10°40.788N 61°37.257W
Chaguaramas,
Trinidad
Le
jeudi 17 septembre 2015 – Adieu
le Suriname
06H40 : Le soleil se lève. J'ai
environ quatre heures avant la renverse. Quatre heures pour terminer
de préparer La Boiteuse, c'est plus qu'il n'en faut. Aujourd'hui, et
après une des escales les plus courtes de l'histoire de ce voyage
(vingt-quatre jours), je quitte le Suriname pour l'île de Trinidad.
570 milles au portant avec un maximum de 20 nœuds de vent.
Logiquement nous devrions arriver dans la nuit de mardi à mercredi
prochain.
Nous partons à trois bateaux : La
Boiteuse, La Bella Flora et Pelagos. Ces deux derniers vont faire
escale à Tobago avant de venir me rejoindre à Trinidad le mois
prochain. Ce qui signifie que nous devrions naviguer plus ou moins de
concert pendant la journée, mais ensuite nos bateaux respectifs se
sépareront pour aller chacun de leur côté.
07H20 : Quand je suis arrivé à
Domburg, et étant donné la configuration des lieux, j'ai tout de
suite pensé à mon départ... Non c'est vrai, j'vous jure !
Depuis un paquet de temps je rêve de faire un départ à la voile,
et c'est ce que j'ai décidé de faire ici. Mais comme je ne suis pas
complètement taré, je vérifie quand même que Mercedes fonctionne.
Ok, c'est bon, ça démarre au quart de tour.
08H15 : Bon ben... Je suis prêt.
Y'a plus qu'à attendre que le courant du fleuve s'inverse et me
mette face au vent, afin que je puisse hisser la Grand-Voile. Ça
souffle joliment. Je sens que je vais me régaler à descendre ce
fleuve !
Je la tiens ! |
08H35 : Encore quelques minutes à
poireauter. Je vais me faire un café tien... Ça va me détendre.
Touline elle, se détend à sa façon en jouant avec l'écoute de
foc.
09H00 : Allez, c'est l'heure... Je
hisse le la GV et je largue la bouée. Le bateau commence à dériver
lentement puis vire en prenant le vent. Un petit tour pour saluer les
copains, quelques coups de corne de brume, et nous voilà partis.
09H30 : Nous descendons le fleuve
tranquillement. Vraiment tranquillement. Deux nœuds au loch. Le vent
est tombé.
Apparemment l'enrouleur de voile d'avant
fait encore des siennes... Je ne comprends vraiment pas ce qui peut
clocher.
11H00 : Pétole. C'est le courant
qui nous fait avancer à trois nœuds.
11H40 : La Bella Flora et Pelagos
me rattrapent et me doublent juste avant de passer le grand pont. Oh
les tricheurs ! Ils sont au moteur eux !
12H00 : Après le virage où gît
l'épave du Goslar, je me retrouve
face au vent. Il est peut-être temps d'allumer le moteur.
Oups ! On a un
problème les enfants... Voilà que le préchauffage ne fonctionne
plus ! Putain, ça marchait comme sur des roulettes
tout-à-l'heure !
12H10 : Bon ça
y est, Mercedes a enfin démarré. Mais il a fallu que je tire pas
mal sur les batteries pour y arriver. Il se passe quoi là ?
13H00 : On ne
va pas tarder à avoir un autre souci. C'est toujours la pétole, et
c'est l'heure de la marée montante... Bientôt je vais reculer !
En plus il fait une
chaleur à crever.
14H00 : On
sort du fleuve, et le vent est là. Je continue encore au moteur le
temps de parer tous les dangers. Le chenal est étroit et les fonds
très hauts de chaque côté, alors autant rester dans les clous.
14H20 : Arrêt
du moteur. Cap au 300° à 5 nœuds au près. Ce n'est pas exactement
ce qui était prévu, mais je dois bien faire avec.
15H00 : Le
près serré c'est chiant, moi je vous le dis. Mais je n'ai pas le
choix.
