une belle navigation ! Bravo à Touline qui ressent le changement de cap
Profitez bien de cette escale.
Chouette nave ! C'est chiadé de remonter le fleuve à la voile !
c'est toujours un plaisir de suivre vos nav'
Et ce sera un plaisir de lire vos aventures surinamiennes, avant que de repartir!
C'est quoi après? De tête je dirais le Guyana, avant le Venezuela puis la Colombie (pour étaler mes connaissances géographiques...)
Beau récit d'une navigation des plus pépére, il en faut de temps a autre aussi. pas toujours la baston, mais avec des vent portants de 10 a 15 Nds il ne faut pas s'attendre a faire des surfs avec les moustaches qui montent plus haut que le pont.Bon séjour a cette nouvelle escale.
L'avantage de naviguer comme un fer à repasser... C'est qu'il n'y aura pas de vagues!!
Au plaisir de te lire à nouveau! Salutations en provenance de Tunis!
@Le mousse : Elle m'épate su ce coup-là la bestiole.
@Laurent : Il m'a impressionné, pour de vrai. Bon en même temps c'est un 46 pieds...
@Anonyme : Ensuite, ce sera Trinidad et la Colombie.
@Exocet : Cela faisait longtemps (plus d'un an) que je n'avais pas eu une nave aussi tranquille. Je l'ai appréciée.
@Jean-Charles : C'est de l'humour québecois je suppose ? :)
ouahou une vraie coéquipière cette Touline !!
Je suis déçu. Pas de dauphins, pas de baleines, pas de vague scélérate, pas de voile arrachée, pas de tempête...
Me voilà comme un couillon, assis dans ma baignoire, à attendre le récit de journées fantastiques, de nuits angoissantes passées accrochées à la barre...
Où est passé le descendant de Moitessier et du commandant Cousteau?
Allez, assez lambiné, on vide les coffres et les réservoirs et on repart sur les traces du bon docteur Bombard...
Non mais on a payé notre place nous autres!
Bon je t'accorde un peu de repos avant le grand saut.
Quand je pense qu'il faut que ce soit Touline qui s'occupe des choses sérieuses à bord.
A bientôt de lire la suite.
Pierre
Le suriname! Un endroit que j'ai envie de visiter depuis qu'un voisin de ponton de Hierro m'en a parlé comme d'un paradis pour voyageurs à la voile. Je suis donc impatient de lire ce que tu en penses...
franck sur tailana.
@Toussaint : Un peu emmerdante de temps en temps, mais elle sait se rattraper !
@Pierre : Je crois que j'ai mérité une petite navigation pépère de temps en temps non ?
@Franck : Je suis en train de compiler des informations et dès que j'en ai assez, je vous ponds un truc.
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