16H10 :
Ça-y-est, je peux enfin abattre de 20°. On est toujours à 50° du
vent apparent avec un peu trop de toile. La Boiteuse gîte un peu...
Les fonds commencent à descendre ; 5 mètres maintenant.
16H50 : La
Boiteuse est sur les rails. Cap au 320°, au bon plein, toutes voiles
dehors. La route est libre, je peux relaxer. Enfin.
Mine de rien cette
journée aura été plus éprouvante que je ne l'avais présupposé.
La tension, le fait de rester debout la plupart du temps en plein
cagnard, tout ça m'a pas mal fatigué.
Même si le ciel
est parfaitement bleu, la mer elle est moche. Les vagues sont courtes
et frappent la coque par le travers et c'est désagréable.
Normalement cela devrait adonner pendant la nuit... Je dis bien «
normalement », parce que le NNE qu'on a en ce moment n'était
pas prévu au programme lui !
18H00 :
J'abats encore de 20°, et ça devient un poil plus confortable. Un
poil. A 85° u vent on fait des pointes à 5,5 nœuds.
19H00 : Le
soleil se couche sur une mer toujours laiteuse. Demain, lorsqu'il
fera jour de nouveau, l'eau aura retrouvé ce bleu profond. La terre
à disparue derrière moi, et les voiles des copains devant moi. On
est seul, Touline et moi.
19H20 : J'ai mangé. Je vais
essayer de dormir maintenant. Et vu ma fatigue je ne pense pas que
cela devrait représenter quelque problème. Cependant je dois encore
faire gaffe à nos amis les pêcheurs... Car nous sommes encore sur
le plateau continental.
Le vendredi 18 septembre 2015 –
Poissons volants et hot-dog
06H15 : La journée commence mal !
D'abord il a eu Touline qui qui n'a pas arrêté de miauler pour je
ne sais quoi, jusqu'à ce que je découvre que ce qui la rendait
folle, c'était un poisson volant échoué sur la moustiquaire du
hublot resté ouvert. Pendant que l'eau du café chauffait, j'ai dû
démonter le bordel pour que la belle puisse dévorer la bête. L'eau
boue. Je me verse une tasse tout en gardant un œil sur Touline qui
est maintenant dans le cockpit à fouiner histoire de voir si elle ne
pourrait pas mettre la dent sur un autre poisson. Et bateau roule, je
perd l'équilibre avec la tasse dans la main qui menace de se
renverser sur l'ordinateur... Torsion des reins, flexion des genoux,
et me voilà qui tombe sur mon cul dans la travée et la tasse qui
vole. Et tout son contenu se renverse devinez où ? Sur mon bas
ventre !
Je hurle. J'ai le pubis et la bite
cramé au premier degré, du café partout dans le bateau et la
chatte qui me regarde l'air de dire : Tu as dit quelque chose ?
Bref, avec tout ça j'ai raté mon
point de six heures.
07H00 : 76 milles en 13 heures, ça
fait 5,4 nœuds de moyenne. C'est pas mal du tout dis-donc ! Je
vais abattre de quelques degrés histoire de corriger un peu le cap
et de rendre la nave un peu plus confortable. Parce qu'avec cette
houle de travers... Quelqu'un pourrait se blesser !
Tapouille sur bâbord.
07H40 : Des bancs de poissons
volants s'égaillent au passage de La Boiteuse. Après avoir inspecté
le pont, j'ai trouvé deux autres poissons échoués. Touline les a
mangé, mais plus par gourmandise que par faim je pense.
09H30 : Cap au 320° à 140° du
vent. Il faudrait que j'abatte de 10° pour bien faire, mais dans ce
cas le foc va commencer à se déventer et je devrais installer le
tangon... Et j'ai pas envie. Donc je reste comme ça. Normalement le
vent devrait remonter un peu à l'Est et ça devrait corriger mon
erreur.
Il fait beau, quelques nuages cotonneux
par-ci par-là... Par contre la mer est toujours un peu chaotique.
11H40 : Le vent se calme un peu,
mais pas la mer. Pas encore du moins. Pour passer le temps, je lis un
peu, je somnole et je pense à ma future escale. A tout ce que j'ai à
faire, et comment je vais pouvoir le faire sans que cela ne devienne
une corvée. Dans ma tête je prévois de rester trois mois à
Chaguaramas. Trois mois, je pense que ça sera suffisant pour tout
faire... Et suffisant également pour choisir où je vais aller
ensuite.
Vers le Nord et les Antilles ou bien
vers l'Ouest et la Colombie ?
Même si la deuxième option a, à ce
jour, ma préférence, je me dois tout de même d'envisager
sérieusement la première.
12H10 : J'ai déjeuné
d'excellentes nouilles chinoises. Sinon, c'est toujours pareil. On
fait un 320° au lieu d'un 310°, mai c'est pas si grave. Le vent a
encore faibli et la mer prend tout son temps pour faire pareil. RAS à
l'horizon, je vais piquer un petit somme.
C'est l'heure de la sieste |
Je ne demande pas la lune pourtant. 4,5
nœuds dans une mer maniable, c'est tout ce que je demande !
18H00 : Nous sommes à 100 milles
au large du Guyana, pays dont l'humanité toute entière ne sait rien
il convient de le préciser. A ce train-là on devrait arriver dans
quatre jours, et ça me convient très bien. Nous sommes sur des
fonds de plus de 1000 mètres, cela veut dire également que je vais
pouvoir dormir !
Vous ai-je dit où j'allais ? Oui,
à Chaguaramas près de Port of Spain sur l'île de Trinidad,
d'accord. Mais ce que vous ne savez pas c'est que j'ai l'intention de
mouiller au Trinidad & Tobago Sailing Association (TTSA) à
quelques milles des chantiers les plus courus. Un endroit a priori
beaucoup plus bucolique que là où tout le monde va, et surtout pas
cher ! 100 USD/mois ! Là-bas, je vais retrouver Patrick
(vous vous souvenez du Capsun ?), mais aussi Nadine et Louis
rencontrés il y a six mois à Salvador, Alain, Thomas... Bon allez,
bonne nuit les gents, j'ai sommeil.
Le samedi 19 septembre 2015 – Chien
de garde et hirondelle
06H10 : C'est le mer-veille qui
m'a réveillé. Cargo sur bâbord avant ! Plus des lumières
bizarres juste à côté, genre gyrophare orange. Le timing est
parfait puisque j'ai eu la paix toute la nuit. 52 milles et 4,4 nœuds
de moyenne sur les douze dernières heures.
06H25 : Le cargo s'éloigne, mais
on dirait que le gyro orange se rapproche de ma route. J'abats un peu
pour l'éviter.
06H45 : Il fait jour maintenant et
je peux voir ce bateau bizarre qui après s'être approché semble
naviguer parallèle à moi et à la même vitesse. Coque verte, avec
les structures jaune, et toujours ces faux oranges, genre DDE. Ah ça
y est, il fait demi-tour et semble rejoindre l'autre cargo... Si
j'étais parano je dirais qu'il s'agissait d'un chien de garde. Mais
qui était-il et qu'était-il chargé de protéger... Mystère.
Dès que ça mord, je t'appelle |
09H05 : J'ai retardé autant que
possible, mais là je suis bien obligé de tangonner le foc à
contre. 10° de différence avec la bonne route c'est une chose, mais
30° en est une autre. Mais avant ça je vais me manger une part de
chadek. Vous ne connaissez pas le chadek ? En gros, c'est comme
un gros, très gros pamplemousse, sans l'acidité et qui s'épluche
et se mange comme une clémentine. C'est délicieux !
09H25 : Voilà qui est fait. Cap
au 300°, voiles en ciseau et foc tangonné. Première conséquence,
je perd un nœud.
10H30 : Au début, je croyais que
j'avais mal réglé mes voiles, mais non. Le vent est en train de se
casser la gueule. Fait suer, on fait du trois nœuds maintenant... Et
en plus le bateau roule comme une barrique saoule. Au moins on va
dans la bonne direction.
12H00 : La journée se déroule
tranquillement sous un ciel parfait. Si on pouvais aller plus vite ce
serait là aussi parfait.
Ok, c'est pas vraiment la joie puisque
nous avons fait à peine 12 milles en quatre heures. Si j'avais su,
j'aurais sorti le spi... Mais là, il fait trop chaud et j'ai pô
envie.
17H10 : Je savais bien que le
perfectionnisme ne me réussissait pas. Je viens de passer une heure
à installer le spi. D'abord, je me suis emmêlé les pinceaux avec
la chaussette du spi. Ensuite, je l'ai monté du mauvais côté et il
m'a fallu tout recommencer. Le tout sous un soleil implacable et sur
un pont brûlant. Et tout ça pour quoi ? Pour rien ! Nib,
peau de balle ! Pire, je vais moins vite qu'il y a une heure...
J'ai des ampoules plein les mains, et j'en ai plein le cul. Plein les
bottes aussi.
17H45 : Ça-y-est, j'ai enfin
trouvé le bon réglage. Sauf que ce n'est pas le bon cap... Tant
pis. Il fait une chaleur... Qu'est-ce que je ne ne donnerais pas pour
une bonne lampée d'eau fraîche !
Allez mon Gwen, courage ! Dans pas
longtemps tu auras un nouveau frigo !
18H00 : Point du soir (qui n'est
pas encore réellement le soir puisque mon horloge est toujours
réglée sur le fuseau horaire de Salvador de Bahia et que ça
commence à se voir vu que le soleil n'est pas encore couché), 22
milles en six heures. C'est nul, mais ça aurait pu être pire. Le
cap n'est pas trop mauvais non-plus, 305°. Je vais essayer de garder
le spi pendant la nuit. Quand je pense à ce que la météo
prévoyait... 15 nœuds de vent, mon cul oui !
18H35 : N'empêche, je suis
content d'arriver enfin dans les Caraïbes. Nouveau pays, nouvelles
rencontres... Tout cela est enthousiasment. J'ai également
l'impression de tourner une page, de franchir une étape. Vers quoi,
je n'en sais absolument rien... Et quelque part ça me chagrine un
peu. Je dois profiter de cette nouvelles escale pour faire le point
sur moi-même et tirer des plans pour le futur.
18H45 : Putain ! Touline
vient de chopper une hirondelle en plein vol ! Elle a sauté
d'un bord à l'autre du cockpit pour se retrouver accrochée à la
filière du haut, la tête du zozio dans la gueule, et à deux doigts
de tomber à l'eau !
Bon, je lui ai fait relâcher de force
sa proie et la pauvre bête s'est envolé sans demander son reste. Je
lui souhaite bien du courage parce qu'on doit se trouver genre à 100
milles des côtes...
Toi... |
Bon allez, je vais manger un bout et
enfermer Touline. Comme ça tout le monde passera une bonne nuit, la
chatte, l'oiseau et le Capitaine !
Le dimanche 20 Septembre 2015 -
Anniversaire
06H11 : Pendant la nuit j'ai pas
mal galéré avec le spi... Je ne sais pas si vous vous rendez
compte, mais maintenir un spinnaker asymétrique en ciseau par vent
arrière avec un régulateur d'allure qui a un battement de plus ou
moins 20°, c'est pas de la tarte !
Vers minuit, n'en pouvant plus de
démêler des cocotiers toutes les dix minutes, j'ai rangé le bordel
et tangonné le foc. Toujours en ciseau, toujours à 180° du vent.
Résultat, 46 milles en douze heures. C'est pas fameux, mais c'est
tout de même mieux que si c'était pire. Il reste 270 milles à
faire.
Le zozio a passé la nuit sur la
filière, et vient de s'envoler vers le soleil levant (La terre c'est
de l'autre côté pauvre tâche !).
06H40 : Je dirais que c'est râpé
pour arriver mardi avant la nuit... A moins qu'on mette un petit coup
de boost à quatre nœuds, et à la rigueur on pourrait être au TTSA
pour 21H00... Mais bon, il est trop tôt pour faire des prévisions
d'atterrissage. Attendons demain d'accord ?
07H35 : F2 grand max. Trois nœuds
et des brouettes. Remarquez, ce n'est pas si désagréable de se
retrouver au milieu de nulle part... Tout en sachant qu'on va quelque
part. Car finalement, c'est bien ça le plus important. Oui je sais,
ce que je dis frise l'hérésie pour la plupart d'entre vous. Mais le
fait est que je commence sérieusement à remettre en question la
fameuse maxime si chère à tous les voyageurs contemporains et qui
dit en substance : L'important n'est pas la destination mais le
chemin parcouru. A mon avis, on aurait tort de prendre cette phrase
un peu trop au pied de la lettre. Car soyons logiques ; sans but
à atteindre il n'y a pas de chemin, que des errements.
09H50 : Aaaah ! Le vent se
renforce ! C'est chouette ! On commence à surfer à quatre
nœuds !
12H00 : Il reste 234 milles encore
à faire. Logiquement, la côte de Trinidad devrait être en vue
mardi aux aurores, et ça devrait être un joli spectacle.
13H00 : Je ne comprends pas...
Normalement, vu l'état de la mer et le vent qu'il y a on devrait
aller bien plus vite que ça. Serait-ce une veine de courant
contraire ? Ou bien c'est ma coque qui doit être vraiment très
sale... On n'arrive à peine à faire du 3,5 nœuds toutes voiles
dehors, en plein vent arrière et avec un bon F3 des familles. Il y a
quelque chose qui cloche, c'est sûr et ça me turlupine.
13H50 : Ça-y-est, j'ai trouvé la
solution pour avancer plus vite et dans la bonne direction. GV et foc
tangonné du même côté à 140° du vent ! Ce n'est pas très
orthodoxe j'en conviens, mais cela fonctionne. Maintenant je peux
dormir un peu...
15H20 : Je n'ai pas réussi à
dormir. La mer est bizarre et c'est ça qui m'empêche de me relaxer.
Courte, hachée, avec quelques déferlantes que la force du vent ne
justifie pas... Bref, je suis nerveux. Pourtant on avance à une
allure correcte et dans la bonne direction. Je me dis que je
dormirais mieux ce soir.
Ah tien des sargasses ! Il y avait
longtemps ! Brrr... J'ai un frisson quand je repense à
l'épisode de l'île flottante... Putain d'algues de merde !
16H40 : Je réfléchissais et je
me disais qu'aujourd'hui nous étions le 20 septembre et que j'avais
un anniversaire à fêter. Neuf ans ans d'abstinence. Enfin,
abstinence est peut être un bien grand mot qu'il convient de ne pas
prendre au sens strict du terme. Depuis quelques temps, un an à peu
près, je « goutte ». Je trempe mes lèvres dans le verre
de mon voisin (avec sa permission) afin d'avoir une opinion et de
pouvoir la partager. Une petite gorgée et puis c'est tout ! Et
pas tous les jours non plus...
Ainsi je peux vous dire que la
meilleure cachaça (qui se boit pure, pas avec des glaçons comme
dans ces horribles caïpirinhas) est la Mata Verde. Que le rhum n'est
bon qu'après avoir passé huit ans en fût de chêne. Que les
meilleurs vins sud-américains sont les chiliens. Que la bière
surinamaise c'est de la merde et que la Djeune Gueule
guyanaise est une réussite (l'ambrée, pas la blonde). Bref, je
renoue petit à petit avec les bons côtés des spiritueux :
Gastronomie et convivialité. L'ivresse et l'abus restent pour moi un
interdit autant moral que médical, et je prends bien garde de ne pas
y succomber.
18H00 : 3,9 nœuds de moyenne sur
les dernières six heures. On va dire que je suis content puisque
c'est pile poil dans la bonne direction. Pour info, nous sommes au
large du delta de l'Orénoque. C'est à dire à la frontière entre
le Guyana et le Venezuela.
L'Orénoque... Ça ne vous fait pas
kiffer ça ?
18H50 : Et zut... On a de la
visite. Deux hirondelles cette fois ont jeté leur dévolu sur La
Boiteuse et ont jugé que ce serait leur dortoir pour la nuit.
Touline est folle ! Je crois que je vais devoir l'enfermer plus
tôt que prévu.
19H00 : Hihihi... Il y a
maintenant une espèce de sterne qui cherche elle aussi une place
pour la nuit. C'est l'affluence ce soir !
Note pour plus tard : Penser à passer
un coup d'éponge sur le panneau solaire qui sera probablement plein
de merde demain matin.
20H00 : Comme les soirs précédents
le vent vire doucement au Sud-Sud-Est. Nous revoilà avec les voiles
en ciseaux.
Fin de la première partie. La suite
bientôt !
9 commentaires:
Bonjour Gwendal,
Touline scrute l'horizon et se demande vers quelle destination aller ?
Dans ce cas, Moitessier laissait faire les "divinités"...
En attendant le choix de ta longue route, je te souhaite bon vent, une bonne escale, du courage pour l'entretien de La Boiteuse et un bon anniversaire.
A bientôt.
David de Nantes
Salut Gwen, la suite de ta navigation est attendue avec impatience ! Pour info (tu dois déjà le savoir) en cas de brûlure superficielle, tu la calme si tu peux rester 5 minutes sous l'eau froide d'un robinet... (d'accord, c'est pas évident pour le capitaine d'un navire transportant des animaux ;). J'espère que tes bijoux de famille sont bien rétablis.Bravo pour ta vidéo...@ +
Dans un sens plus vertical, la réflexion anniversaire de 07H35 de me rappelle le "jusqu’ici tout va bien. Mais l'important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage"... et que le spi c'est dans la même toile que le parachute.
Zibous blues.
@David : Y'a pas de divinités sur La Boiteuse, je les ai mangé ! :)
@Pierre : Ça a fait mal au début, mais ça s'est vite calmé; Je n'ai même pas eu besoin de mettre de la biafine.
@Hedilya : C'est un peu ça en effet... Comme toujours tu as mis le doigt dessus. Bisou !
Une belle navigation ! Mais ça fait tout bizarre que tu utilises le Spi...
On attend la suite avec impatience.
Popeye
Tiens c'est vrai ca; Le Guyana, personne n'y va, personne ne connais personne qui sait quelque chose...petite recherche sur le net. et y pas grand chose non plus mais j'ai trouvé ceci pour 2015 http://www.liberation.fr/monde/2015/09/28/le-venezuela-et-le-guyana-au-bord-du-conflit-arme_1392288
Salut Gwendal,
si tu avais le choix entre griller ton ordinateur portable et ne plus nous donner de nouvelles ou te cramer un machin qui ne te sert pas à grand chose...
Et bah t'as fais le bon choix !!!
Excuses d'être très famillier mais moi je te connais, un peu, depuis plusieurs années maintenant. C'est vrai que tu ne me connais pas mais je n'écris pas :)
Continue de me faire envie ! Ce sont les traversées et les spécificitées de la vie à bord de voiliers qui m'intéressent le plus. Je sens que je vais, encore, me régaler avec tes prochains textes, photos et vidéos.
Kenavo !
Julien, Nantais.
@Laurent : Ben pourquoi ? T'en a pas un sur ton canote ?
@Popeye : C'est dans la boite, tu n'as plus qu'à te servir !
@Johnny : J'ai vu ça, le Venez réclame carrément plus de la moitié du territoire du Guyana.
@Julien : C'est vrai qu'à choisir entre les bougies et mon ordi... :)
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